le Département demande une aide urgente pour les éleveurs

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Agence de Presse APEI

Publié le

19 novembre 2024 à 17h27

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Pendant que la tempête gronde dans les campagnes françaisesle Département de Drôme demande à l’État une aide urgente, substantielle et adaptée aux élevages touchés par les épidémies FCO3 et 8 et MHE. Ce souhait a été adopté à l’unanimité, majorité donc comme opposition, par les élus du Département, lors d’une séance, lundi 18 novembre.

Les élevages drômois sont actuellement fortement touchés par le sérotype 8 de la fièvre catarrhale, décimant les troupeaux. Et un premier cas de sérotype 3 a été détecté chez un bovin d’une commune du département voisin de l’Ardèche, fin octobre. L’arrivée du sérotype 3 dans la Drôme est désormais redoutée par les éleveurs…

Des troupeaux décimés

« Depuis août 2024, les troupeaux de ruminants du département de la Drôme font l’objet du développement d’une épidémie de fièvre catarrhale provoquée par un nouveau variant du sérotype 8, a indiqué la présidente du Département, Marie-Pierre Mouton. Cette nouvelle variante s’avère exceptionnellement nocive pour mouton et affecte également bétail et chèvres. »

Les questions que se posent aujourd’hui les éleveurs et leurs vétérinaires sur l’efficacité des méthodes de contrôle et de prévention, et sur leur capacité à reconstituer leurs troupeaux « montrent le manque flagrant d’informations sur le terrain, en capitalisant sur les épisodes précédents et en diffusant les connaissances par des moyens coordonnés à l’échelle nationale », fustige le Département.

Qu’est-ce que la fièvre catarrhale ?

Pour rappel, la fièvre catarrhale (BTF), également appelée maladie de la langue bleue, est une maladie virale qui touche principalement les ruminants domestiques (ovins, bovins et caprins) et sauvages. Cette maladie strictement animale n’est pas dangereuse pour l’homme, y compris via la consommation de viande ou de lait provenant d’animaux contaminés. Cette maladie virale se transmet par un vecteur, il s’agit d’un moucheron : culicoides, et provoque de la fièvre, des mues et peut entraîner la mort des animaux les plus atteints.

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Confusion, anxiété et étonnement chez les éleveurs

Par ailleurs, pour la communauté drômoise, « les mesures de gestion des autres épidémies de maladies émergentes de FCO sérotype 3 et de maladie hémorragique épizootique (EMD) en cours sur le territoire et la très importante communication nationale sur ces maladies non moins délétères, viennent enrichir la confusion, anxiété et l’étonnement de nos éleveurs drômois dont la situation est aujourd’hui très préoccupante.

Les éleveurs doivent supporter eux-mêmes des dépenses particulièrement élevées pour couvrir les frais vétérinaires et renoncer aux revenus liés à la mortalité de leurs animaux. Cette situation déjà critique sera aggravée, demain, par les pertes liées à la stérilité des reproducteurs et aux coûts de reconstitution des troupeaux ainsi que par la possible réduction des aides de la politique agricole commune (PAC).

Marie-Pierre Mouton
Président du Département de la Drôme

Une situation déjà très fragile…

Cette épidémie arrive dans un contexte déjà très tendu et aggrave des situations individuelles parfois très fragiles : « de nombreux éleveurs étant confrontés à l’épuisement et un stress permanent», s’insurge le Département.

Les élus constatent que « les risques d’abandon de certaines exploitations sont particulièrement élevés… sans compter le contexte de prédation de plus en plus pressante du lupinune pression constante sur les épaules des éleveurs, sans aucune solution pour résoudre ce problème contre lequel ils alertent depuis longtemps.

L’efficacité des vaccins en question

Par ailleurs, selon le conseil départemental, « le risque de perte des aides de la PAC pour 2025 et 2026, incertitude quant à la disponibilité des vaccins et à leur efficacité la menace de nouvelles maladies déjà aux portes du département et le manque cruel de moyens et de trésorerie empêchent les éleveurs d’envisager une sortie de crise à court terme… »

“Mais avec quels moyens pourraient-ils le faire”, se demandent les élus. Selon l’Insee, en 2020, entre 28 et 30% des ménages agricoles actifs en Auvergne-Rhône-Alpescar les secteurs ovin, caprin et bovin vivent en dessous du seuil de pauvreté. Selon les dernières statistiques agricoles régionales, le revenu disponible par élevage ovin ou caprin est inférieur à 20 000 € par an ! »

Dans cette situation exceptionnelle, au-delà du soutien de long terme à ces filières animales, le Département s’est mobilisé dès le début de la crise […].

Le Département de la Drôme s’associe à la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour saluer l’intervention du gouvernement pour mobiliser une enveloppe de 75 millions d’euros en réponse à cette crise : « Nous saluons la démarche du ministre de l’Agriculture qui a annoncé le 4 novembre l’organisation prochaine des Assises de la Santé Animale destinées à mieux prévenir et anticiper les crises sanitaires de ce type. »

Les recommandations du Département à l’État

« Mais certaines questions restent sans réponse », tempère d’emblée l’assemblée. En conséquence, les élus départementaux de la Drôme adressent le souhait suivant à l’État, lui recommandant :

  • définir une stratégie nationale de vaccination cohérente, pour l’ensemble des 2 sérotypes 3 et 8 et pour le MHE, gratuite pour tous les élevages et permettant de faire face aux épidémies en cours et reconduite par anticipation pour 2025 et 2026 ;
  • veiller à ce que les vaccins FCO 3 et 8 et MHE soient disponibles en quantités suffisantes ;
  • mener une étude à grande échelle pour capitaliser sur les épidémies actuelles, notamment sur l’efficacité des vaccins et les moyens de reconstitution des troupeaux, ainsi que sur la coordination des services et la communication avec les éleveurs ;
  • garantir, désormais, l’indemnisation des dommages directs et indirects aux éleveurs touchés par tous les sérotypes, par l’État et la FNMSE, pour leur permettre d’anticiper de nouvelles dépenses pour reconstituer leur potentiel de production ;
  • mettre en place des mesures dérogatoires pour les seuils d’aide de la PAC 2025 et 2026, et garantir le maintien des niveaux d’aide de 2024 ;
  • mettre en place des mesures d’exonération rapide des charges pour réduire les flux de trésorerie ;
  • porter la réflexion au niveau européen pour définir une stratégie de vaccination des États membres afin de réduire la circulation des variants et de se protéger contre l’arrivée et la propagation de nouveaux variants ;
  • organiser, sur le territoire national, une communication rapide, accessible et simple tant sur la disponibilité des aides que sur la réalité des risques liés à ces maladies.

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