« Nous sommes une porte d’entrée vers la Chine et vers l’exportation des produits français »

« Nous sommes une porte d’entrée vers la Chine et vers l’exportation des produits français »
« Nous sommes une porte d’entrée vers la Chine et vers l’exportation des produits français »

P.Quel parcours vous a amené à devenir Directeur Général d’Alibaba ?

Depuis la fin de mes études, mon parcours est lié aux technologies numériques, pour des entreprises françaises ou étrangères. [Devoteam, Capgemini, Microsoft, NDLR]. J’aime l’innovation lorsqu’elle a des applications concrètes dans nos vies qui apportent et créent de la valeur. Dans mon cursus très orienté business, j’ai toujours cherché à mettre l’innovation au service des problématiques clients, à développer des réponses créatives. C’est probablement pour cela qu’Alibaba m’a approché lorsque j’étais chez Microsoft.


Paul de Billy dirige les activités d’Alibaba en France depuis 2019

Que connaissiez-vous de ce groupe chinois avant de le rejoindre ?

Comme tout le monde, pas grand-chose. J’ai approfondi le sujet et me suis demandé comment je pouvais participer à l’internationalisation de cette entreprise tout en contribuant, humblement, au développement des entreprises françaises et au rayonnement de la France.

Depuis 2019, est-ce votre mission à la tête d’Alibaba ?

Oui, mettre toutes les technologies proposées par Alibaba à la disposition des acteurs économiques français pour qu’ils puissent commercer. Nous n’achetons ni ne revendons rien, nous sommes une interface commerciale et technologique.

Une porte sur la Chine avant tout.

Non, pas seulement, car en matière d’e-commerce, nous avons trois outils, trois marques différentes : AliExpress, une marketplace de produits chinois vers la France ; Tmall, qui permet de vendre des produits internationaux, et donc français, en Chine, et Alibaba.com, la place de commerce internationale dont la mission est aussi de mettre en relation les entreprises du monde entier, et donc françaises, directement avec d’autres entreprises du monde entier. .

« Les marques françaises vendent autant que les marques allemandes, italiennes et espagnoles réunies sur Alibaba ! »

A ce jour, qu’apporte Alibaba aux entreprises françaises ?

A ce jour, 5 000 références françaises sont présentes sur Tmall. Cela représente près de 300 entreprises et 12,6 milliards d’euros de transactions annuelles [chiffre 2022, NDLR]. Pour vous donner une idée, c’est autant que l’activité des marques allemandes, italiennes et espagnoles réunies sur Alibaba ! Cette performance s’explique en partie par le fait que le groupe Alibaba est particulièrement fort dans trois secteurs commerciaux pour lesquels la France est une référence : l’habillement, la cosmétique, les vins et spiritueux – un secteur majeur pour l’économie néo-aquitaine. Les opportunités commerciales sont grandes pour les Français souhaitant exporter en Chine ou ailleurs.

Malgré les tensions commerciales entre l’Europe et la Chine ?

Il est certain que les droits de douane ont un impact sur les échanges… Mais cela ne nous empêche pas d’établir des partenariats forts avec des acteurs économiques français, à l’image de notre adhésion à l’environnement Business France ou du partenariat conclu avec Business France qui a donné lieu à un espace dédié à « made in France » et marques françaises sur Alibaba.com. Pour l’instant, ce « pavillon » compte 150 produits, mais l’objectif est de mettre en avant 200 entreprises françaises. Nous restons une porte ouverte vers la Chine et vers l’export pour les entreprises.

« Il n’a jamais été question, jusqu’à présent, de créer des entrepôts logistiques en France »

Quand on connaît le géant Alibaba, on est surpris du fait qu’en France on n’occupe qu’un seul étage dans un immeuble parisien…

Ici, nous correspondons à la culture d’Alibaba, qui fonctionne en mode start-up avec une grande agilité alors que le groupe compte plus de 100 000 salariés et a réalisé, au dernier trimestre, plus de 33 milliards d’euros de chiffre d’affaires. entreprise…

En France, combien de salariés compte Alibaba ?

Entre le siège français et notre centre de tri proche de l’aéroport Charles-de-Gaulle, soit précisément 96 personnes à ce jour, et nous ne cherchons pas à embaucher massivement. Nous le faisons depuis quelques années car, à mon arrivée fin 2019, nous étions à peine une vingtaine.

Vous êtes peu nombreux et vous n’avez donc pas d’entrepôt en France.

Non, nous ne disposons que de trois grands entrepôts logistiques dans le monde, à Macao, Hong Kong et Liège en Belgique. Jusqu’à présent, il n’était jamais question de créer des entrepôts logistiques en France.

Pour des raisons fiscales ?

Non, pas de fiscalité, cela correspond juste à notre stratégie de déploiement, notre organisation. Encore une fois, nous n’avons que trois grands centres logistiques dans le monde…

Vous n’êtes donc pas un gros contribuable en France ?

Je ne sais pas si nous sommes un gros contributeur fiscal, mais nous avons fait une étude en partenariat avec Bocconi [université privée de Milan spécialisée dans les sciences économiques, NDLR]. Il montre que, sur les 12 milliards d’euros de transactions réalisées sur notre place de marché par des entreprises françaises, l’impact indirect et direct pour le territoire représente plus de 6 milliards d’impôts collectés par la France. Cela s’explique par le fait que les catégories de marchandises françaises très performantes sur Alibaba sont essentiellement conçues et produites en France. L’Allemagne, par exemple, réussit très bien à exporter des produits industriels assemblés uniquement en Allemagne. En effet, leur impact en termes d’emploi et de fiscalité sur leur territoire est moins fort.

Nous savons qu’une entreprise durable repose sur la confiance. Nous mettons en œuvre des solutions pour garantir des échanges financiers entre vendeur et acheteur et des supply chains efficaces. Nous devons protéger les consommateurs dans ce qu’ils achètent, mais aussi protéger les marques et leurs ayants droit. Nous avons mis en œuvre des technologies qui analysent toutes les annonces à la recherche d’offres « risquant » d’être frauduleuses.

Avec quels résultats ?

En moyenne, 96 % des annonces frauduleuses sont détectées et supprimées avant la première vente. Nous surveillons également les notifications des consommateurs. Sur AliExpress, 99 % des publicités frauduleuses signalées par notification sont supprimées avant vingt-quatre heures. Nous travaillons avec la police et les douanes pour lutter contre les organisations criminelles hautement organisées. Nous avons fermé plus de 200 entreprises de contrefaçon en Chine.

 
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