Le président Javier Milei reçu à l’Élysée au milieu d’un scandale alimentaire

Le président Javier Milei reçu à l’Élysée au milieu d’un scandale alimentaire
Le président Javier Milei reçu à l’Élysée au milieu d’un scandale alimentaire

Les premiers pots que Javier Milei transporte sonnent très creux en Argentine parmi les plus nécessiteux. Depuis l’arrivée au pouvoir du président ultralibéral en décembre 2023, à Buenos Aires, la part des Argentins pauvres est passée de 44 % à 55 % de la population, selon les chiffres de l’Université catholique argentine (UCA). Un tiers des habitants souffrent d’insécurité alimentaire.

Dans ce contexte inquiétant, il manque près de 6 000 tonnes de vivres destinées à l’aide alimentaire. Fin mai, les médias argentins La découverte a en effet révélé que ces stocks, achetés principalement par le gouvernement précédent et qui dormaient depuis des mois dans des entrepôts de la banlieue de Buenos Aires et du nord du pays, étaient en partie périmés ou sur le point de l’être.

« Une approche sadique, un énorme gâchis »

Pourtant, depuis six mois, les 45 000 cantines populaires du pays (équivalent à nos soupes populaires, NDLR) je ne reçois plus rien. Le nouveau gouvernement s’est lancé dans une chasse aux sorcières pour éliminer les distributeurs intermédiaires qu’il accuse de malversations systématiques. Un audit a été lancé en mars par l’administration et les approvisionnements restent suspendus. “C’est une approche sadique, un énorme gâchis”, réagit l’ancien directeur du Centre franco-argentin (de 2019 à 2023), Christophe Giudicelli. Selon cet historien spécialiste de l’Amérique latine, professeur à Sorbonne Université, ” tousles organismes intermédiaires sont accusés par Milei d’être des « gestionnaires de la pauvreté » cherchant à gagner de l’argent sur le dos des pauvres, eux-mêmes accusés d’être des bénéficiaires de l’aide sociale».

Pendant ce temps, de Buenos Aires à la province de Salta, les files d’attente devant les cantines populaires sont plus longues que jamais. « La situation dans ma cantine est très difficile. Pendant six mois, il (le gouvernement, NDLR) ne nous donne plus rien. Je dois nourrir 120 à 140 personnes », souligne Sandra Noemi Gonzalez, 54 ans. Figure de l’aide aux pauvres de son quartier, elle dirige depuis dix ans, avec son mari, la cantine populaire Gisela-Barreto (du nom de sa nièce assassinée par la police) à Los Polvorines, dans un quartier pauvre, à une trentaine de kilomètres de Buenos Aires.

« Tout est devenu trop cher pour nous, les pauvres »

La générosité des voisins et des professeurs de l’Université Nationale du Général Sarmiento (UNGS), où elle se rend ” deune à deux fois par semaine pour vendre des tortillas » qu’elle cuisinait pour financer et préparer quelques collations pour les pauvres du quartier, ne suffisait pas. Sandra a décidé mardi 18 juin de ” fermer (à) cantine pour le moment. Je ne peux pas continuer, c’est trop compliqué. Tout est devenu trop cher pour que nous, pauvres gens, puissions vivre et manger. ».

Sans cela, une soixantaine de familles se retrouveraient dans une détresse absolue. Parce que l’inflation, de près de 300 % au cours de l’année écoulée, rend les prix des denrées alimentaires de base comme le lait, la farine, l’huile, le riz et les légumes de plus en plus inaccessibles aux pauvres. Et les cantines populaires restent désespérément vides. Le ministère du Capital humain a réservé 6 000 tonnes de nourriture aux écoles vulnérables lorsque les tribunaux l’ont contraint à présenter un plan de distribution d’urgence il y a trois semaines. Le 29 mai, Javier Milei déclarait, lors d’un voyage à Stanford, en Californie : « Si les gens meurent de faim, ils trouveront une solution pour ne pas mourir. Je n’ai pas besoin d’intervenir. »

 
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