Dans les Landes, les nouvelles chaises de Notre-Dame bénies avant d’arriver à Paris

Dans les Landes, les nouvelles chaises de Notre-Dame bénies avant d’arriver à Paris
Dans les Landes, les nouvelles chaises de Notre-Dame bénies avant d’arriver à Paris

Dans les ateliers, à Hagetmau, de la société Bastiat Sièges, devant 80 invités éparpillés entre les rouleaux de tissu et le prototype du futur prie-Dieu de Notre-Dame, Mgr Nicolas Souchu, vêtu de son aube, a béni un petit une partie des 1.500 chaises qui rejoindront, à partir de mardi, la nef rénovée de la cathédrale, reconstruite après l’incendie d’avril 2019.

Le prélat a proposé cette bénédiction « peu commune » au printemps dernier.

Tous les objets liturgiques de la cathédrale seront bénis “mais les chaises ne l’auraient probablement pas été”, explique à l’AFP l’évêque des Landes, attaché au symbole. « C’est aussi une manière d’honorer ceux qui les ont réalisés », sourit-il.

La PME Bastiat Sièges, fondée en 1964, a été choisie pour fabriquer des sièges en « édition limitée et exclusive » destinés à meubler le chef-d’œuvre de l’art gothique du XIIe siècle, qui compte parmi les monuments les plus visités d’Europe.

Une commande qui s’élève à « plusieurs centaines de milliers d’euros », inattendue pour Bastiat Sièges et son chiffre d’affaires annuel de 1,4 million d’euros.

L’entreprise est implantée sur 4 000 m2 à la périphérie de la ville autrefois considérée comme la « capitale de la chaise ». Du menuisier à la couturière, elle emploie 17 salariés hautement qualifiés.

L’évêque du diocèse d’Aire-et-Dax, Mgr Nicolas Souchu, bénit les nouvelles chaises de Notre-Dame de Paris, signées par la designer Iona Vautrin, le 18 novembre 2024 à Hagetmau, dans les Landes PHOTO AFP / Gaizka IROZ

Son dirigeant Alain Bastiat a salué, d’une voix émue, une “aventure extraordinaire et 100% landaise”, en dehors du chêne qui vient des forêts de Sologne.

L’entreprise familiale s’est également chargée de la conception du prie-Dieu et des bancs destinés aux chapelles annexes de la cathédrale, qui seront livrés en février, explique Sylvain Bastiat, directeur commercial.

Maïté Lausaman, 71 ans, et Véronique Devineau, 61 ans, membres de la chorale de la paroisse Saint-Girons-de-Chalosse, expriment la « fierté et l’honneur » que ces chaises soient fabriquées dans les Landes. « C’est un petit bout de notre paroisse qui va à Notre-Dame, sourit Véronique.

La chaise, en chêne massif clair aux lignes épurées, et basse pour permettre aux fidèles de prier les coudes sur le dossier, est conçue par une designer bretonne, Iona Vautrin.

L’évêque du diocèse d’Aire-et-Dax, Mgr Nicolas Souchu, bénit les nouvelles chaises de Notre-Dame de Paris, signées par la designer Iona Vautrin, le 18 novembre 2024 à Hagetmau, dans les Landes PHOTO AFP / Gaizka IROZ

L’assise, légèrement creusée et inclinée vers l’arrière, offre un meilleur confort que les anciennes banquettes réduites en cendres. Les chaises empilables peuvent également être reliées entre elles par une attache en laiton.

Le modèle a été choisi par l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, dans le cadre d’un appel d’offres lancé par l’association Revoir Notre-Dame de Paris, pilote du projet de rénovation.

Le 15 novembre, la statue de la Vierge à l’Enfant, dite « Vierge au Pilier », a retrouvé sa place dans la cathédrale parisienne dont la réouverture est prévue les 7 et 8 décembre.

 
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