« Je ne connais pas les détails de la situation financière de l’entreprise. Ce que je peux dire cependant, de mon point de vue, c’est que c’est un grand acte de responsabilité de la part de Philippe Ginestet que de réaliser cette vente dans la volonté de pérenniser la marque qu’il a créée, il y a quarante-trois ans. Gifi a choisi de monter en gamme, c’était pertinent à l’époque, mais Action et d’autres sont arrivés en même temps », commente Jean-Luc Guéry, président du GPI Medef 47. Et d’ajouter : « Maintenant, si on peut avoir un souci, c’est c’est qu’à terme, un nouveau propriétaire choisira de déménager le siège social et ses fonctions. »
«C’est un risque et une inquiétude pour le département», estime Frédéric Péchavy. Pour le président de la CCI 47, « le choix du repreneur appartient à Philippe Ginestet. Il veut vendre et cela ne se discute pas. C’était en préparation donc nous ne sommes pas surpris. Par la suite, il faudra rapidement reprendre contact avec ce propriétaire pour lui rappeler la pertinence de rester sur notre territoire. Gifi est un employeur important en Villeneuvois. Le siège social et ses fonctions supports doivent être préservés. »
“Le nombre d’employés est en baisse”
Côté bastide, ce scénario catastrophe trouve peu de relais. Beaucoup pensent au contraire que l’attachement du fondateur à ce coin du Lot-et-Garonne permettra même de l’éviter. « Le maintien dans l’emploi et le maintien dans ce département, c’est la valeur fondamentale », souligne un proche de Philippe Ginestet. En attendant, l’entreprise, dans une situation compliquée, devra tenir bon jusqu’à une éventuelle vente définitive. Le grand patron a exprimé sa détermination dans une lettre adressée aux salariés.
« Nous connaissons les difficultés, mais nous ne sommes pas tenus informés d’éventuelles négociations autour d’un transfert. On connaît les rumeurs, comme celles lues dans la presse. Maintenant, on constate seulement que le nombre de salariés diminue d’année en année, que ceux qui veulent partir ne sont pas retenus”, observait un salarié de l’entreprise le 15 novembre.