Alors que le mouvement paysan pourrait se durcir, notamment à l’initiative de la Coordination rurale, la FDSEA 25 (Fédération départementale des syndicats agricoles) et les Jeunes agriculteurs (JA 25) se sont réunis lundi soir dans plusieurs localités du Doubs pour mener des actions de sensibilisation. . Avec un combat qui s’ajoute à tous les autres : l’opposition à l’accord de libre-échange du Mercosur.
A Besançon, une quinzaine d’agriculteurs se sont retrouvés au rond-point Centrakor, dans la zone commerciale de Chateaufarine, où des affiches étaient affichées sur des panneaux publics. Les panneaux d’entrée des villes ont également été échangés, comme ceux de Saint-Vit. “ Le gouvernement dit oui au traité de libre-échange avec le Mercosur. Nous n’en voulons pas du tout », insiste Eric Morel, polyculteur à Pouilley-Français. Concernant l’ouverture du marché de la viande, les éleveurs français opposés au traité veulent également s’assurer que cette production de viande ne pourra pas approvisionner l’industrie agroalimentaire.
« Une crise sanitaire, économique et morale »
« Depuis l’automne 2023, les agriculteurs traversent une crise sanitaire, économique et morale », explique Mélanie Gruet, présidente de JA 25. Selon le syndicat, la baisse des charges, les mesures de soutien de trésorerie et les aides contre la fièvre catarrhale ont permis de répondre en partie à l’urgence. Toutefois, certaines exploitations restent dans des situations alarmantes. “ Nous voulons pouvoir vivre de notre travail mais c’est toujours très compliqué », déclare Matthieu Baulieu, agriculteur à Pelousey et délégué cantonal d’Audeux pour la FDSEA. “ Nous sommes passés au bio il y a quelques années, mais avec toutes ces normes, cela devient de plus en plus difficile.
« Aujourd’hui, nous avons besoin de mesures concrètes pour notre département », adds Mélanie Gruet. “ Nous souhaitons une simplification administrative indispensable pour alléger les procédures concernant les zones humides, la réglementation des haies, des fossés et des cours d’eau. Nous exigeons également une cohérence européenne et mondiale en matière de réglementation. » Les agriculteurs déplorent l’ouverture du marché aux importations massives de produits agricoles ne répondant pas aux normes françaises. Enfin, sujet sensible dans le Doubs, la JA et la FDSEA disent attendre « des avancées décisives sur le statut du loup pour mettre fin à une situation devenue intenable pour les éleveurs ».
« Une crise sanitaire, économique et morale »
Autre point de rendez-vous ce lundi soir : le parking Hyper U, sur la commune du Doubs à côté de Pontarlier. Une vingtaine d’agriculteurs du canton ont participé à cette action départementale. Les panneaux d’entrée de ville ont également été recouverts, remplacés par des panneaux aux messages forts. « Simplification d’urgence », « Pas de pays sans paysans » ou encore « Argentine, non au Mercosur », pouvait-on lire.
« La ligne rouge que nous voulons souligner est le Mercosur. Nous avons certes le ministre de l’Agriculture et le Président qui se disent contre, mais c’est l’Union européenne qui doit ratifier cet accord. L’objectif est donc de montrer que la France et les agriculteurs français bougent pour que les agriculteurs du reste de l’Europe fassent de même », a déclaré Florent Dornier, président de la FDSEA 25.
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