Évaluation politique fédérale | Entre ingérences, incursions et « monuncleries », l’heure des vacances pour les élus

(Ottawa) Les députés de la Chambre des communes lèvent le camp mercredi, alors qu’une chaleur torride s’abat sur Ottawa. Le report des travaux met fin à des mois de sueurs froides pour les libéraux, qui espéraient renverser la vapeur avec la présentation d’un budget agrémenté de mesures clivantes. Examen en six étapes.

Interférence (bis)

PHOTO PATRICK DOYLE, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Le chef du NPD, Jagmeet Singh

Les travaux parlementaires à Ottawa se terminent encore cette année sur fond d’ingérence étrangère. La création de la Commission Hogue sur l’ingérence étrangère a donné un peu de répit au gouvernement Trudeau cette année. Mais la publication d’un rapport explosif selon lequel des parlementaires auraient, sciemment ou inconsciemment, aidé des États étrangers à s’immiscer dans la politique canadienne a relancé cet épineux débat. Et il est difficile de naviguer entre les interprétations de Jagmeet Singh (les élus en exercice sont payés par des entités étatiques étrangères) et d’Elizabeth May (il n’y a pas de traîtres sur la Colline du Parlement). Le fait que Pierre Poilievre refuse de se prévaloir de l’habilitation de sécurité qui pourrait lui permettre de lire le rapport non caviardé et que Justin Trudeau refuse de faire le moindre commentaire n’aide pas à y voir plus clair.

Poilievrémanie

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre

La tendance est lourde, très lourde. Sondage après sondage, le chef conservateur Pierre Poilievre jouit toujours d’une avance considérable. Une victoire majoritaire des conservateurs aux prochaines élections se dessine clairement – ​​et encore une fois, mercredi, le chef de l’opposition officielle a défié le premier ministre Justin Trudeau de déclencher des élections sur la taxe sur le carbone. L’été dernier a été profitable pour Pierre Poilievre, qui a creusé l’écart entre lui et Justin Trudeau. Et ce ne sont pas seulement ses troupes qui en ont profité : il en récolte aussi les fruits, étant considéré comme celui qui ferait le meilleur premier ministre avec 44% d’opinions favorables contre 25% pour Justin Trudeau, selon un sondage Ipsos publié mercredi. .

Effeuillage

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Ministre des Finances et vice-première ministre Chrystia Freeland

Il fallait faire quelque chose pour mettre un terme à cette dérive, et c’est ce qu’ont décidé de faire les stratèges libéraux en consacrant un mois au dévoilement du budget avant sa présentation officielle le 16 avril. Programme national de cantines scolaires, investissements massifs dans le logement abordable, accès universel aux contraceptifs et à l’insuline, augmentation du taux d’inclusion des plus-values ​​: nous avons voulu établir un contraste clair entre générosité libérale et austérité conservatrice. Le mois passé à déployer des ministres aux quatre coins du pays, pour faire simultanément les mêmes annonces, n’a pas porté ses fruits : l’aiguille du scrutin n’a pas bougé.

Les deux %

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN

Dans le cadre de l’opération de prévente du budget, le gouvernement a enfin dévoilé l’actualisation de sa politique de défense. N’en déplaise au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg – qui est à Ottawa mercredi – ou à de puissants alliés comme les États-Unis, le plan n’établit toujours pas de trajectoire pour atteindre 2 %. du PIB en dépenses militaires. Il s’agit plutôt d’atteindre 1,76% d’ici 2029-2030. À l’approche du sommet de l’Alliance, qui se tiendra à Washington en juillet prochain, 23 sénateurs ont écrit à Justin Trudeau pour l’exhorter à desserrer les cordons de la bourse. “Je suis convaincu que nous atteindrons cet objectif de 2%”, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères, sans fournir de calendrier.

Immigration

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre de l’Immigration Marc Miller

Sous la houlette du ministre de l’Immigration Marc Miller, les libéraux ont resserré la vis sur l’immigration ces derniers mois : retour de l’obligation de visa pour les voyageurs mexicains, projet de faire passer de 6,2 % à 5 % la proportion de résidents temporaires d’ici 2027, mise en place de un plafond pour les étudiants étrangers. Puis est venu un chèque de 750 millions pour le Québec en juin dernier. Mais depuis, le torchon ne cesse de brûler entre les caquistes de François Legault et les libéraux de Justin Trudeau. D’un côté, le premier ministre du Québec accuse le ministre Miller de vouloir présenter les Québécois comme des racistes et soutient que 100 % de la crise du logement est due à l’immigration temporaire. En revanche, Marc Miller reproche à François Legault d’avoir «accusé les immigrants d’être sans abri et d’être responsables de la toxicomanie qui sévit à Montréal», commentaires qu’il qualifie de «mononcle».

Négligence

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

L’application ArriveCAN

Explosion des coûts de développement d’applications ArriveCAN, irrégularités dans l’attribution de contrats réservés aux entreprises indigènes, violations des politiques d’approvisionnement lors de l’attribution des marchés d’appel d’offres à la société McKinsey. C’est un piètre bilan pour la machine fédérale – et pour le gouvernement libéral. On aurait pu penser que la fonction publique avait tiré les leçons de son expérience d’il y a deux ans avec le fiasco des passeports, mais apparemment il y a encore du travail à faire…

 
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