En guerre contre Bruxelles qui tente de leur imposer le traité de libre-échange du Mercosur, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs du Vaucluse ont choisi un lieu symbolique et stratégique pour exprimer leur colère: le pont qui traverse le Rhône entre Gard et Vaucluse, par lequel passent chaque jour des milliers de véhicules.
Ils s’étaient donné rendez-vous très tôt ce lundi matin sur le stationnement de l’Île Piot. : 5 h 45. L’objectif des agriculteurs du Vaucluse venus pour la plupart avec leurs tracteurs ? Bloquer partiellement le Pont de l’Europe, l’un des axes majeurs de communication entre l’Occitanie et la Provence. Car depuis des mois qu’ils se mobilisent, les agriculteurs du département ont vu certaines lignes bouger grâce à leurs actions mais pas assez vite. Selon eux, le gouvernement tergiverse, prend des mesures… ce qui est devenu insupportable pour eux !
« Cette action sur le pont de l’Europe n’est pas fait pour durer. Nous aurions préféré ne pas poser de problèmes aux automobilistes mais, vu la configuration d’Avignon, ça pourrait être compliqué. Quoi qu’il arrive, ça ne durera pas, avant midi on lèvera le camp »déclare Jordan Charransol, président de la JA 84
« C’est une première étape dont le but est d’alerter, au moment où s’ouvre aujourd’hui le G20, au Brésil précisément, l’un des pays qui pousse à imposer ce traité de libre-échange. Nous voulons réaffirmer la position de l’agriculture française», ajoute le président des Jeunes Agriculteurs du Vaucluse.
Les agriculteurs mobilisés pendant trois semaines
Les agriculteurs l’affirment : leur action va durer : « L’objectif est d’en faire plusieurs jusqu’en décembre. Ce sera là pendant la journéee », indique Sophie Vache, présidente de la FDSEA du Vaucluse (fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles). Concernant les prochains rassemblements, aucune information n’a encore été communiquée à ce stade, même si un rassemblement régional n’est pas à exclure.
Les raisons de leur colère sont nombreuses. Dans leur cahier de doléances, il y a par exemple ce que les agriculteurs appellent « des incohérences européennes» difficile à accepter pour le monde agricole. “ Pourquoi, par exemple, signer des accords avec les pays du Maghreb pour faire entrer des tomates et des poivrons en France que nous produisons déjà? »
Vient ensuite la simplification administrative. Trop de règles, trop de paperasse. “ Nous venons d’enregistrer succès dans le contrôle des fermes, souligne Jordan Charransol… C’est bon. Le gouvernement a noté qu’il n’y aurait queun seul chèque par an…contre 3 à 4 aujourd’hui. De vrais progrès pour nous».
Agriculteurs appellent également à des mesures économiques et de trésoreriel’année 2024 ayant été très compliquée avec des intempéries exécrables, une crise sanitaire et des récoltes souvent catastrophiques. “ Certains d’entre nous sont un peu résignés, car ils n’ont pas constaté les changements que nous espérions après nos actions de l’année dernière. Je leur dirai qu’ils doivent s’accrocher ! »
