Les élections du 9 juin ont donné des résultats assez clairs : MR et Les Engagés ont gagné côté francophone, et N-VA et Vooruit côté néerlandophone (si l’on ne compte pas le PTB-PVBA & le Vlaams Belang avec lesquels aucun on veut négocier). Ces partis se sont donc lancés dans diverses négociations.
On l’a vu deux jours après les élections avec l’annonce des présidents du MR & Engagés, Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot, qui ont reçu depuis lundi une ribambelle de 250 organismes intermédiaires, associations… pour la formation des gouvernements de Wallonie. et la Fédération Wallonie-Bruxelles. A Bruxelles, David Leisterh, président du MR bruxellois, et Christophe De Beukelaer, président des Engagés de la capitale, côté francophone, discutent. Tandis que Groen Elke Van den Brandt a invité les partis néerlandophones de Bruxelles à discuter.
Bart De Wever, président de la NV-A, a présenté ce mardi sa note de départ au Cd&V et au Vooruit pour la formation du gouvernement flamand. Et son rapport d’informateur au roi de Belgique ce mercredi dans le cadre de la formation du gouvernement fédéral.
Des négociations sont lancées partout et tout le monde vient à ladite table de négociation avec des griefs. C’est donc le moment que je choisis pour rappeler à tout ce groupe d’intégrer une demande importante : il est grand temps de nommer des femmes aux plus hauts postes politiques en Belgique. Je parle des fonctions de Premier ministre, de ministre-président flamand, de ministre-président de Wallonie et de ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale.
Attribuer des positions médiatiques
Alors oui, il y a Stéphanie D’Hose (Open Vld) comme présidente du Sénat, Eliane Tillieux (PS) comme présidente de la Chambre des représentants ou encore Liesbeth Homans (N-VA) au Parlement flamand. Ce sont certes des postes importants et bien rémunérés dans le monde politique belge, mais ce ne sont pas ceux que connaissent les Belges. Ce ne sont pas des articles médiatiques.
Le Premier ministre sortant est Alexander De Croo (Open VLD). Les ministres-présidents sortants sont Jan Jambon (NV-A) pour la Flandre, Elio Di Rupo (PS) pour la Wallonie, Rudi Vervoort (PS) pour Bruxelles et Pierre-Yves Jeholet (MR) pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. Deux présidences ministérielles ont été attribuées à des femmes, celle de la CoCof et celle de la VGC, respectivement pour Barbara Trachte (Ecolo) et Elke Van den Brandt (Groen). Deux entités que la grande majorité de la population ignore. Encore une fois, deux postes non médiatiques.
Faire entrer la Belgique dans une ère politique plus moderne
Ma proposition est simple : amenons la Belgique à un nouveau niveau. Oui, il y a de plus en plus de femmes dans les parlements. Oui, il y a de plus en plus de femmes ministres, même dans des ministères souverains comme ceux des Affaires étrangères ou de la Défense. Oui, il y a des femmes à la tête des plus grandes assemblées du pays. MAIS il est désormais temps d’entrer dans ce siècle, celui où les femmes – 51% de la population – occupent ces fameux TOPS JOBS. Pas tous évidemment, mais la moitié d’entre eux et pas seulement ceux qui ne sont pas médiatiques.
Lire aussi
Des quotas pour améliorer l’égalité et la diversité culturelle, qu’en pensent les partis ?
Car l’avenir n’est pas brillant de ce point de vue : Bart De Wever veut être Premier ministre, Jan Jambon aimerait revenir à la ministre-présidence flamande, Georges-Louis Bouchez veut la Wallonie et David Leisterh à la tête de Bruxelles. Oliver Paasch a déjà repris les rênes de la Communauté germanophone.
Rien n’est donc fait. La main est entre celles des négociateurs. A eux de voir s’ils veulent rompre avec leurs prédécesseurs ; s’ils veulent amener la Belgique dans une ère politique plus moderne ; s’ils veulent donner la place qui leur revient à 51% de la population belge. Et que personne ne vienne me parler avant tout de compétences, ce serait insultant envers les femmes politiques belges.
