Pour sa première fois sous le maillot bleu, Romain Buros a connu la double joie de battre les All Blacks tout en inscrivant son premier essai international. Une soirée parfaite, malgré un avant-match pour le moins stressant…
Enfin, vous avez fêté votre premier cap. On imagine que votre soirée a été intense en émotions…
C’était intense, oui. Pour être honnête, je pense que j’ai perdu beaucoup d’impulsion pendant l’échauffement, c’est probablement pour ça que j’ai eu des crampes vers 60 ans.e. J’ai essayé de me rassurer et j’avais envie de faire plein de choses, des courses, des réceptions, mais au final ça ne sert à rien car ces choses-là doivent se faire pendant le match. En fait, j’ai fait exactement ce que Thibault Giroud m’a dit de ne pas faire (sourire). Mais bon, j’ai quand même essayé de m’amuser le plus possible car ça reste un sport. Et dans l’ensemble, j’ai plutôt bien vécu ce moment.
On imagine que ça a été une très longue semaine, quand tu as réalisé que tu avais une chance de jouer…
Lundi, j’ai vu que c’était probable, ça s’est confirmé mercredi… Mais ce furent trois jours intenses en termes de stress. Dans ces conditions, je suis content d’avoir réussi à peu près à jouer mon jeu, même si tout n’était pas parfait.
Commencer contre les Noirs, en marquant un essai qui plus est, difficile d’imaginer des émotions plus fortes…
Je suis évidemment heureux et très fier d’avoir enfin pu porter ce maillot, heureux de gagner avec lui aussi. Avec cette petite tentative supplémentaire qui a contribué à sonner la révolte, il était difficile de rêver mieux. J’ai attendu un moment cette sélection, mais elle en valait vraiment la peine au vu du scénario.
Vous avez été sélectionné pour votre confiance sous les hautes montgolfières. Le paradoxe étant que les All Blacks n’ont finalement eu que peu d’impact…
Oui, pourtant on avait beaucoup travaillé là-dessus, par rapport aux nouvelles règles qui favorisent ces duels et au fait qu’ils avaient beaucoup touché lors de leurs deux derniers matches… On était un peu surpris, mais au final, ils étaient pratiquement toujours en cours. Cela explique peut-être pourquoi ils ont autant gardé le ballon.
Où voyez-vous le tournant du match ?
L’essai de Louis (Bielle-Biarrey NDLR) leur a fait mal, oui, car ils avaient gardé le ballon pendant une longue séquence et ont pris un contre-blitz, après avoir libéré beaucoup d’énergie en attaquant.
Vous le connaissez par cœur pour jouer avec lui en club. Saviez-vous qu’il allait marquer dès le début de l’action ?
On sait qu’avec ses qualités de vitesse, il est très difficile à rattraper. Je ne vais pas dire que je savais qu’il allait marquer, mais je me suis dit en le voyant partir qu’il avait de bonnes chances d’aller jusqu’au bout. (sourire).