Le poulpe prospère toujours aussi bien dans le nord Finistère

Le poulpe prospère toujours aussi bien dans le nord Finistère
Le poulpe prospère toujours aussi bien dans le nord Finistère

Quand cet Octopus vulgaris, à savoir le poulpe commun, est-il apparu en force en Bretagne ?

Philippe Le Niliot : « On l’a vu revenir il y a un peu plus de quatre ans, par le sud de la Bretagne. Il est désormais également présent en Bretagne nord. Les hivers doux ont favorisé son recrutement en nombre. Le poulpe n’aime pas l’eau trop froide en hiver. On estime que sa population s’est stabilisée voire diminuée en Bretagne sud mais qu’elle résiste plutôt bien en Bretagne nord.

type="image/jpeg">>
Philippe Le Niliot est directeur adjoint du Parc naturel marin d’Iroise. Souvent sur le terrain, il possède une connaissance approfondie des espèces marines qui fréquentent les eaux de la pointe bretonne. (Photo Le Télégramme/Stéphane Jézéquel)

Comment expliquer son arrivée massive alors qu’on le trouvait principalement en Méditerranée ?

« Il trouve sa nourriture dans nos eaux et résiste bien aux hivers doux, avec une température de l’eau qui ne baisse pas trop. Il y a déjà eu de fortes poussées de population de poulpes en Bretagne, comme en 1899 sur l’île de Batz, où les pêcheurs se sont mobilisés pour les récolter en grand nombre. L’animal a une durée de vie courte, environ deux ans. Il meurt lorsqu’il s’est reproduit pour la seule fois de sa vie, avec jusqu’à 100 000 œufs pour les plus fertiles. »

Où le trouve-t-on notamment sur nos côtes ?

« Dans les milieux marins rocheux où il trouve des cachettes. La pieuvre n’aime pas le courant, nous avons identifié dans le Quatre canaux de gros trous pratiqués par les pieuvres pour se protéger du courant et qui leur servent d’abri. Il est capable de parcourir de longues distances pour rechercher ses proies. Idéalement des crustacés puis d’autres mollusques ou petits poissons.

Est-ce qu’il mange des coquilles Saint-Jacques, s’il en a l’occasion ?

« Il peut le faire en ouvrant toutes sortes de coquillages avec ses bras et ses puissantes ventouses, avant de leur injecter une toxine. Il existe d’autres proies qui sont plus facilement consommées. Si elle évolue dans la rade de Brest, c’est plutôt dans les zones les plus profondes et les plus rocheuses, alors que les coquillages se retrouvent dans moins d’eau. Mais il est capable de voyager un peu pour se nourrir. Les pointes rocheuses du port constituent un habitat idéal pour lui, avec moins d’eau froide en hiver. »

D’où lui vient sa réputation de mollusque intelligent ou rusé ?

« C’est un mollusque très évolué mais il reste un céphalopode. Il était peut-être craint des Grecs qui l’associaient à la supercherie. Sans doute ces yeux qui ressemblent à ceux de la chèvre y sont pour quelque chose. C’est bien le plus évolué des mollusques mais objectivement, il reste incapable de formuler une opinion éclairée sur l’issue d’un match de football.

Son bec puissant et son venin (une toxine capable de tuer un animal de la taille d’un lapin) sont-ils à craindre du pêcheur ou du plongeur qui le capture ?

« Pas vraiment, il cherchera toujours à s’échapper, même s’il est très territorial avec ses pairs. Il y a peu de risques de morsure même si son bec est très puissant. A noter que le poulpe est très apprécié des phoques qui vivent en rade de Brest ou sur le plateau de Molen. Les pêcheurs bretons ont mis un peu de temps mais la recherchent désormais activement, grâce au marché espagnol très actif pour cette espèce.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV mobilisation au Vieux-Port de La Rochelle – Angers Info
NEXT Que faire ce week-end en Dordogne ?