Le soleil brille pour les agriculteurs de l’Est du Québec

Le temps chaud qui s’annonce dans l’Est du Québec est bénéfique pour les producteurs agricoles. Après une saison 2023 désastreuse, ils restent encore prudents tout en envisageant avec espoir un été qui s’annonce plus clément.

Éliane Pelletier a dégusté sa première fraise mûre le 7 juin, soit plusieurs semaines plus tôt que d’habitude. L’année dernière, nous avons eu les premières à Saint-Jean, elle se souviens. Sur ses terres comme sur d’autres à Saint-Pascal, la chaleur suscite l’espoir des agriculteurs.

Tout est une semaine plus tôt ! confirme Mario Belzile. Ça a l’air très biendit cet homme qui imagine déjà des myrtilles gonflées par tonnes. Une grande année de myrtillesIl promet.

De l’autre côté de la rivière, à la bleuetière de Daniel Harvey, sur la Côte-Nord, le même front chaud suscite des espoirs similaires. Après un début de saison ralenti par le froid, le soleil revigore plantes et insectes, qui rattrapent le temps perdu. Les pollinisateurs finiront leur travailinsiste l’agriculteur, qui est également président du Syndicat des agriculteurs de la Côte-Nord.

Le vice-président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Côte-Nord, Daniel Harvey, est producteur de bleuets depuis 2020.

Photo : Radio-Canada / Camille Lacroix-Villeneuve

S’ils se frottent les mains en voyant les champs fleurir, les agriculteurs restent en alerte. : en fin de saison, on peut avoir de la grêle qui gâche tout”,”text”:”On le sait : en fin de saison, on peut avoir de la grêle qui gâche tout”}}”>On le sait : en fin de saison, on peut avoir de la grêle qui gâche tout, prévient Mario Belzile. Il est encore trop tôt pour se réjouir, insiste-t-il : pour cela, il faudra attendre la fin de la saison. En attendant, le travail continue.

Selon lui, le métier d’agriculteur est fait d’attention et d’ajustements. : trop d’eau, il faut égoutter; pas assez d’eau, il faut irriguer… et une année n’est jamais la même que l’autre ! », texte » : « Il faut toujours adapter nos cultures, on est toujours dans les compromis : trop d’eau, il faut la drainer ; pas assez d’eau, il faut irriguer… et une année n’est jamais la même que l’autre !”}}”>Nous devons toujours adapter nos cultures, nous faisons constamment des compromis : trop d’eau, nous devons drainer ; pas assez d’eau, il faut irriguer… Et une année n’est jamais la même que l’autre !

Sur la Côte-Nord, une crainte se dessine : le manque de précipitations. Daniel Harvey souligne les sols qui sèchent trop vite : L’été dernier, nous avons connu une certaine sécheresse, puis un hiver sans neige, et maintenant, ce printemps où il ne pleut pas beaucoup… Le déficit hydrique s’accumuleil a dit.

Heureusement, des averses sont prévues dans la semaine, rapporte Daniel Harvey.

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Pascale Ouellet est copropriétaire de Produits maraîchers Belzile avec Mario Belzile. Eux aussi connaissent des problèmes de travail.

Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs

Le travail, un problème à géométrie variable

À la fraisière d’Éliane Pelletier, la loi encadrant le travail des enfants, adoptée le 1er septembre, fait enfin effet. On avait déjà du mal à trouver des jeunesmurmure le maraîcher.

Depuis l’année dernière, le travail des jeunes de moins de 14 ans est interdit par le gouvernement, à quelques exceptions près. Toutefois, une de ces exceptions concerne les entreprises agricoles qui comptent dix salariés ou moins. Ils peuvent embaucher des enfants âgés de 12 ans ou plus pour certaines tâches comme la récolte des fruits.

Même si cette exception s’applique à la ferme d’Éliane Pelletier, celle-ci souligne qu’après avoir employé deux caissiers et deux surveillants, la loi demeure restrictive. Elle ne pourra embaucher qu’un nombre très limité d’élèves de 12 ans… qui devenaient de toute façon rares.

ans”, “texte”: “L’année dernière, nous envisageions d’embaucher des enfants de 11 ans”}}”>L’année dernière, nous envisageions d’embaucher des enfants de 11 ansadmet Mme Pelletier. Maintenant, ce n’est plus possible.

À Saint-Pascal, Mario Belzile explique la pénurie de travailleurs par la courte durée de la saison de cueillette dans les petites entreprises. Cela ne fait que quelques semaines, nous n’avons pas de travail à temps pleinprécise-t-il, contrairement aux grands producteurs.

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Pascale Ouellet et Mario Belzile, maraîchers de Saint-Pascal, voient également leur production croître à plein régime. Mais rien n’est gagné avant la fin de la saison, insistent-ils.

Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs

Le problème de main-d’œuvre se fait moins sentir sur la Côte-Nord, souligne Yves Laurencelle, président de laUPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord. En fait, la région compte plus de fermes à échelle humainequi parviennent généralement à trouver suffisamment de main d’œuvre dans leur environnement, dit-il.

Pour lui, le problème de la Côte-Nord est davantage une question de succession. Trop peu de jeunes agriculteurs viennent s’installer dans la région, qui devrait bénéficier de programmes spéciaux, estime-t-il.

L’UPA s’apprête à faire pression sur Québec à ce sujet, possiblement à l’automne. D’ici là, les premières myrtilles auront peut-être eu le temps de pousser. Daniel Harvey les attend à la mi-août, à moins qu’ils ne soient en avance.

 
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