Le groupe Diet Discount comparaîtra lundi 17 juin devant le tribunal de commerce pour une éventuelle liquidation. Mise en redressement il y a un an, l’enseigne a dû fermer son plus grand magasin en octobre 2023. Deux magasins sont toujours en activité, pour soutenir l’activité, une cagnotte a été lancée. (Re)voir le reportage de Delphine Bez et Jean-Marc Kennenga.
L’aventure commence en 1997. Mais le rideau pourrait tomber dans quelques jours. Dans le magasin de Rivière-Salée, des producteurs locaux viennent manifester leur soutien au pionnier du bio en Martinique.
Avec 13 millions d’euros de chiffre d’affaires, une centrale d’achat, 7 magasins sur les deux îles, l’enseigne Diet Discount est un débouché important pour les maraîchers bio et les petits producteurs locaux.
Pour moi c’est très important car Diet Discount est un compatriote, il est martiniquais, comme moi, et il progresse avec son magasin.
Gilbert Larose, producteur à Trois-Îlets
Dès que nous avons commencé à préparer nos boissons, c’était le premier magasin à dire oui sans condition. Ils l’ont goûté, ils ont aimé et les salariés nous ont immédiatement encouragés. Ils nous ont donné des axes d’amélioration. Nous les soutenons donc pleinement.
Jessy Lessort, co-gérante du Potager des Mornes
Aujourd’hui, les deux derniers magasins n’ont plus les moyens financiers suffisants pour remplir leurs rayons.
Les problèmes ont commencé en 2018. Nous avons eu quatre difficultés ici à Jambette. Difficulté d’accès, le vaisseau amiral a pris l’eau, puis il y a eu le problème de l’incendie. On a demandé à la CTM de déclencher le feu, ils ne l’ont fait qu’au bout d’un an, il y a le problème du sens interdit de l’autre côté de la zone. Nous avons donc tenu cinq ans au magasin Jambette. Il était difficile d’imaginer la fermeture du magasin de la mère, alors que la fermeture a eu lieu en octobre 2023 par voie de liquidation. Cela a donc affaibli l’ensemble du groupe.
Olivier Moses, créateur du groupe Diet Discount
Viennent ensuite le Covid et la concurrence. Les grandes marques disposent d’une quinzaine de sites. Olivier Moses voudrait défendre son modèle de magasins indépendants. Mais pour lancer l’activité, l’enseigne a besoin de 75 000 €. Une cagnotte en ligne a été ouverte.
C’est un appel aux gens pour dire qu’il y a un modèle de magasin, où il y a des fournisseurs qui sont référencés, qui n’ont pas forcément la possibilité d’aller vers d’autres canaux de distribution parce qu’ils n’ont pas les volumes. Ce sont des fournisseurs qui défendent des valeurs de santé, qui ont besoin de visibilité, donc ils ont besoin de ce type de magasin pour exister.
Une trentaine de petits producteurs et cinq salariés espèrent un sursaut citoyen qui puisse convaincre le tribunal de prolonger l’aventure lundi matin.
