La Suisse de Murat Yakin reprend vie

Habité par ses fulgurances, Murat Yakin a présidé ces derniers mois aux destinées de l’équipe de Suisse tel un mauvais démiurge.

Habité par ses fulgurances, Murat Yakin a touché au génie samedi, avec ses choix, pour lancer idéalement l’équipe nationale dans cet Euro, avec ce succès 3-1 contre la Hongrie.

Fragilité et force de la méthode dans une même séquence. « Sa » Suisse qui s’est qualifiée de justesse à l’automne pour le rendez-vous européen, en se perdant, et qui a trouvé le bon chemin au meilleur moment, pour le premier match du tournoi. Nous pourrions voir cela comme un coup de poker réussi cette fois-ci. Mais il faut que ce soit plus que cela et ce sont les prochains jours qui doivent le démontrer.

Si Yakin a nourri un climat de méfiance, en interne et chez les supporters, il est aussi celui qui a su être à l’écoute de ses joueurs pour revenir à un système de jeu souhaité par Granit Xhaka et les leaders du groupe (le 3-4-3). ), tout en marquant avec deux choix audacieux (Duah et Aebischer titulaires).

Tout le monde en ressort grandi. Les joueurs, pour avoir su convaincre leur entraîneur ; Murat Yakin, pour la manière dont il s’est emparé de cet élan en lui insufflant ses idées. Nous n’allons pas parler d’union sacrée. Mais la Suisse partait de suffisamment loin pour que tout cela ne soit pas le signe d’un nouveau départ, d’une nouvelle cohérence.

Cela nécessite bien sûr une confirmation mercredi soir contre l’Écosse. C’est le sens de cette vision du futur qui existe pour l’équipe nationale. Mais un espoir suisse s’est dessiné et il agace déjà certains supporters écossais rencontrés samedi soir : « Si la Suisse joue comme elle l’a fait contre la Hongrie, nous n’avons aucune chance », grognent-ils. Ils n’auraient pas dit ça il y a quelques jours.

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