Face au risque politique en France, le Cac 40 vit sa pire semaine depuis le début de la guerre en Ukraine

Face au risque politique en France, le Cac 40 vit sa pire semaine depuis le début de la guerre en Ukraine
Face au risque politique en France, le Cac 40 vit sa pire semaine depuis le début de la guerre en Ukraine

En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a semé le chaos politique en France et fait tomber la Bourse de Paris. Pour aller droit au but, les investisseurs ont délaissé les actions et obligations françaises, voire européennes, au profit des actifs en dollars. Beaucoup ne trouvent plus les mots pour décrire l’effondrement dont ils sont témoins sur le Vieux Continent et qui risque de se poursuivre dans les jours à venir. Une chose est sûre : la semaine qui se termine restera marquée par une pierre noire. En cinq jours, le Cac 40 a chuté de 6,23%, sa pire sous-performance depuis la semaine terminée le 4 mars (-10,2%), juste après l’invasion russe de l’Ukraine. A 7.503,27 points à la veille du week-end, l’indice phare a reculé de près de cinq mois et effacé ses gains totaux de l’année. Depuis le record absolu du 10 mai à 8.259,19 points, il perd plus de 9%. La vague vendeuse a donc submergé les grandes places européennes, Milan lâchant par exemple 5,8% et Francfort 2,82%.

« Un désastre économique »

Nous assisterons probablement à une telle volatilité et à une telle déstabilisation au moins jusqu’au 7 juillet, date du deuxième tour des élections législatives anticipées en France. Ce mode de vote, différent du système proportionnel des européennes, met également en cause la banque d’investissement américaine Morgan Stanley. Selon elle, cela rend les résultats difficiles à prévoir et augmente le risque de choc pour les entreprises les plus sensibles aux changements politiques avant l’annonce des résultats définitifs.

Pour l’heure, les sondages donnent le Rassemblement national, mené par Marine Le Pen et Jordan Bardella, largement en tête, avec 32% d’intentions de vote, contre 25% pour le Nouveau Front populaire et 19% pour la majorité présidentielle (enquête OpinionWay). Un bon score pour le parti d’extrême droite, avec la possibilité qu’un de ses représentants quitte Matignon, pourrait générer « un désastre économique » en France, précise Frederik Ducrozet de Pictet Wealth Management. ” De nombreuses mesures de Marine Le Pen seraient inflationnistes (…) et présenteraient un risque important pour les entreprises et pour la note de crédit de la France. « . Un point relevé par l’agence Moody’s, dont la note « Aa2 » n’est qu’un cran au-dessus de celles de Fitch et S&P. Une victoire de l’alliance de la gauche ne rassure pas non plus.

L’écart de taux se creuse entre Paris et Berlin

De quoi affoler le marché obligataire, en plus du marché boursier. Dès lundi, le propagé L’écart de taux entre l’OAT 10 ans française et son équivalent allemand s’est resserré, atteignant 84 points de base vendredi, alors qu’il oscillait autour de 50 points de base avant les élections. Européen. Si l’on est encore loin du pic des 130 points de base de 2012 en pleine crise de la dette de la zone euro, rien ne dit qu’il ne sera pas atteint dans les jours ou semaines à venir. Vendredi soir, le rendement de l’OAT française à 10 ans s’établissait à 3,174%, son équivalent allemand à 2,5%. Pour d’autres comparaisons, le taux portugais s’élève à 3,136% et celui de la Grèce à 3,648%. Une poussée qui inquiète Bercy : le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a alerté sur le risque d’une crise financière en France en cas de victoire de l’union de la gauche ou de l’extrême-DROITE. Enfin, sur le marché des changes, l’euro est fragilisé par la situation chaotique en France et recule de nouveau de 0,5% à 1,0687 dollar.

Les banques, grandes perdantes de la semaine

Avec la chute des actions puis l’explosion du spread, les banques françaises se sont retrouvées en première ligne, grâce à la théorie des dominos. La Société Générale a perdu 14,87% de sa valeur en cinq jours, BNP Paribas a perdu 11,99% et le Crédit Agricole 10,96%. Au total, 10 des 40 valeurs du Cac 40 ont chuté de plus de 10% sur la semaine et 27 de plus de 5% !

Loin des turpitudes de la vie politique française (dont il profite !), Wall Street jubile. Jeudi, le S&P 500 et le Nasdaq Composite ont établi des records de clôture pour une quatrième séance consécutive, soutenus, pêle-mêle, par la détente des taux, les bons résultats d’Oracle et Broadcom ou encore la présentation du nouveau système d’Apple, baptisé Apple. Intelligence. Les deux indices sont en passe de terminer la semaine avec un gain de 1,3% et 3% respectivement.

 
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