Dès qu’ils ont enfilé leur maillot de bain et leur casquette verte aux couleurs du club MACS Natation, les jeunes nageurs se retrouvent au bord du bassin pour effectuer une série d’échauffements musculaires. Ce vendredi 8 novembre au soir, ils sont une quinzaine d’élèves, âgés de 10 à 12 ans. Des jeunes enfants qui s’entraînent quatre fois par semaine dans le grand bassin de la piscine Aygueblue à Saint-Geours-de-Maremne.
Tout le monde a suivi, directement ou indirectement, les Jeux Olympiques de Paris 2024. Tout le monde connaît le nom de celui qui a fait briller la natation française lors de la compétition : Léon Marchand. Emma, 12 ans, ne cache pas son admiration pour sa « nageuse préférée ». Inscrite au club depuis trois ans, elle se découvre une passion pour la natation en faisant des longueurs dans la piscine familiale lorsqu’elle était enfant. Elle et Rubens, également âgés de 12 ans, comptent parmi les nageurs les plus expérimentés du groupe. Tous deux expriment leur chance d’avoir assisté aux très bons résultats du « Roi Léon » en piscine olympique cet été.
Jeux Olympiques de 2024. Natation : Léon Marchand, une semaine majeure
Attendu comme un héros aux JO de Paris, Léon Marchand a parfaitement tenu sa place et a même dépassé les attentes qui pesaient sur lui en remportant quatre titres et une médaille de bronze, un immense exploit qui suscite l’admiration de ses pairs.
Ce ne sont pas les seuls que la superstar toulousaine a inspiré. Depuis la rentrée scolaire de septembre, MACS Natation compte 180 adhérents contre 137 l’an dernier. Pour la présidente du club, Florence Bindault, l’effet olympique est réel et se mesure surtout dans les catégories d’âge les plus jeunes.
« Les JO nous ont sauvé la mise »
L’année dernière, les effectifs du club ont beaucoup souffert de la fermeture pour travaux de la piscine Aygueblue de Saint-Geours-de-Maremne. Le club a pu s’appuyer sur la piscine Aquae de Dax, ainsi que celle du camping municipal La Civelle à Capbreton, mais s’est vu contraint de réduire son nombre de créneaux d’entraînement hebdomadaires.
“Ça a découragé beaucoup de familles car on ne pouvait plus proposer un accompagnement de qualité aux jeunes”, explique Eve-Marie Guermonprez, l’entraîneur du club, qui indique que les effectifs sont revenus à la normale pour cette nouvelle saison. « Sur ce point, les JO nous ont peut-être aidé à sauver la situation », concède-t-elle.
Toutefois, de l’avis du sélectionneur, les performances des nageurs français aux Jeux Olympiques de Paris n’ont eu qu’un effet limité sur les clubs. « Nous constatons une augmentation limitée du nombre de licenciés, de l’ordre de 9 % au niveau national. C’est bien moins que pour d’autres sports comme le tennis de table. »
« Pas assez de place pour tout le monde »
Dans les Landes comme ailleurs en France, les clubs de natation sont handicapés par un manque de moyens qui les empêche de profiter pleinement du sillon creusé par Léon Marchand. « Le problème, c’est qu’il n’y a pas assez de place pour tout le monde », explique Eve-Marie, dont le club se retrouve désormais obligé de refuser de nouvelles demandes d’inscription.
La jeune femme désigne les deux couloirs de nage occupés par ses élèves ce vendredi soir. Consciente de sa chance de pouvoir occuper une partie du grand bassin de l’Aygueblue, elle déplore néanmoins l’insuffisance des équipements au niveau national. « Les piscines sont désormais presque toutes gérées par des particuliers qui limitent l’accès aux bassins, souligne-t-elle, il est difficile pour nous de nous développer dans ces conditions. »
Eve-Marie, 31 ans, est l’unique coach du club depuis 2018. Elle s’occupe des 160 membres du MACS Natation à raison de trente heures par semaine. La jeune femme se dit « heureuse de pouvoir retrouver des conditions normales et avec des jeunes qui le souhaitent ».
Exigence
C’est dans le groupe des plus jeunes enfants, qu’elle entraîne ce soir-là, que l’augmentation des effectifs est la plus notable. La plupart des nouveaux inscrits sont des anciens du sauvetage côtier. C’est le cas de Marius, 12 ans, qui a rejoint le club pour jauger son niveau en natation et progresser techniquement. « En sauvetage côtier, ils n’apprennent pas les quatre temps, explique Eve-Marie. « Cela peut paraître paradoxal, mais nos pires nageurs viennent de là. »
Il n’en reste pas moins que cette expérience préalable reste encore un atout indéniable pour rejoindre un club comme celui de Saint-Geours-de-Maremne dans lequel l’aspect compétitif occupe une place importante.
Championnats départementaux dimanche
Le dimanche 17 novembre, le MACS Natation accueillera les championnats départementaux juniors à la piscine Aygueblue. Parmi les nageurs du club, Rubens vise de très bons résultats dans cette compétition qualificative pour les championnats de France. Mais il n’est pas le seul à avoir de grandes ambitions.