Un sacrifice douloureux

Un sacrifice douloureux
Un sacrifice douloureux

Cette année, les jours précédant la Fête du Sacrifice laissent un goût amer en bouche. Tout le monde se plaint, personne ne profite comme avant des préparatifs et des festivités pour cet événement commémoratif.

Comme par hasard, les visages des Marocains sont tendus à l’approche de la fête du sacrifice, leurs cœurs se serrent à l’idée de visiter un souk aux moutons, et leur humeur est amère devant les reportages amateurs consacrés aux prix du mouton. Pourtant, ils sont censés paraître brillants et sereins, comme c’était le cas il y a des années.

Car c’est à cette occasion qu’ils retrouvent leurs proches et effectuent le même travail ; celle de s’enivrer de la fumée des braseros grillant les fameuses brochettes de foie au chinois passoire de mouton, que l’on appelle communément « boulfaf ». Cette scène est très sacrée pour les Marocains, car il n’y a pas beaucoup d’occasions où ils se retrouvent avec leurs proches autour d’un même plat, étant constamment pris par les préoccupations de la vie dont le but est d’assurer leur subsistance. pain.

Dans ce contexte, le citoyen marocain a bien plus besoin de passer un moment de répit au sein du cocon familial plutôt que de se réjouir de manger quelques morceaux de viande, car finalement il en mange tout au long de l’année. . Et ce sont davantage les répercussions sociales de cette célébration, qui n’a désormais plus rien de festive ni de joyeuse que les souvenirs, hérités d’une époque qui semble révolue, qui priment.

Mazette! Pourquoi les signes avant-coureurs de cette situation religieuse donnent-ils cette année l’impression qu’elle est partie du mauvais pied ? Tout simplement parce que le citoyen marocain doit encore se retourner de douleur pour pouvoir célébrer cette fête. Ce n’est cependant pas une berline allemande qu’il doit payer pour accomplir son rituel sacrificiel. Il n’a vraiment besoin que d’une petite bête pour faire ça.

Et malgré les efforts qu’il fournit, les heures de travail supplémentaires qu’il effectue à contrecœur, les petites activités qu’il exerce en dehors de son emploi principal, le citoyen marocain est désormais contraint de maintenir ce rythme pour espérer tenir jusqu’à la fin du mois. Et même ! Tout est devenu si cher ! Alors, que fait le gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens ? Rien, absolument rien. Les actions dont se targue le ministère de l’Agriculture ne font qu’engraisser les patrons, car naturellement, et preuve à l’appui, les effets de ces mesures palliatives n’ont finalement pas produit l’effet escompté. .

C’est normal. Nous allouons des enveloppes budgétaires importantes aux entreprises opérant sur le créneau de commercialisation des aliments pour bétail, et dans l’espoir de bénéficier de la subvention agricole – qui en même temps reste insuffisante, car elle ne peut assurer l’alimentation du bétail au-delà de deux semaines – l’agriculteur doit impérativement obtenir la compagnie qu’on lui demande. Il y a aussi quelque chose de louche là-dedans. Bref, c’est une fausse approche sans résultats positifs. La preuve ? Les prix des races ovines sur les marchés nationaux ont atteint les estimations les plus élevées. Pas moins de 5000 dirhams !

Alors à quoi servent les programmes d’urgence lancés par le ministère de l’Agriculture, sinon pour aligner les prix et permettre aux citoyens marocains de trouver leur bonheur sur les marchés du Royaume ? Des milliards de dirhams ont été déboursés pour aider les agriculteurs, mais est-ce vraiment ces petits Fellahs que l’on cherche à soutenir ? Car les deux ou trois sacs d’aliments pour petites races de moutons, pesant 80 kilos chacun, qu’ils achetaient au prix subventionné, ne vont pas résoudre le problème des professionnels du secteur.

Mais au contraire, la partie du prix assurée par le service de tutelle et celle payée par les bénéficiaires serviront à renflouer les caisses des entreprises mandatées. Et puis, pourquoi aidons-nous l’importation de moutons, alors que le ministère en charge du secteur pourrait directement accorder cette aide aux agriculteurs ? Est-ce grâce aux importations que l’on pourra reconstituer le cheptel national ? Franchement. Autant de questions qui méritent d’être éclaircies au vu des résultats très peu satisfaisants obtenus ces deux dernières années. Mais avec qui communique-t-on, le mouton de panurge ?

 
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