Dans son rapport de septembre, la chambre régionale des comptes s’est concentrée sur la gestion administrative de la ville de Besançon (Doubs) et d’un salarié en particulier. Alexandra Cordier, membre du cabinet de l’ancien maire Jean-Louis Fousseret (LREM) a été licenciée en janvier 2020, trois mois avant la fin de son contrat, et les élections municipales où elle était candidate dissidente.
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Licencier cette employée, plutôt que de la faire démissionner. Le choix a-t-il été le bon pour les finances de la mairie ? Tel un boomerang, les élections municipales de 2020 à Besançon reviennent sur le devant de la scène dans le rapport de la chambre régionale des comptes, qui contrôle les comptes publics. La chambre a fait le calcul, le limogeage d’Alexandra Cordier, collaboratrice du maire, alors chargée de la communication, aura coûté à la collectivité près de 100 000 euros.
Cette décision a eu des conséquences financières importantes pour la commune de Besançon.
Chambre Régionale des Comptes
Un petit flash-back. Été 2019. La commission d’investiture de République en marche désigne l’ancien écologiste Eric Alauzet pour briguer la mairie de Besançon et défendre les couleurs de la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron. Alexandra Cordier, alors membre du cabinet du maire et référente « En marche » dans le Doubs, a donc été licenciée.
Mais, celui qui est proche de Jean-Louis Fousseret depuis des années, s’est finalement lancé dans la campagne en décembre 2019 avec une liste dissidente qui comprenait… Jean-Louis Fousseret, maire sortant, lui aussi macronien, et depuis le début. Cette liste conduite par Alexandra Cordier n’obtiendra que 4,57% des voix au premier tour. Anne Vignot, écologiste remporte finalement la mairie bisontine, dans une triangulaire avec LR et le candidat officiel LREM.
« Afin de pouvoir être candidate aux élections municipales, cet agent (Alexandra Cordier, ndlr) ne devrait plus être en fonction comme salarié de la ville de Besançon le jour du scrutin. Plutôt qu’une démission de l’intéressé, le choix de La Collectivité a donc été de le licencier moins de trois mois avant la fin de son contrat. Cette décision a eu des conséquences financières importantes pour la commune de Besançon. résume la pièce.
Coût à la charge de la collectivité 82 755 euros et 11 381,75 € d’indemnités de congés payés.
Le motif du licenciement est lié à la situation particulière de cet agent, notamment son projet de se présenter aux élections municipales. La chambre note que l’incompatibilité entre la position d’agent communal de l’agent et sa candidature n’était pas le fait de la municipalité qui n’a pas eu à gérer les conséquences, notamment financières, de cette situation particulière.
Chambre Régionale des Comptes
Contactée mercredi 13 novembre par France 3 Franche-Comté, Alexandra Cordier assure qu’elle n’a pas demandé à être licenciée et que c’est le choix fait par la municipalité pour “protéger la communauté” et soyez transparent.
« Ma première idée était de démissionner, mais la communauté, avec le service RH, a discuté de tous les motifs, y compris le licenciement, ce que j’ai accepté. J’ai fait ce qu’on m’a dit pour trouver une fin de contrat claire sur mes objectifs de campagne, claire par rapport aux comptes de campagne qui ont également été validés. Ils ont été examinés plus que les autres, parce que j’avais M. Fousseret sur ma liste. explains Alexandra Cordier.
En annexe au rapport de la chambre régionale des comptes, Jean-Louis Fousseret, explique que “, a déclaré l’employé ne voulant pas démissionner, puisqu’il en avait la possibilité légalement de rester membre de mon cabinet jusqu’à la veille du 1er tour, le 15 mars le licenciement était donc le seul moyen de s’assurer que les liens entre la Ville et l’intéressé est définitivement licencié à cette date précise du 1er janvier.
Contacté le 13 novembre par France 3, l’ancien socialiste, maire de Besançon pendant 19 ans, assure avoir fait le bon choix pour la collectivité en cette période de campagne électorale.
Ce que je voulais, c’était que les choses soient le plus claires possible. J’ai choisi qu’elle soit licenciée, car pour moi et mes équipes, c’était la manière la plus propre de couper tout lien entre elle et la municipalité avant sa candidature aux élections municipales, à partir du 1er janvier 2020.
Jean-Louis Fousseret, former mayor of Besançon, Doubs (LREM)
«Pour la démission, elle n’était pas obligée d’accepter. Et elle n’a pas clairement fait part de son intention de démissionner. Ce n’était donc pas clair et je voulais être sûr qu’elle n’était pas affiliée à la municipalité lors des élections. » » complète l’ancien premier magistrat de la ville.
« J’ai toujours cité la démission comme première raison de départ. Il est faux de dire que je ne voulais pas démissionner. Ma première idée était de faire valoir mes droits aux congés, de prendre trois mois de congés avant les élections et de démissionner à la fin de mon contrat”, rétorque aujourd’hui Alexandra Cordier.
Alexandra Cordier a été recrutée en novembre 2008, son contrat à la mairie aurait pris fin fin mars 2020, au moment du changement de commune.
Avec un licenciement constaté au 1er janvier 2020, Alexandra Cordier aura perçu une indemnisation de la ville, ainsi que des indemnités de chômage, comme a droit à tout salarié licencié. « Le choix de la procédure de licenciement a permis à l’agent de bénéficier d’avantages auxquels il n’aurait pas pu prétendre en cas de démission » conclut la chambre régionale des comptes.