le parc des Écrins, touché par des dégâts « sans précédent », travaille à la restauration des sentiers

Les sentiers de randonnée du Parc National des Écrins, très fréquentés durant l’été, ont été endommagés par de nombreux aléas climatiques survenus l’année dernière. Les employés du parc ont entrepris d’importants travaux pour rouvrir certains itinéraires.

Éboulements, crues torrentielles, inondations… Les événements climatiques extrêmes n’ont pas épargné le massif des Écrins entre l’été et l’automne 2023. La route d’accès au village de La Bérarde, en Isère, a notamment été endommagée par une coulée de boue le 28 août. Le hameau s’est retrouvé coupé du monde pendant quelques jours. Malgré la réouverture de la route, les dégâts sont encore visibles.

« Le torrent a pratiquement quitté son lit et a provoqué un dépôt alluvionnaire d’environ 3,5 mètres. Aujourd’hui, le problème est de savoir comment continuer à développer le secteur pour permettre aux gens de passer « d’une rive à l’autre ».» demande Jean-Louis Arthaud, le maire de Saint-Christophe-en-Oisans.

Ces phénomènes extrêmes deviennent de plus en plus fréquents dans les Alpes, notamment sous l’effet du changement climatique. Les moraines, ces masses rocheuses formées par les mouvements des glaciers, ne sont plus stabilisées par le pergélisol, ce sous-sol gelé en permanence qui fait office de ciment en haute montagne. Une succession d’épisodes destructeurs ont causé des dégâts en 2023 “inédit” dans le parc national des Écrins.

Deux phénomènes particulièrement violents ont touché le massif l’été dernier, dont une crue torrentielle aux portes du refuge de Châtelleret, dans la vallée des Étançons (Isère), qui a causé d’importants dégâts sans faire de blessés. Dans la haute vallée du Vénéon, de nombreuses installations ont été endommagées par les fortes inondations survenues fin août.

Dans l’ensemble du Parc des Écrins, 45 % des passerelles et 30 km de sentiers ont été endommagés ou détruits l’an dernier. “Le fait que le permafrost ne retient plus toutes les matières, si on combine cela avec des phénomènes assez violents d’épisodes pluvieux, on obtient une combinaison qui conduit à ces coulées torrentielles”résume Thierry Chevallier, moniteur de garde au Parc national des Écrins.

À phénomène exceptionnel, mobilisation exceptionnelle. Le parc national des Écrins a réuni, en début de semaine, 40 salariés de l’Isère et des Hautes-Alpes pour restaurer le réseau de sentiers dans la haute vallée du Vénéon. Pendant deux jours, ils ont sorti pioches et pieds de biche pour tracer un nouvel itinéraire sur un versant mieux protégé de la vallée.

« Ce sentier est l’accès principal à plusieurs refugesexplique Pierre-Henri Peyret, responsable du secteur Oisans-Valbonnais au Parc des Écrins, devant l’un des chantiers en cours. Cela nous oblige à mettre en place un réseau de sentiers car de plus en plus de gens viennent découvrir la montagne et, en général, ils connaissent un peu moins bien la montagne qu’avant. Nous devons donc sécuriser le secteur afin que la voie soit très claire.

La restauration de l’ensemble des sentiers et passerelles endommagés représente, selon le parc national, 300 000 euros de travaux supplémentaires par rapport à une année type. Et à l’approche de la saison estivale, ces projets deviennent urgents.

Car dans quelques jours, de nombreux vacanciers, randonneurs et alpinistes fouleront à nouveau les sentiers des Écrins. La saison de construction en montagne ayant débuté tardivement en raison des conditions météorologiques, les sentiers touchés par les travaux rouvriront graduellement au début de l’été.