En Belgique, stupeur et tremblements après les élections législatives fédérales

En Belgique, stupeur et tremblements après les élections législatives fédérales
En Belgique, stupeur et tremblements après les élections législatives fédérales

LETTRE DU BENELUX

Le président de la N-VA Bart De Wever (à droite) après une rencontre avec le roi Philippe de Belgique pour discuter des résultats des élections régionales, fédérales et européennes, à Bruxelles, le 12 juin 2024. BENOIT DOPPAGNE / AFP

Cela ressemble à un tour de magie électorale. Tandis que, dimanche 9 juin, la Flandre assistait, étonnée, à la victoire inattendue, mais courte, des conservateurs nationalistes sur l’extrême droite xénophobe et séparatiste lors des élections fédérales et régionales – le même jour que les élections européennes –, la Wallonie votait pour le centre et la droite. Du jamais vu et de quoi pousser, dès lundi 10 juin, le puissant Parti socialiste (PS) de Paul Magnette – il a proposé sa démission à son bureau, qui l’a refusée – à indiquer qu’il se cantonnerait dans l’opposition pour les cinq prochaines années. années, à tous les niveaux du pouvoir.

Surprise, toujours, quand, moins de quarante-huit heures après les élections, les deux vainqueurs francophones, le Mouvement réformateur (MR), libéral, et Les Engagés, centriste, ont annoncé la conclusion d’un accord en vue de la formation d’un gouvernement régional en Wallonie. Dans un pays encore marqué par la fameuse crise de 2010-2011, où il fallut 541 jours pour former une coalition fédérale – un record dans l’histoire européenne contemporaine – l’événement ne pouvait que défrayer la chronique.

C’est surtout en Flandre que le mouvement tectonique wallon a stupéfié l’opinion publique, les commentateurs et les politiques : ils ont constaté, en effet, l’effondrement de l’ensemble de la gauche francophone : le PS a perdu 6 de ses 22 députés fédéraux, les écologistes n’en conservent que 4. des 13 et les communistes du Parti travailliste belge ont trompé tous les instituts de sondage en régressant (8 sièges, soit – 2 sièges), alors qu’on leur prédisait un triomphe. Le parti de la gauche radicale n’a cru à sa victoire que quelques minutes dimanche après-midi, lorsqu’une chaîne de télévision l’a annoncée. Il s’agissait d’une erreur, due à un problème d’encodage causé par des sondeurs décidément médiocres.

Bart De Wever, leader de l’Alliance néo-flamande (N-VA), celui qui martèle depuis des années l’idée selon laquelle « deux démocraties » Les Belges étant trop différents pour vivre longtemps ensemble, lui aussi a été surpris par les résultats des élections en Wallonie. « C’est très surprenant, presque incroyable. C’est une nouvelle réalité », il expliqua. En effet, la mise en place, à Namur, capitale politique de la région, d’un gouvernement de droite est d’autant plus surprenante pour lui qu’en Flandre son propre parti devra s’allier avec les démocrates-chrétiens (centristes) mais aussi les socialistes de Vooruit, qu’il faudra convaincre d’accepter un plan d’austérité budgétaire.

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