Les droits à l’image des joueurs étrangers seront-ils payés, et par qui ? – .

Les droits à l’image des joueurs étrangers seront-ils payés, et par qui ? – .
Les droits à l’image des joueurs étrangers seront-ils payés, et par qui ? – .

Le Biarritz Olympique a soumis sa liste de contrats professionnels à la Ligue nationale de rugby. Tous les clubs avaient jusqu’au 30 juin pour valider leur effectif pour la saison prochaine (1). Sur la liste du BO figurent les noms de Jonathan Joseph, Johnny Dyer, Zack Kibirige, Charlie Matthews, Luteru Tolai et Tyler Morgan. Quoi de plus logique : ils sont sous contrat jusqu’en 2025. Le problème, c’est leur rémunération. Ou plutôt, le circuit d’une partie de leur rémunération.

Pour réussir à les recruter sans alourdir sa masse salariale, l’ex-président Jean-Baptiste Aldigé, en partance à Nice (Pro D2), a usé du subterfuge du droit à l’image, comme le révèle « Sud Ouest ». Nous y reviendrons en détail plus tard. Ces sommes d’argent versées à l’étranger, d’une valeur totale de 182 000 euros net, devaient être réintégrées (et chargées) dans les comptes du club, comme l’indique l’acte de cession paraphé par le nouveau et l’ancien propriétaire, Shaun Hegarty et Louis- Vincent Gave, dans la nuit du 4 au 5 avril. « L’acheteur s’engage à traiter en toute légalité tous les éléments de rémunération, droit à l’image, primes et indemnités », peut-on lire en page 7 du document que nous avons pu consulter.

Ils veulent rester, ils peuvent partir

L’autorité de régulation du rugby (A2R) a pris en compte ce risque et a demandé au club de le budgétiser. La mairie de Biarritz a placé 500 000 euros dans le fameux trust afin de remédier au problème. La nouvelle direction sportive laisse cependant la porte ouverte au départ des joueurs concernés afin de réduire une masse salariale qu’elle souhaite maintenir en dessous des trois millions d’euros. L’idée est aussi de ne pas solliciter les garanties apportées par Pierre-Edouard Stérin (2 millions d’euros) pour conserver une certaine liberté auprès de l’homme d’affaires. « La direction du sport ne veut se séparer de personne », a indiqué dans nos colonnes Arnaud Dubois, nouveau président du conseil d’administration. Mais si certains pensent pouvoir gagner plus d’argent ailleurs, qu’ils nous le disent. À partir du moment où un joueur ne veut pas jouer au Biarritz Olympique, on ne va pas le forcer. »

« Les dirigeants ne peuvent pas agir comme des vierges timides. Ils étaient conscients de ces droits à l’image »

A priori, les trois Anglais (Joseph, Kibirige, Matthews), le Fidjien (Dyer), le Samoan (Latu) et le Gallois (Morgan) ne feront pas le même choix que Billy Searle. Le demi d’ouverture britannique a rompu son contrat pour rejoindre le SU Agen. Dans la foulée, il s’est assis sur 40 000 euros de droits d’image. Ses désormais ex-coéquipiers veulent tous poursuivre l’aventure… avec la rémunération intégrale définie dans le contrat initial. « Ils resteront », assure l’un de leurs agents. Un autre est plus catégorique : « Les dirigeants ne peuvent pas se comporter comme des puceaux coquets. Ils étaient au courant de ces droits d’image. C’est une chose qu’ils ne veuillent pas les payer. Nous sommes les enfants dans la salle qui regardent les parents se disputer. » Le représentant envisage de se tourner vers Gavekal… ce qui risque de faire référence au Biarritz Olympique. Arnaud Dubois, qui n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, a toujours indiqué qu’il ne paierait pas. L’ancien avocat trouvera-t-il une faille dans le montage juridique ?

Entre 10 000 et 60 000 euros

Dépêchez-vous. En échange d’un salaire fixe inférieur à leur valeur marchande réelle, les six Biarrots touchent une somme, nette d’impôts, au début de chaque saison. Jusqu’à présent, elle était versée par Gavekal Limited, la société de l’ancien propriétaire du club Louis-Vincent Gave. Pendant la durée de leur contrat, le trust basé à Hong Kong peut utiliser l’image des personnes concernées sur des supports promotionnels, via des photos, des vidéos, etc.

Ce 1er juillet, Jonathan Joseph doit toucher 60 000 euros pour la saison à venir. Ses compatriotes Zack Kibirige et Charlie Matthews attendent respectivement 50 000 et 20 000 euros le 1er août. A cette date, Johnny Dyer (20 000 euros), Luteru Tolai (20 000 euros) et Tyler Morgan (10 000 euros) comptent également sur leurs revenus complémentaires. A noter qu’en cas de promotion en Top 14 à la fin du prochain exercice, Gavekal Limited avait prévu pour eux une petite prime : 40 000 euros pour Joseph, 25 000 euros pour Dyer, 20 000 euros pour Tolai et 10 000 euros pour Kibirige et Matthieu. Ce n’est pas vraiment l’objectif du BO et cela paraît improbable, mais après tout, s’épargner la dernière journée en comptant sur les résultats des autres l’était tout autant en mai dernier.

(1) Le 30 juin, les clubs doivent remettre la liste de leurs 35 contrats professionnels. Sont exclus de ce décompte les joueurs formés au club, les chômeurs (la première année), les contrats espoirs et deux joueurs supplémentaires ainsi que deux jokers.

Du côté d’Aguilera

Youssouf Soucouna. Le deuxième ligne de 19 ans jouera-t-il un jour en équipe première du Biarritz Olympique ? Rien n’est moins sûr. Le solide joueur (2,02 m, 109 kg), sous contrat espoir, vient de recevoir une offre sérieuse de Montpellier (Top 14). Les dirigeants biarritz le laisseront-ils partir ?
Nikoloz Narmania. Le pilier droit géorgien de Carcassonne (National), 19 ans, rejoint les rangs du BO jusqu’en 2026. Il a l’avantage d’être un jiff (joueur issu des chaînes de formation françaises).

 
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