FRANCK FIFE / AFP
Un climat d’incertitude entoure la réception d’Israël par l’équipe de France de football au Stade de France ce jeudi 14 novembre.
FOOTBALL – « Nous avons fait en sorte de préparer ce match le plus normalement possible, mais évidemment, dans l’ensemble du groupe France, personne ne peut être insensible à ce contexte pesant et pesant. » Lors de sa conférence de presse de veille de match, Didier Deschamps a planté le décor d’un match de football pas comme les autres pour les Bleus, qui s’apprêtent à défier Israël en Ligue des Nations ce jeudi 14 novembre au Stade de France.
Plutôt que sur le football, le débat public s’est principalement porté, avant le match, sur les incidents de la semaine dernière à Amsterdam, les appels au boycott et les débats sur le maintien du match en France sur fond de conflit israélo-palestinien. . C’est donc dans un contexte de politisation extrême, avec des enjeux sécuritaires exacerbés, que l’alerte sera donnée ce soir.
Et les joueurs français ne s’y trompent pas. Ils sont bien conscients que ce match crucial pour eux – qualification garantie pour les quarts de finale de la compétition en cas de victoire – se déroulera dans des circonstances inhabituelles. Avec seulement 20 000 spectateurs attendus dans le plus grand stade français, sans doute la plus faible affluence jamais vue pour un match de France dans l’enceinte dyonisienne de 80 000 places.
La peur d’une répétition à Amsterdam
« Je peux comprendre pourquoi les gens ne veulent pas venir.» a également glissé le défenseur français Dayot Upamecano en amont de ce match, soucieux de respecter le choix des supporters français, pas vraiment enthousiasmés par les risques d’incidents et la perspective d’une ambiance pesante dans les tribunes. De leur côté, les autorités israéliennes ont invité dimanche les partisans israéliens à sauter ce rendez-vous. Malgré ces recommandations, ils seront 100 à 150 sur le parking « visiteurs » dans les tribunes, selon les informations du parisien.
Dans ce contexte ultra-sécurisé, la police sera au contraire présente en nombre, avec 4 000 policiers et gendarmes déployés autour et – fait rare – dans le stade, ainsi que dans les transports en commun de la capitale. Le match de ce jeudi soir est également classé « risque élevé » par le préfet de police Laurent Nuñez, qui admet un déploiement des forces de l’ordre “très inhabituel” pour un match de football international. Preuve en est avec les premiers rangs du Stade de France qui ne seront pas accessibles aux supporters pour anticiper toute intrusion sur le terrain.
Autre marqueur de ce contexte anxiogène, la présence du Raid pour assurer la sécurité de la sélection israélienne, dont les lieux d’entraînement et de résidence restent confidentiels. Une bulle sécuritaire décidée quelques jours après les débordements qui ont suivi le match de Ligue Europa entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv dans la nuit du 7 au 8 novembre à Amsterdam.
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Ce soir-là, des supporters israéliens ont été pourchassés et battus dans les rues de la capitale néerlandaise après avoir quitté le stade, faisant entre 20 et 30 blessés. Avant la rencontre, des incidents avaient déjà éclaté, notamment des chants anti-arabes scandés par les supporters du club israélien.
Un déménagement impensable
Des événements survenus une semaine avant le match des Bleus qui ont fini par éclipser les enjeux sportifs de cette affiche, au profit d’une démonstration de force des autorités françaises pour assurer la tenue de l’événement. ” La France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et à l’antisémitisme », s’était justifié le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau après les violences à Amsterdam.
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Ainsi, plusieurs personnalités politiques de premier plan ont souhaité faire une apparition à Saint-Denis. Parmi eux François Hollande, Nicolas Sarkozy, le Premier ministre Michel Barnier et le chef de l’Etat Emmanuel Macron. Ce dernier souhaite « envoyer un message de fraternité et de solidarité après les actes antisémites intolérables d’Amsterdam », selon les confidences de l’entourage du président à RTL.
Ces derniers jours, la tension est telle que des demandes de délocalisation et de boycott du match se font entendre, après un précédent dans le groupe France en Ligue des Nations. Le 6 septembre, l’affiche belgo-israélienne a été déplacée en Hongrie, les autorités bruxelloises estimant qu’elle était ” impossible ” organiser « ce match à très haut risque ».
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