Un nouveau président pour l’Église réformée d’Alsace et de Moselle

Un nouveau président pour l’Église réformée d’Alsace et de Moselle
Un nouveau président pour l’Église réformée d’Alsace et de Moselle

RCF Alsace : Quel bilan de vos deux premières années de mandat peut vous inspirer pour ce nouveau mandat ?

Pierre Magne de la Croix : Je le place dans la continuité. Ces deux premières années ont été très chargées tant en questions administratives que juridiques, car nous avons été confrontés à des situations où il était important de voir dans quelle histoire et dans quelle structure nous nous inscrivions, notamment la question posée par les violences sexuelles et physiques dans l’Église. Mais ces deux années ont été l’occasion de visites dans les communautés, les paroisses et les secteurs. J’ai essayé tous les dimanches environ d’être dans un lieu pour partager culte, prière, chants, rencontres, équipes, conseils, repas, à la fois présenter les trois départements aux communautés locales, mais aussi être en contact et comprendre ce qui se passe, quels sont les enjeux, quels sont les défis, quelles sont les attentes. Et puis aussi pour le plaisir de rencontrer du monde !

RCF Alsace : D’origine aixoise, vous vous définissez comme un pasteur d’intérieur. Votre arrivée en Alsace vous a-t-elle fait découvrir une nouvelle facette du protestantisme ?

PMC : Quand j’arrive dans un lieu, c’est toujours une joie de découvrir les gens, à travers leur histoire, à travers la langue – même si je ne parle pas l’alsacien – et à travers le terrain. L’Alsace-Moselle est une magnifique terre de découverte, à la fois une terre longtemps martyrisée, mais qui est aujourd’hui au cœur de l’Europe, donc au carrefour des cultures, au franchissement des frontières, qui possède un fabuleux une richesse culturelle, qui a aussi une capacité de franchissement, de frontières, d’accueil et qui me touche particulièrement en tant que protestant, puisque nous sommes très liés au monde international et aux migrations dans nos différents exilés. Cela me touche d’autant plus personnellement que ma femme est allemande. Nous sommes véritablement en territoire franco-allemand privilégié.

RCF Alsace : Parmi les principaux défis de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine, vous souhaitez relever celui de la simplification des institutions. Qu’est-ce que cela signifie en pratique ?

PMC : J’aime rappeler que dans le protestantisme, l’institution est secondaire mais pas secondaire. Ce qui est premier et essentiel, c’est ce qui sera vécu. Les institutions sont là pour permettre d’inscrire des projets et des événements dans un territoire, dans un temps et pour aider au développement. Et il est parfois nécessaire, comme dans les associations, les communes et en politique, que les institutions s’adaptent. Je préfère parler d’« ajustements », conséquence d’évolutions, de transformations et pourquoi pas de simplifications.. Concrètement, cela peut parfois conduire à des fusions, des regroupements de projets, mais aussi à des simplifications dans les élections. Pendant longtemps, trois consistoires siégèrent ensemble au même endroit pour faire ce qui était nécessaire du point de vue administratif, élections, finances, mais expérimentèrent tout ce qui concernait la théologie, la formation et la réunion. Ces trois consistoires n’en forment désormais qu’un.

RCF Alsace : Dans la culture réformée, le débat tient une place prépondérante. Comment envisagez-vous la discussion avec d’autres confessions chrétiennes ?

PMC : Cela se fait d’abord sur le terrain selon les lieux, avec des rencontres et des débats. Nous sommes également en contact permanent avec des représentants d’autres religions. Les événements nous amènent à nous rencontrer aussi, essayer de se comprendre et de rendre compte de ce que chacun pense, voit et agit. Cette année, il y a eu des questions autour de l’avortement et de la modification de la loi Claeys-Leonetti. Nous ne sommes pas tous d’accord, mais il est important de comprendre l’autre et de voir quels sont les arguments et pourquoi nous sommes dans cette orientation. Les suites du 7 octobre ont été délicates. Peut-être avons-nous commis des erreurs ou des absences. Il faut le dire, ce n’est pas toujours simple. Depuis les résultats des élections européennes du dimanche 9 juin et la dissolution de l’Assemblée nationale qui a suivi, il y aura sans doute de nouveaux sujets de débats et de rencontres.

 
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