Un recours accru aux transfusions sanguines pourrait améliorer la récupération après un traumatisme crânien grave

Un recours accru aux transfusions sanguines pourrait améliorer la récupération après un traumatisme crânien grave
Un recours accru aux transfusions sanguines pourrait améliorer la récupération après un traumatisme crânien grave

Augmenter le recours aux transfusions sanguines est la stratégie à adopter pour améliorer la récupération des personnes hospitalisées en unité de soins intensifs à la suite d’un traumatisme crânien grave (TCC), concluent les auteurs d’une étude publiée aujourd’hui dans THE Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterre. En effet, six mois après un traumatisme crânien, les patients ayant bénéficié de cette approche retrouvaient davantage leur autonomie fonctionnelle et avaient une meilleure qualité de vie que les patients soumis à une approche plus restrictive, même si l’incidence combinée de décès et d’invalidité majeure n’était pas significativement différente. entre les deux groupes.

C’est ce qu’a fait une équipe de recherche internationale dirigée par Alexis Turgeon, professeur à l’Université Laval, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en soins intensifs neurologiques et traumatologie, spécialiste en soins intensifs et chercheur au CHU de Québec – Université Laval.

« Cette étude, entreprise en 2017, a été réalisée dans 34 centres hospitaliers au Canada, au Royaume-Uni, en France et au Brésil. Elle visait à comparer deux stratégies de transfusion sanguine – l’une dite restrictive et l’autre libérale – utilisées pour soigner les personnes hospitalisées en unité de soins intensifs suite à un traumatisme crânien. Ces approches diffèrent quant à la concentration sanguine minimale d’hémoglobine qu’il faut retrouver dans le sang des patients avant de procéder à une transfusion sanguine », explique le professeur Turgeon.

« L’hémoglobine est ce qui permet aux globules rouges de transporter l’oxygène vers les tissus. La plupart des patients hospitalisés suite à un traumatisme crânien souffrent d’anémie, définie par une faible concentration d’hémoglobine, ce qui pourrait réduire le transport de l’oxygène vers le cerveau pendant une période où celui-ci est très vulnérable. souligne François Lauzier, également professeur à l’Université Laval et co-chercheur principal de l’étude avec le professeur Dean Fergusson, de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa.

L’approche restrictive consiste à maintenir le taux d’hémoglobine au-dessus de 7 g/décilitre de sang pendant la durée du séjour du patient en unité de soins intensifs. L’approche libérale recommande quant à elle un seuil de 10 g/décilitre. “En améliorant le transport de l’oxygène vers le cerveau pendant la phase aiguë des soins, il pourrait être possible de sauver davantage de cellules nerveuses dans les jours qui suivent un traumatisme crânien et ainsi de prévenir des lésions cérébrales secondaires”, explique le professeur. Turgeon.

« En améliorant le transport de l’oxygène vers le cerveau pendant la phase aiguë des soins, il pourrait être possible de sauver davantage de cellules nerveuses dans les jours qui suivent un traumatisme crânien et ainsi de prévenir des lésions cérébrales secondaires. »

—Alexis Turgeon

Pour mener cette étude, les chercheurs ont recruté 742 patients atteints d’un traumatisme crânien d’intensité élevée ou modérée dont le taux d’hémoglobine était de 10 g/décilitre ou moins au moment de l’hospitalisation. Subdivisés en deux groupes, ces patients ont été soumis à l’une ou l’autre des stratégies transfusionnelles lors de leur séjour en réanimation. Pour maintenir ces seuils, les équipes soignantes ont procédé à une transfusion sanguine chaque fois que cela était nécessaire.

Six mois après le TBI, les chercheurs ont évalué, pour les sujets de chaque groupe, le niveau de récupération globale incluant l’état neurovégétatif, la dépendance pour réaliser les activités de la vie quotidienne et les handicaps empêchant la reprise des activités qui étaient pratiquées auparavant. le TBI. « L’incidence combinée des décès et des incapacités majeures n’était pas statistiquement différente entre les deux groupes, mais le sens de l’effet favorisait la stratégie libérale dans toutes les analyses », souligne le professeur Turgeon. De plus, les sujets traités selon l’approche libérale présentaient un indice d’indépendance fonctionnelle et un indice de qualité de vie plus élevés que ceux des patients traités selon l’approche restrictive.

« L’approche restrictive est utilisée depuis la fin des années 1990 à la suite d’études réalisées sur des patients traités en unités de soins intensifs pour différentes maladies », rappelle le professeur Turgeon. Les patients atteints de traumatisme crânien étaient sous-représentés dans ces études, mais l’approche restrictive a été appliquée de manière large, sans tenir compte du fait que le cerveau est un organe très fragile et qu’une diminution de l’hémoglobine dans le sang a un effet sur le transport de l’oxygène vers le cerveau.

“Au vu de l’ensemble des résultats de notre étude et compte tenu de la sécurité des transfusions sanguines actuelles, la stratégie libérale est probablement l’option qu’il convient de privilégier en phase aiguë de soins pour améliorer le pronostic à long terme suite à un traumatisme crânien”, conclut le Professeur. Turgeon.

 
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