Malgré une date qui correspond à l’été météorologique, la Fête des Jardins n’a pas beaucoup vu son allié historique, le soleil. Le Jardin d’Eden se lance dans une étude étalée sur deux décennies.
Les scientifiques débattent encore de la manière de caractériser le climat actuel de la Terre et son évolution. Après avoir qualifié cela de « réchauffement climatique », ils ont préféré le terme, moins effrayant, de « changement climatique ». Même si dans leur entourage, certains parlent de « chaos climatique »… Pas de « politiquement correct », ce terme décrit pourtant mieux ce qui se passe au-dessus de nos têtes.
Les citoyens ont du mal à en mesurer toutes les conséquences, même si en France, la saison des pluies que nous connaissons depuis 7 mois commence à sonner l’alarme. Ce week-end, un trio d’associations, aux objectifs très différents mais complémentaires, se sont retrouvés à Châteauvillain, animant le Jardin d’Eden de leurs savoirs, partagés avec les visiteurs. Sur place, la vision de ce jardin luxuriant et sain (sans T même si c’est Eden !) a montré que le jardin du « papa », érigé à la corde et dopé aux produits phytosanitaires, c’est fini !
Plantes, animaux et humains
De nombreux jardiniers amateurs sont surpris par la richesse présente ici, et par l’absence de celles qui gâchent leur plaisir, les limaces. La présence de canards courants, de serpents et de champignons y est pour quelque chose. Le maître mot est biodiversité, permettant une forme d’entraide entre plantes. L’association des plantes crée des échanges réciproques, une sorte de troc entre ombre, tutorat, humidité, nutriments, répulsifs, etc. pour des bénéfices mutuels. Comme exemple de ce que pourrait être l’humanité.
Panneaux de suivi phénologique au pied des arbres du Jardin d’Eden. –
Ateliers
Un parallèle souhaité par Aurélie et David Mapps, propriétaires du site, qu’ils entendent également être un lieu d’échange et d’entraide, via la médiation animale avec les Sentiers de la Belette, mais aussi grâce au partenariat noué avec l’IME du Val. de Suize. Sous l’impulsion de Nicolas Petitgenêt, Compagnon du Devoir et éducateur technique, les jeunes se sont livrés à différents ateliers de restauration, travaillant le fer, la pierre et le bois. Un pont, le mur d’un puits du Moyen Âge, un portail en fer et en vitraux ont été reconstitués et d’autres idées surgiront, du fait de la présence de l’astro club Hera52 et de ses cadrans solaires.
Animaux, aide relationnelle. –
Chaîne météo
Avec Assoclimat52, un projet phénologique à long terme démarre, pour durer au moins deux décennies. Elle consiste à observer les événements de la vie de plantes sélectionnées au cours de l’année : premières feuilles, premières fleurs, premiers fruits, maturité des fruits, dernières feuilles.
Ces dates seront liées aux données de la station météo locale installée par l’association. Il sera ainsi possible de constater concrètement les effets du changement qui s’opère subrepticement. Les plantes ne font pas de politique et ne sont pas des conspirateurs, elles ne peuvent pas mentir.
