Malgré l’avis défavorable de la CDPQ

Malgré l’avis défavorable de la CDPQ
Malgré l’avis défavorable de la CDPQ

(Québec) François Legault va de l’avant avec son troisième lien autoroutier sans transport en commun entre Québec et Lévis, même si la Caisse de dépôt l’a déconseillé. Il donne également le feu vert à la première phase du tramway québécois, mais souhaite approfondir la suggestion d’un réseau SRB à Québec et à Lévis.


Publié à 13h56

Mis à jour à 14h52

Le premier ministre justifie sa décision d’avancer à tout prix dans la construction d’un nouveau lien autoroutier en affirmant que la fermeture prolongée du pont Pierre-Laporte serait catastrophique pour l’économie de la région puisque 10 500 camions l’empruntent chaque jour. Aucun coût ni échéancier n’ont été annoncés.

« Pour des raisons de sécurité économique, notre gouvernement s’engage à planifier et à construire un nouveau lien autoroutier entre Québec et Lévis. […] En prenant du recul, on se rend compte que la question de la sécurité économique est très importante. C’est pourquoi nous modifions notre décision», a expliqué le Premier ministre lors d’une conférence de presse samedi.

Quant à la nouvelle liaison autoroutière, c’est un projet dont on parle depuis très longtemps. En tant que premier ministre, c’est le genre de problème où, quelle que soit la décision, il y a des gens qui vont se plaindre.

François Legault

Une alternative moins chère, estime Duclos

Cet argument est toutefois remis en question par le ministre fédéral Jean-Yves Duclos, qui affirmait la veille que le pont de Québec, dont le gouvernement fédéral est le nouveau propriétaire, pourrait accueillir le camionnage lourd avec la réfection de son tablier en cas de d’urgence. Cette alternative serait moins coûteuse que la construction d’un nouveau pont.

Le premier ministre a indiqué qu’il ne le savait pas et qu’il faudrait étudier la question. “Je ne peux pas vous répondre car c’est la première fois que j’entends parler de cela”, a-t-il déclaré. Il se demande d’où M. Duclos a obtenu cette information. Le cabinet de M. Duclos souligne que l’information provient d’une étude réalisée par le consortium CIMA+/Tetra Tech, déposée au ministère des Transports du Québec en 2016, qui souligne qu’un SRB pourrait utiliser le pont de Québec avec des améliorations.

Dans son rapport, la Caisse de dépôt souligne également que « les avis sont toutefois partagés sur la solution privilégiée ». « Alors que plusieurs considèrent la nécessité de construire de nouvelles infrastructures pour répondre à ces défis, d’autres donnent la priorité à la sécurisation et à l’optimisation des infrastructures existantes, sans oublier le développement des transports collectifs et actifs », explique le rapport.

Quant à un nouveau lien autoroutier, la CDPQ l’a déconseillé.

Le constat de la Caisse de dépôt

  • Les gains de temps sur les ponts existants seraient faibles ;
  • Dans le sens principal de circulation en période de pointe matinale (Lévis vers Québec), il y aurait généralement peu d’amélioration sur le réseau routier et sur l’axe des ponts existants malgré l’ajout de nouvelles capacités inter-fluviales ;
  • L’amélioration relative du trafic et le gain de temps réel sur l’axe des ponts existants seraient limités, en moyenne 5 minutes ;
  • Ces gains se traduiraient à terme par une augmentation significative de la congestion sur le réseau routier du territoire de Québec, notamment l’A40 et l’A440 ;
  • L’ajout d’une liaison inter-fleuves à l’est aurait pour effet de déplacer la congestion observée en tête des ponts existants, n’entraînant finalement aucun bénéfice de mobilité sur le réseau routier ;
  • « Pour ces raisons, CDPQ Infra ne recommande pas la création d’un nouveau lien routier inter-fluvial.

À cela s’ajoutent des contraintes géographiques bien réelles. L’insertion d’un pont autoroutier pour le relier à l’autoroute 440 à partir du fleuve nécessite la construction d’un ouvrage de liaison à grande échelle pour le relier à l’autoroute 440, et ce, sans tenir compte de la présence de milieux humides et d’aires protégées. Le projet est également « incompatible avec le projet de transformation de l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain ».

Mais en avril, le gouvernement a annoncé le contraire. «Un boulevard urbain est une condition sine qua non», a déclaré le ministre Jonatan Julien en conférence de presse. « Si nous n’y pensons pas, arrêtons d’y travailler, les amis. Pour moi, c’est une évidence», a déclaré le ministre en présentant trois concepts primés à l’issue d’un concours international d’idées pour requalifier une bande de terrain située entre le fleuve et l’autoroute sur 8,6 km. , de la baie de Beauport au parc de la Chute-Montmorency. C’est dans ce secteur qu’un échangeur routier devrait être construit.

M. Julien, qui participait à la conférence de presse, a affirmé que des annonces seraient faites en temps opportun, mais qu’il entendait toujours aménager ce boulevard urbain.

Du côté des transports collectifs, le premier ministre s’engage à bâtir la « colonne vertébrale » du projet de tramway proposé par la CDPQ, mais souhaite parler aux maires de Québec et de Lévis avant d’aller de l’avant avec les services de SRB proposés dans le rapport de la Caisse. . Cela ne ferme pas la porte aux phases 2 et trois du projet, extensions du réseau de tramway.

En revanche, le tunnel de transport en commun proposé par le fonds « ne fait pas partie de nos priorités », a-t-il précisé. Quant au troisième lien autoroutier, M. Legault ne prévoit pas qu’il soit utilisé par les transports en commun. Il ne souhaite pas non plus commander d’études pour évaluer les risques économiques encourus par la fermeture du pont Pierre-Laporte.

 
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