Dans son dernier baromètre, l’Agence de la transition écologique constate qu’environ un tiers des Français ne sont pas convaincus par l’implication de l’effet de serre dans le changement climatique. Un chiffre en légère hausse.
En matière de climat, certains Français soufflent toujours le chaud et le froid. Le changement climatique laisse en effet de plus en plus de Français perplexes, révèle le 25e baromètre de l’Agence de la transition écologique (Ademe) en octobre 2024. L’idée que les dérèglements climatiques, comme les tempêtes, les sécheresses ou les inondations, “sont des phénomènes naturels comme il y en a toujours eu”augmente de 7 points de pourcentage en 2024. Une baisse que l’Ademe attribue en partie à un été français “moins stressant”et ce malgré un contexte climatique menaçant « dans d’autres pays européens et encore plus en Asie et en Amérique du Sud ». L’agence déplore “une certaine démotivation du public”D’autant plus paradoxal que les Français s’appuient davantage sur l’État pour lutter contre l’effet de serre.
L’environnement est moins préoccupant mais reste important
L’environnement est toujours la principale préoccupation de 9% des Français en 2024, mais perd 7 points par rapport à 2016. L’environnement est désormais lié à la sécurité des biens et des personnes, à la sécurité des biens et à la santé publique. Loin derrière la hausse des prix et l’immigration, les enjeux les plus importants pour respectivement 26% et 15% des sondés.
Pour autant, ce chiffre de 9 % ne signifie pas que 91 % des Français ne se soucient pas de l’environnement. Au contraire, l’importance accordée à la protection de l’environnement reste forte puisque 35% des 1505 personnes interrogées lui attribuent une note de 9 ou 10 (la note maximale). Un chiffre en légère augmentation depuis 2019, et particulièrement élevé chez les plus jeunes (15-17 ans).
En tête des préoccupations environnementales, la question de l’effet de serre et du changement climatique, en recul, arrive toujours en tête. En 2024, plus de 31 % des personnes interrogées placent cette question comme prioritaire parmi les problèmes environnementaux, contre 36 % en 2023.
Près d’un tiers de l’opinion toujours pas convaincu par le consensus climatique
L’Ademe constate qu’environ un tiers de l’opinion publique n’est pas convaincu par le large consensus scientifique sur l’implication de l’effet de serre dans le réchauffement climatique. Un chiffre assez stable depuis le premier baromètre enregistré par l’agence en 2011.
Ainsi, 71% des personnes interrogées créditent la communauté scientifique de sa bonne foi, estimant qu’elle “année[e] aborder correctement les risques du changement climatique ». Plus de confiance chez les plus jeunes (76%) et les diplômés du supérieur (77%). Politiquement, les répondants “très à gauche” donnent leur confiance à 91%, une nette différence par rapport aux personnes interrogées “très juste”pour qui ce chiffre n’est que de 57%.
Les rapports successifs du GIEC, constate l’Ademe, ne semblent plus provoquer de changement tangible auprès des personnes interrogées. L’idée selon laquelle le changement climatique serait dû à l’activité humaine perd même deux points de pourcentage entre 2023 (64%) et 2024 (62%). Un léger recul qui profite à un relatif climato-scepticisme, qui remporte le soutien de 32% des sondés, contre 30% en 2023. Ce scepticisme ne remet pas en cause le changement climatique, mais doute qu’il soit d’origine humaine.
Faire face au changement climatique
Le changement climatique ne laisse cependant pas les Français de marbre : seuls 9 % des sondés estiment qu’il n’y a rien à faire contre le changement climatique, un chiffre qui ne cesse de baisser depuis 2009. Par ailleurs, près de 60 % des sondés sont conscients qu’il va se produire. être nécessaire « changer de manière significative » leurs modes de vie afin de « limiter le changement climatique ».
Cette prise de conscience s’accompagne d’une augmentation systématique de la volonté d’adopter des politiques de lutte contre l’effet de serre. En 2024, cette volonté augmentera en moyenne de 5 points de pourcentage, touchant même les mesures les moins populaires, comme la densification urbaine visant à limiter les zones résidentielles (+8 points) et l’augmentation de la taxe carbone (+6 points). ).
Néanmoins, l’Ademe observe une légère démobilisation à l’échelle individuelle. Ainsi, l’agence enregistre une réduction de six points de pourcentage, actions que les Français disent mener pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Sans exagérer le sens de cette contradiction »tu concluras « Tout se passe comme si, face à l’ampleur tangible des conséquences du changement climatique, nous assistions à une moindre implication des individus et à une plus grande demande de la part de l’État. »