Les terrains de golf de Montréal seront soumis à la réglementation sur les pesticides

Il s’agit d’une première au Canada : la Ville de Montréal étend son Règlement sur la vente et l’utilisation de pesticides aux terrains de golf.

Les huit terrains de golf situés sur le territoire montréalais devront se conformer aux règles pour la saison prochaine, en 2025.

Adopté en 2021, le Règlement interdit la vente et l’utilisation de 36 pesticides, dont le fameux glyphosate. À l’époque, une exemption était prévue pour les terrains de golf.

Nous avons le devoir d’agir» déclare Marie-Andrée Mauger, mairesse de l’arrondissement de Verdun et responsable de l’environnement et de la transition écologique au comité exécutif de la Ville de Montréal.

En plus d’être nocifs pour la santé humaine, les pesticides sont l’une des principales causes du déclin de la biodiversité.

Même en petite quantité, on voit que ça a un impactsouligne Marie-Andrée Mauger, qui ajoute que malgré tout on observe au Québec et à l’échelle mondiale, une augmentation de la vente et de l’utilisation de pesticides.

Marie-Andrée Mauger, mairesse de l’arrondissement de Verdun et responsable de l’environnement et de la transition écologique au comité exécutif de la Ville de Montréal

Photo : Radio-Canada

Montréal avait depuis un certain temps l’intention d’étendre sa réglementation aux terrains de golf, mais la Ville voulait donner à l’industrie le temps de s’adapter.

Nous sommes dans une approche progressive, une approche qui se veut prévisibleexplique Mme Mauger.

Des tests effectués pendant deux ans

En partenariat avec l’Université Laval, des tests ont été réalisés sur le terrain de Golf municipal de Montréal, situé tout près du parc Maisonneuve.

Le reportage de Kim Vermette

Ce que nous voulions voir, c’était si nous étions capables d’obtenir les mêmes résultats et la même qualité de gazon par rapport aux autres pesticides que nous utilisions.explique Antoine St-Pierre, chef de la section Parcs et horticulture de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie.

Au bout de deux ans, nous nous sommes rendu compte que nous avions obtenu d’aussi bons résultats avec des pesticides à faible impact qu’avec les pesticides que nous utilisons habituellement.il ajoute.

Le golf municipal applique donc déjà les modalités prévues par la réglementation.

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Antoine St-Pierre, chef de la section Parcs et horticulture de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, explique que les tests visaient à voir si les résultats étaient les mêmes qu’avec d’autres pesticides.

Photo : Radio-Canada

Deux exceptions

Cela signifie que les golfs seront soumis aux mêmes règles, ou presque, que les exploitants agricoles et horticoles.

Deux exceptions sont prévues pour des cas bien précis :

  • Le mécoprop et le 2,4-D peuvent être utilisés au printemps pour lutter contre le plantain ;
  • Le chlorothalonil sera autorisé à l’automne pour lutter contre la moisissure grise ou rose des neiges.

Des changements réclamés depuis des années

Le surintendant du Club de golf Elm Ridge de L’Île-Bizard, Mark Lane, constate que les pratiques ont beaucoup changé au cours des dernières années et qu’il y a une plus grande sensibilisation aux pesticides.

Il considère la modification de la réglementation comme une étape nécessaire. La vie change et nous devons changer avec elleil a dit.

M. Lane ne voit pas de conséquences significatives sur les activités du Club, hormis quelques mauvaises herbes à l’automne […] que nous ne pouvons pas supprimeril a dit.

Sidney Ribaud s'entretient avec un journaliste.

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Sidney Ribaud, directeur de l’Office de transition énergétique et de résilience de la Ville de Montréal, rappelle que ce sont au départ les citoyens qui ont soulevé leurs inquiétudes quant à l’utilisation des pesticides.

Photo : Radio-Canada

La question de l’utilisation des pesticides a d’abord été soulevée par les citoyens.

Ce sont notamment des citoyens préoccupés par l’impact des pesticides présents sur les golfs sur leur santé et sur la biodiversité qui ont soulevé cette question au début des années 2000.

Une citation de Sidney Ribaud, directeur de l’Office de transition énergétique et de résilience de la Ville de Montréal

Je pense que nous étions là-bas au Canadadit M. Ribaud.

Ironiquement, ajoute-t-il, nous avons toujours accordé une exemption aux terrains de golf, car nous nous demandions comment nous pourrions faire cela au golf sans utiliser ces pesticides..

Le gouvernement du Québec exige que les terrains de golf de la province fournissent un plan de réduction des pesticides tous les trois ans, mais ceux-ci sont exemptés de la Loi sur les pesticides.

 
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