où en est la recherche sur la maladie d’Alzheimer ? – .

où en est la recherche sur la maladie d’Alzheimer ? – .
où en est la recherche sur la maladie d’Alzheimer ? – .

Morbihan

Publié le 13 juin 2024

Ce mardi 11 juin se tenait un café scientifique au bar « Chez Fred », situé place des Lices à Vannes. Cette nouvelle forme de médiation scientifique proposée par l’Université Bretagne-Sud est ouverte à tous. Cette semaine, la recherche autour de la maladie d’Alzheimer était au cœur des échanges avec deux intervenants, Véronique Le Tilly, maître de conférences en Chimie Physique des Macromolécules et Frédéric Pugnière-Saavedra, maître de conférences en Sciences Humaines. Langue.

Frédéric Pugnière-Saavedra à gauche, Véronique Le Tilly, à droite

Recherche de nouveaux traitements

La biochimiste Véronique Le Tilly a ouvert ce café scientifique en présentant les dernières recherches dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Étudiée pour la première fois en 1901 par Alois Alzheimer, psychiatre, neurologue et neuropathologiste bavarois, cette maladie est dite neurodégénérative. En France, on compte 860 000 patients, le plus souvent diagnostiqués entre 70 et 75 ans.

Véronique Le Tilly étudie cette pathologie depuis 10 ans. L’objectif est désormais d’identifier de nouvelles molécules qui pourraient défaire le complexe (molécules qui se lient entre elles) à l’origine de la maladie d’Alzheimer. La structure 3D de ce complexe est connue ainsi que la manière dont ces molécules s’associent. C’est la protéine TAU qui est à l’origine de ces agrégats qui provoquent la mort des neurones, d’abord dans la partie du cerveau appelée hippocampe, qui touche ensuite d’autres zones du cerveau.

La maladie d’Alzheimer serait multifactorielle. Autrement dit, cela peut provenir soit d’une bactérie qui produit des molécules qui franchissent ensuite différentes barrières pour accéder aux neurones, soit d’un virus (pas en lui-même mais de ses conséquences), ou encore de mutations protéiques. . Il n’existe aujourd’hui aucun traitement curatif pour cette pathologie. Les traitements existants servent à retarder la propagation de la maladie dans le cerveau.

Les chercheurs savent que ce complexe est provoqué par un stress neurologique. Ce stress provoque la production de calcium dans les neurones. La protéine P35, sous l’effet du calcium, devient une protéine P25. C’est ainsi qu’est né le complexe à l’origine de cette maladie, appelé CDK5-P25.

Les dernières recherches françaises portent sur l’étude d’un ver présent partout dans notre vie quotidienne. Mesurant 1 mm et doté de 302 neurones, il sert de contrôle aux chercheurs. En le conditionnant, ils l’alimentent avec des molécules sélectionnées après des tests réalisés par les laboratoires de Roscoff et de Lyon comme pouvant servir à dissocier le complexe CDK5-P25. Baptisé C. ELEGANT, ce ver permet de savoir si la molécule sélectionnée appelée Tamoxifène, également utilisée dans la lutte contre le cancer du sein, a un réel effet sur ses neurones. Les chercheurs observent leur expression et leur comportement. Avec ce ver, la recherche passe d’une étude in vitro à une étude sur un être vivant.

Recherche sur les soignants

Après avoir présenté les dernières avancées de la recherche au prisme des sciences dites « dures », place aux sciences dites « douces » dans la deuxième partie de ce café scientifique. Maître de conférences en sciences du langage, Frédéric Pugnière-Saavedra a lancé en 2017 un projet de recherche sur les soignants de patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

Cette pathologie est un fléau pour les malades mais aussi pour leurs proches. Les chercheurs, ici de l’Université Bretagne-Sud, travaillent autant sur le développement de nouvelles molécules agissant sur le cerveau que sur l’écoute et la prise en compte des soignants. La maladie se combat donc grâce à la recherche médicale mais aussi à l’aide du lien social.

Être aidant peut prendre différentes formes. Pour certains, devoir s’occuper d’un proche malade deux heures par jour constitue une réorganisation de leur vie. Pour d’autres devant passer beaucoup plus de temps avec le patient, cela crée une totale remise en question du quotidien. Les aidants familiaux (enfants et conjoint) travaillent trois fois plus que ce que l’on pourrait demander à un aidant professionnel. Ainsi, 6 sur 10 meurent d’épuisement avant le malade.

Face à ces chiffres glaçants, Frédéric Pugnière-Saavedra s’est demandé comment les linguistes pourraient les aider. La question avait déjà été étudiée par des sociologues mais jamais par des linguistes. Il s’est avéré que le concept de « soignant » est très chargé sémantiquement et négativement. Elle est souvent associée à l’épuisement et à la mort.

C’est dans ce contexte que le chercheur a lancé en 2017 un appel à projets de recherche auprès d’associations comme France Alzheimer ou dans la presse. Après avoir effectué une sélection parmi les 78 soignants ayant répondu, il organise un entretien d’1h30 avec chaque soignant tous les six mois. L’objectif est de voir comment évolue la perception de l’aidant.

L’un des points les plus importants soulevés par le linguiste est celui de l’hétérogénéité des situations mais de l’existence d’un seul mot pour décrire ce rôle : « aide ». D’ailleurs, cette expérience est souvent reléguée au second plan sur un CV, dans la case « vie associative ». Après une première loi d’aide en 2015, six engagements ont été pris par l’État pour la période 2023-2027. On retrouve notamment le développement du répit pour les soignants, le renforcement de leurs droits, la validation de leur expérience acquise ainsi que l’obtention de bourses.

 
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