Montréal vise 200 000 nouveaux logements autour de transports structurants d’ici 2050

Montréal vise 200 000 nouveaux logements autour de transports structurants d’ici 2050
Montréal vise 200 000 nouveaux logements autour de transports structurants d’ici 2050

Face à une grave crise du logement et à une stagnation des transports en commun, l’administration de la mairesse Valérie Plante s’est fixé comme objectif de construire 200 000 nouveaux logements autour d’un réseau de transport structurant quatre fois plus grand d’ici 2050. Elle a présenté mardi ce plan de développement à long terme aux citoyens. et les médias.

Dans son Plan d’urbanisme et de mobilité 2050qui compte des centaines de pages de textes, de schémas et de plans, la Ville entend se doter de des outils d’urbanisme nécessaires pour libérer le potentiel de développement de Montréal en matière d’habitation, de mobilité durable, de sécurité, de qualité de vie et de résilience climatique. Bref, faire de Montréal un endroit où il fait bon vivre, travailler et vivre, en tenant compte des défis urbains, environnementaux et sociaux des 25 prochaines années.

Nous dotons la métropole d’un outil de planification dédié à assurer à Montréal un avenir plus juste, plus vert et plus équitable. Il a été conçu pour le bénéfice de ceux qui vivent, travaillent et occupent Montréal.

Une citation de Valérie Plante, mairesse de Montréal

Plus concrètement, nous visons la construction de 200 000 nouveaux logements dans les 26 prochaines années, dont 20 % seraient hors marché, c’est-à-dire gérés par des coopératives ou des groupements communautaires pour les protéger de la spéculation. l’immobilier et la flambée des loyers.

À cet objectif ambitieux, la Ville ajoute celui de décarboner les bâtiments montréalais d’ici 2040.

La Ville prévoit également d’augmenter le réseau de 80 km à 360 km. structuration des transports collectifs afin d’augmenter la densité d’habitation le long de ces infrastructures. On parle ici des services de bus rapides (SRB), de tramways, de trains, de métros et même du Réseau express métropolitain (REM).

Selon la vision proposée, un vaste réseau de lignes de tramway serait notamment construit sur les boulevards Saint-Michel, Henri-Bourassa et de l’Acadie, les rues Rosemont, Sherbrooke et Notre-Dame ainsi que le chemin de la Côte-Vertu, pour ne nommer que ceux-là. ces exemples. Des extensions du réseau de métro sont également proposées, mais pas REM.

Relier le développement immobilier et les transports publics

L’axe principal de ce plan d’urbanisme est de lier étroitement le développement immobilier à celui des futurs réseaux de transports en commun. Ou encore de penser en amont de nouveaux quartiers en fonction de leur accessibilité à ces infrastructures.

On ne peut plus faire comme avant et dire : « Nous avons créé 20 000 nouveaux logements dans un coin. […] Eh bien, je pense que 20 000 nouvelles voitures vont arriver en même temps. C’est impossible!

Une citation de Valérie Plante, mairesse de Montréal

Tout en densifiant l’habitation et les transports en commun, l’administration Plante s’est fixé comme objectif de verdir 40 % du territoire montréalais en développant 125 kilomètres de corridors verts. Un objectif audacieux, s’il en est, à l’heure où la construction de nouveaux logements et les infrastructures de transport nécessiteront beaucoup d’espace.

En 2050, 30 % de la surface publique des rues doivent également être consacrés aux infrastructures éponges – afin de réduire les risques d’inondation dans les secteurs vulnérables – ainsi qu’à la mobilité durable.

Pour la première fois dans l’histoire de Montréal, nous réfléchissons simultanément à un urbanisme prenant en compte un plan de déplacement de la population, à l’image des meilleures pratiques partagées par d’autres grandes métropoles.

Une citation de Sophie Mauzerolle, responsable du transport et de la mobilité au comité exécutif de la Ville de Montréal

Se disant consciente que tous ces projets nécessiteront la participation financière des autres paliers de gouvernement et qu’en la matière l’administration municipale n’a aucun contrôle, la mairesse Plante estime néanmoins que le Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 constitue une base de travail sérieuse et valable qui trace la voie du développement futur de la métropole pour les gouvernements de demain.

Le projet de plan d’urbanisme et de mobilité sera soumis à consultation publique dans les prochains mois en vue d’une adoption en 2025.

Une vision idéalisée ?

À l’heure où les embouteillages et les grands projets de réfection des infrastructures routières se multiplient à Montréal, l’administration Plante entend s’attaquer au problème de la mobilité en augmentant à 70 % la proportion de déplacements en transport collectif ou actif. au cours des 26 prochaines années en connectant 44 % des agences pour l’emploi à ces modes de transport.

La publication de ce plan élaboré à la suite d’une centaine de consultations citoyennes tenues depuis 2017 arrive à un moment pour le moins difficile à Montréal, où la lourdeur de la machine bureaucratique est dénoncée par les entrepreneurs immobiliers qui doivent attendre des mois, parfois des années, pour obtenir des dérogations et des permis de construire.

L’itinérance fait partie de la réalité quotidienne dans les rues de Montréal. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Les délais de livraison de ces documents ont augmenté de 34% depuis 2018, rapporte le quotidien. Presse en novembre 2023.

Alors que l’administration Plante parle de projets exemplaires, intégrés, verts et innovants, les mises en chantier ont chuté de 37 % l’an dernier à Montréal, selon le SCHL.

La mairie promet 200 000 nouveaux logements d’ici 26 ans, mais seulement 5 200 ont été mis en chantier à Montréal en 2023, soit 8 900 de moins qu’en 2022.

Autre problème, en octobre 2023, des données compilées par CBC News révélaient qu’à Montréal, 150 projets immobiliers avaient été complétés depuis avril 2021, pour un total de 7 100 unités. Parmi eux, presque aucun n’était du logement social à proprement parler, les entrepreneurs préférant payer des amendes à la Ville plutôt que de construire des logements sociaux.

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Le projet d’extension de la ligne bleue a été lancé en 2019. Les travaux ont débuté en 2023 et le métro devrait y circuler en 2029, si tout se passe comme prévu.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

En matière de transport structurant – l’ajout de près de 300 kilomètres de réseau d’ici 26 ans – rappelons qu’il aura fallu neuf ans, si tout va bien, pour achever les 67 km du réseau. REM et autant prolonger la ligne bleue du métro de seulement 6 kilomètres.

Et où trouverons-nous tout cet argent ? N’oublions pas que les maires de MMT ont dû très récemment annoncer une augmentation de 59 $ à 150 $ des frais annuels d’immatriculation des automobilistes, qui doivent entrer en vigueur le 1er janvier, histoire d’absorber le déficit d’exploitation de leurs entreprises de transport respectives.

Si l’administration de Valérie Plante ne manque pas de vision et d’ambition pour la métropole pour le prochain quart de siècle, la réalité quotidienne des rues de Montréal – pénurie de logements, bureaucratie, itinérance, drogues, maladie mentale, embouteillages et chantiers de construction – demeure pour le moment le quotidien des Montréalais.

 
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