« ce n’est pas la première ville où cela arrive et il faut savoir dire stop »

« ce n’est pas la première ville où cela arrive et il faut savoir dire stop »
« ce n’est pas la première ville où cela arrive et il faut savoir dire stop »

Deux jours après la mort de Sullivan, abattu lors d’un contrôle routier à Cherbourg (Manche) dimanche 9 juin, les habitants de son quartier sont sous le choc. La policière soupçonnée de la fusillade mortelle a été placée en garde à vue. Une enquête pour homicide volontaire est en cours.

Des bouquets de fleurs ont été déposés pour rendre hommage à Sullivan, tué par balle lors d’un contrôle de police dimanche 9 juin à Cherbourg-en-Cotentin (Manche). L’automobiliste de 19 ans roulait à grande vitesse dans un véhicule lorsqu’il a été intercepté par une patrouille de police, rue Waldeck Rousseau. Une policière a lui a tiré dessus, le touchant mortellement alors qu’il tentait de s’enfuir à pied.

Après la mort de Sullivan, Des heurts ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi, dans le quartier populaire de Province de Cherbourg, où vivait le jeune homme. Une vingtaine de personnes cagoulées ont lancé des tirs de mortiers et des feux d’artifice avant d’être dispersées par les CRS vers 2 heures du matin.

Des équipements urbains et des scooters ont été endommagés, a indiqué la préfecture de la Manche. Sur un mur, une main anonyme peinte à la bombe en rouge : « Justice pour Sulli ».

Ce n’est pas normal de tirer sur une personne comme ça. Pourtant, il y a chaque jour des délits de fuite.

Un habitant du quartier de la Butte

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Un mur tagué en hommage à Sullivan, un automobiliste de 19 ans tué suite à un contrôle de police à Cherbourg (Manche). Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire.

© France Télévisions / Pierre-Marie Puaud

“Je suis choqué, nous ne pouvons pas laisser passer quelque chose comme ça.” réagit un cycliste qui habite le quartier. Ce n’est pas normal de tirer sur une personne comme ça. Des délits de fuite se produisent tous les jours. Logiquement, il faut donner des avertissements ou tirer en l’air pour avertir, mais ne jamais la tuer directement comme ça. Nous en saurons plus avec l’enquête.

Deux jours après le drame, personne ne sait vraiment comment s’est déroulée la scène, mais la plupart des habitants ont été choqués par la violence du geste. “C’est calme dans ce quartier, il ne se passe jamais rien” remarque Claude. Un choc partagé par une connaissance de la victime, un jeune homme d’une vingtaine d’années : «Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Maintenant, nous allons voir ce que nous pouvons faire pour sa famille et ses proches.

C’était un garçon calme et timide, qui avait tendance à éviter les ennuis.

Une connaissance de la victime

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Des fleurs ont été déposées en hommage à Sullivan, décédé lors d’un contrôle de police à Cherbour, dimanche 9 juin.

© France Télévisions / Pierre-Marie Puaud

Sullivan, 19 ans, était un ami d’enfance de son jeune frère. “C’était un garçon calme et timide, qui avait tendance à éviter les ennuis.” dit le jeune homme. « Il nous rejoignait parfois le soir, il aimait s’amuser.

A deux pas du rue Waldeck Rousseau, une retraitée ne peut retenir ses larmes à la vue du petit autel. “C’est triste pour la mère, soupire le riverain. Nous ne sortirons plus le soir si nous nous faisons tirer dessus. J’ai vu sa famille pleurer hier soir, le pauvre enfant… ».

La tristesse fait aussi place à la colère dans ce quartier endeuillé, où des traces de sang sont encore visibles au sol :“Je suis en colère, on ne peut pas prendre la vie d’une personne comme ça”, explique un habitant, proche de la famille de la victime. Ce n’est pas la première ville où cela se produit et nous devons savoir dire stop et que justice soit faite.

Pour l’heure, on sait que la victime est décédée des suites d’une balle dans la poitrine. Ce lundi, le policier soupçonné de la fusillade mortelle a été placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire. Elle devra déterminer si le policier a utilisé son arme en état de légitime défense.

L’IGPN, la police, a été chargée de mener les investigations. Une fois les conclusions établies, le parquet de Coutances pourrait décider d’engager des poursuites pénales à l’encontre de l’agent.

Le préfet de la Manche, Eric Brunetière, et le maire de Cherbourg-en-Cotentin, Benoît Arrivé se sont associés lundi soir pour «exprimer son émotion» et lancez un «appel au calme, à la dignité et au respect du deuil de la famille» de la victime. La préfecture a également exprimé son «confiance dans l’action menée au quotidien par les agents du commissariat de Cherbourg-en-Cotentin pour assurer la sécurité de tous« .

Ce drame rappelle la mort de Nahel, 17 ans, abattu lors d’un contrôle de police à Nanterre, le 27 juin 2023. Des émeutes urbaines ont secoué la France pendant plusieurs semaines, après la mort subite du jeune conducteur. Une mort “inexplicable » et « inexcusable » selon les mots du président Emmanuel Macron qui s’y est toutefois opposé «le terme de violences policières.

 
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