Québec revoit sa cartographie des zones inondables

Québec revoit sa cartographie des zones inondables
Québec revoit sa cartographie des zones inondables

Trois fois plus de Québécois vivraient dans des zones à risque d’inondation, selon la nouvelle cartographie proposée par le gouvernement, qui invite la population à exprimer son opinion sur la modernisation des règles concernant les zones inondables.

Les citoyens sont invités à donner leur avis sur plusieurs nouvelles réglementations, dont la modernisation de la cartographie des zones inondables et les règles qui encadreront les ouvrages de protection contre les inondations (OPI), comme les digues ou les murs anti-inondations.

Environ 22 000 logements au Québec sont actuellement situés dans une zone inondable cartographiée. Avec les nouvelles cartes, 77 000 logements, soit environ 2 % de la population, se trouveraient dans une telle zone.

Actuellement, la cartographie des zones inondables présente des cotes de récurrence de « 0-20 ans » et « 20-100 ans » tandis que la nouvelle génération de cartes propose une nouvelle classification avec quatre catégories de risques : faible, modéré, élevé et très élevé.

Par exemple, « très élevé » correspond à un risque de plus de 70 % d’être inondé au moins une fois sur une période de 25 ans et à une intensité d’eau de plus de 60 centimètres lors d’une crue. Lorsque l’eau atteint cette intensité, les véhicules d’urgence ne peuvent plus circuler.

Plus de 2 500 résidences ont été évacuées en urgence à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, après la rupture d’une digue sur le lac des Deux Montagnes, le 28 avril 2019.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Il n’y a rien dans le règlement proposé qui obligerait un résident à déménager.

Cependant, à chaque niveau de risque correspond de nouvelles réglementations concernant la construction et la rénovation des résidences situées dans ces zones.

Par exemple, un propriétaire qui possède une maison dans une zone à très haut risque ne serait pas autorisé à construire une nouvelle résidence ou à reconstruire une maison qui a été détruite.

Ce propriétaire pourrait toutefois effectuer des rénovations ou des modifications telles que changer l’emplacement où se situe l’entrée électrique, ou encore aménager des pièces au deuxième étage, afin de rendre sa résidence plus résiliente aux inondations.

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Une maison patrimoniale à Baie-Saint-Paul, un an après les inondations du printemps 2023.

Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussière

En zone « haute », les nouvelles constructions seraient interdites. Certaines exceptions sont toutefois prévues et celles-ci doivent être accompagnées d’un plan de gestion des risques.

Ces nouvelles cartes, basées sur les connaissances scientifiques les plus récentes, tiendront compte à la fois de la fréquence des inondations, de leur intensité selon la profondeur d’eau atteinte, de la présence d’embâcles, ainsi que des impacts des changements climatiques.peut-on lire dans les documents de vulgarisation du ministère de l’Environnement.

Nouvelle supervision de BPR

Actuellement, il existe une trentaine d’ouvrages de protection contre les inondations (OPI) sur le territoire.

Il s’agit de murs anti-inondation en béton ou encore de digues comme celle de la ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, dans les Laurentides, qui a cédé au printemps 2019. L’inondation avait causé des dégâts considérables et nécessité l’évacuation d’urgence. de milliers de personnes dans environ 50 rues.

Le gouvernement entend imposer une série de mesures pour assurer la sécurité de ce type d’infrastructures, dont la mise en place d’un registre public.

Les municipalités devraient également réaliser une étude de caractérisation et en diffuser la synthèse. Le coût unique d’une telle étude est estimé à 85 000 $.

Les municipalités qui ont BPR devraient également intégrer des mesures de prévention dans leur plan de sécurité civile.

Les nouveaux règlements prévoient également des normes pour la surveillance et l’entretien des BPR.

Un milliard de dégâts

Dans un communiqué, le ministère de l’Environnement a déclaré que les réglementations proposées sont nécessaires en raison de l’ampleur du changement climatique.

Le ministère a rappelé qu’en 2017, les inondations avaient forcé l’évacuation de plus de 4.000 personnes et touché 293 communes. En 2019, plus de 10 000 personnes dans 240 communes ont été évacuées à cause des inondations tandis que des milliers de résidences ont été inondées.

Au printemps 2023, à Baie-Saint-Paul et à Saint-Urbain, dans Charlevoix, près de 300 propriétés ont été touchées par des inondations.

Le gouvernement estime que les inondations de 2017 et 2019 ont coûté à elles seules plus d’un milliard de dollars à l’État.

 
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