Les associations de défense du patrimoine ont contraint l’État à plier

Les associations de défense du patrimoine ont contraint l’État à plier
Les associations de défense du patrimoine ont contraint l’État à plier

Par

Éditorial Hauts-de-Seine

Publié le

11 juin 2024 à 7h38

Voir mon actualité
Suivez l’actualité parisienne

LE Conseil d’État a en partie obtenu gain de cause des associations Sites et Monuments, Vivre à Meudon et du Comité de sauvegarde des sites de Meudon en censure en partie le décret qui avait délimité le périmètre du domaine national de Meudon (Hauts-de-Seine). La plus haute juridiction française a également rendu d’autres décisions concernant le patrimoine des Hauts-de-Seine.

Une parcelle « exclue » à tort à Meudon

« Les domaines nationaux sont des ensembles immobiliers présentant un lien exceptionnel avec l’histoire de la Nation et dont l’Etat est, au moins en partie, propriétaire, explique le Code du patrimoine. Ces biens sont destinés à être préservés et restaurés par l’État. »

“Il appartient au Conseil d’Etat (…) de vérifier que l’autorité compétente n’a pas exclu des parcelles (…) dont l’omission affecterait la cohérence de la protection que ce décret entend instaurer”, précise de manière générale la plus haute instance administrative française. tribunal, dans un jugement en date du 31 mai 2024, qui vient d’être rendu public.

En l’occurrence, à Meudon, un « obstacle trapézoïdal » de 4 784 m² au nord-ouest de l’étang de Chalais avaient été exclus de ce périmètre de protection : des « autorisations d’urbanisme » ont en effet été délivrées et des « travaux engagés » pour « la construction d’un restaurant et d’un pavillon », ont justifié les services de l’État…

Mais « le fait que l’intégration de cet espace aurait conduit à le rendre potentiellement inconstructible est inefficace, balaie le Conseil d’Etat. Il en va de même pour la circonstance alléguée par les ministres selon laquelle cette intégration [au domaine national de Meudon] pourrait être envisagée à l’avenir. »

Vidéos : actuellement sur -

A Saint-Cloud, le pavillon Breteuil préservé

Connue sous son ancien nom de Société de Protection des Paysages et de l’Esthétique de France (SPPEF), habituée de la lutte judiciaire contre les éoliennes, Sites et Monuments a également obtenu gain de cause – seul cette fois-ci – contre la délimitation du domaine national de Saint-Pierre. -Nuage (Hauts-de-Seine). Elle s’est en effet inquiétée de l’exclusion du pavillon Breteuil, « l’un des premiers trianons construits après celui de Versailles » et qui est « depuis 1875 » le siège du Bureau international des poids et mesures (BIPM).

“En ce qu’il symbolise la place qu’a occupée la France dans la construction d’un système international d’unités de mesure basé sur le mètre (…), cet édifice présente à lui seul un lien exceptionnel avec l’histoire de la Nation, ont soutenu Sites et Monuments. Sa dissociation du reste du domaine national aboutit à la formation d’une enclave substantielle. »

« Les ministres se contentent de soutenir que l’intégration de l’ensemble de la parcelle entraînerait le non-respect par la France de ses engagements issus de l’accord de siège. [du BIPM] (…) puisque la règle interdisant toute construction serait incompatible avec les stipulations de cet accord, évacue là encore le Conseil d’Etat. Il ne résulte cependant d’aucune de ces stipulations que le BIPM tirerait de cet accord un droit de construire autre que celui conféré (…) par les règles en vigueur. »

Les étangs de Ville-d’Avray indissociables du territoire de Saint-Cloud

L’État devra également intégrer au domaine national les étangs de Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine), qui « servent depuis le XVIIe siècle de réservoir à l’approvisionnement en eau du domaine de Saint-Cloud et l’alimentation des étangs et des cascades du parc », selon Sites et Monuments. “Ces étangs, qui constituèrent également au XIXe siècle une Source d’inspiration pour le peintre Jean-Baptiste Corot, sont indissociables du domaine de Saint-Cloud pour des raisons historiques, artistiques et écologiques”, a-t-elle insisté. .

« Malgré l’absence d’achèvement (…) des travaux prévus pour garantir la rétention d’eau en cas d’intempéries exceptionnelles, en n’intégrant pas ces étangs l’autorité compétente s’est abstenue de classer une zone qui n’est pas séparable du reste du domaine national malgré son éloignement géographique », confirme le Conseil d’État. Pour toutes ces raisons, l’administration devra donc verser 2 000 euros à l’ancienne SPPEF, à l’association Vivre à Meudon et au Comité de protection des sites de Meudon pour leurs frais de justice.

Des revers pour les associations malgré tout

Mais les associations n’ont pas réussi sur tous les fronts : sur le domaine national de Meudon, les juges n’ont rien trouvé à redire à l’exclusion des parcelles occupées par des l’Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales (Onera) du Ministère des Armées.

Sur le domaine national de Saint-Cloud, la caserne « Body Guard » de Charles « Si l’association soutient que ce domaine constitue l’une des rares dépendances du domaine (…) à ne pas avoir été incendiée lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, il ne présente aucun intérêt patrimonial en tant que tel », juge le Conseil d’État.


Même chose pour l’ancien couvent des Ursulinesqui avait pourtant « servi de terrain d’entente au Château de Saint-Cloud » et où le « Double du Grand Livre de la Dette Publique » était conservé « pendant près d’un siècle » selon les défenseurs du patrimoine.

Enfin, le Conseil d’État a également validé en tous points la délimitation retenue pour le domaine national de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), bien que la « rivière anglaise » hors parc, le parc naturel de Gallicourts et les bois de Saint -Cucufa ont été exclus.

/GF (PressPepper)

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon -.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Lens et Will Still donnent le ton du mercato
NEXT pour Stefan Paler, président du SC Sète, “le cirque, c’est fini !” – .