genesis of a merger between Stade Bordelais and CA Bordeaux-Bègles – .

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genesis of a merger between Stade Bordelais and CA Bordeaux-Bègles – .

L’UBB est un jeune club. 18 ans d’existence. Il est né de la fusion de deux anciens champions de France, le Stade Bordelais et le CA Bordeaux-Begles. Histoire des retrouvailles de deux partis longtemps considérés comme antagonistes.

Fusion ? Vous avez dit fusion ? Oui, on a bien dit fusion ou plutôt Union. Le 10 mars 2006, une poignée de main historique mettait fin à 99 ans de compétition froide et hostile entre les deux clubs majeurs du Port de la Lune. Jean-Pierre Lamarque (Stade bordelais) et Michel Moga (CA Bordeaux-Bègles Gironde) se serraient la main pour fonder une nouvelle équipe professionnelle appelée à évoluer en Pro D2. C’est ainsi que naît l’UBB, baptisée d’un nom impossible, USBCABBG, pour ménager toutes les sensibilités. L’acronyme barbare devait survivre deux ans avant d’être synthétisé en trois syllabes enfantines au printemps 2008.

Depuis la Belle Époque, les clubs de la banlieue nord (Stade Bordeaux) et de la banlieue sud (Bègles) se regardent. Les Stadistes jaunes et noirs avaient régné sur le rugby français dans les années 1900, puis les Béglais aux damiers bleus et blancs ont pris le relais à partir des années 1940. Au fond, ce n’était pas le même monde, mais au fil des années, les différences sociales s’étaient atténuées. Au début des années 2000, le Stade Bordeaux luttait vaillamment en Pro D2 sans grands moyens et sans grand public. Plus populaire, Bègles, champion en 1991, apparaissait comme un naufrage du professionnalisme. Un dépôt de bilan l’envoya en Fédérale 1 en 2003. Les deux clubs s’étaient croisés dans l’ascenseur. Le rugby bordelais traversait un rude périple à travers le désert. Personne n’aurait imaginé qu’il enverrait un jour des joueurs en équipe de France.

Septembre 2006, l’UBB joue son premier match à domicile contre Dax. L’événement est historique. Il a fallu beaucoup de négociations pour franchir le pas de l’union.
Laurent Capmas / Icône Sport

Une réunion secrète à la tombée de la nuit

Quel a été le véritable déclencheur de la fusion ? On peut le dater de 2004, quand Alain Juppé, maire de Bordeaux, alors au faîte de son pouvoir et de sa popularité, écarte Philippe Moulia, président du Stade bordelais et patron d’Eiffage, puissant groupe de travaux publics. « Il faut garder une équipe professionnelle à Bordeaux, s’unir et sauver le centre de formation de Bègles », “L’idée était lancée, tout le monde sentait que l’alliance des deux clubs était inévitable. Les faiblesses des deux parties pesaient trop lourd. Le Stade Bordelais allait apporter son niveau de Pro D2 et un noyau de joueurs costauds, Bègles offrait son centre de formation, sa base populaire et son stade.”

Le Stade bordelais a eu du mal à faire venir plus de 1 000 personnes par match, il a survécu grâce aux subventions municipales et au soutien d’Eiffage (2,4 millions d’euros en deux ans). A deux reprises, les dirigeants de la société ont dû apporter des garanties à une DNACG suspecte. Il fallait faire quelque chose, mais dans les deux camps, les irréductibles se retenaient aux quatre fers. Outre Alain Juppé, d’autres élus puissants comme Noël Mamère, Alain Rousset et Laurent Courbu de la Chambre de Commerce poussent le volant…

Martini s’en sort avec un acronyme barbare

L’homme qui a fait le premier pas s’appelle Raymond Chatenet, un Béglais (disparu en 2020). A la tombée de la nuit, elle permet une rencontre à la Maison du Bâtiment entre Philippe Moulia et Michel Moga, l’un des trois fils de la célèbre famille Béglese. Moulia a appelé Moga sans lui donner le motif du rendez-vous. Entre un patron de travaux publics et un architecte, on peut aussi parler de choses professionnelles. Philippe Moulia met les pieds dans le plat : « – Michel, tu veux faire l’union ? – Si tu y vas, j’y vais ! » C’est ainsi qu’a été plantée la graine, jusqu’à ses premiers fruits, d’un comité de pilotage destiné à se réunir une fois par semaine. On y retrouve Alban et Michel Moga, Raymond Chatenet et Christian Bagate avec les Damiers, Philippe Moulia, Jean-Pierre Lamarque et Hervé Argous avec les Stadistes.

Dans chaque camp, les « ultras » se cabrent. A Bègles, la résistance est moins puissante, le club n’est pas en position de force, il n’a pas pu monter en Pro D2, son centre de formation est menacé. Au Stade Bordelais, ils sont vraiment réticents, on parle de menaces, verbales et physiques, ou de voitures rayées. Philippe Moulia menace de partir et rappelle qu’à deux reprises les augmentations de capital qu’il a initiées n’ont abouti à rien. Les dirigeants du Stade Bordelais sont fidèles à la tradition, mais ils ont du mal à mettre la main à la poche. Le chemin de la modernité s’impose, peu à peu les soutiens se font connaître, jusqu’à la fameuse poignée de main. En mai 2006, les discussions s’enlisent sur le nom, une difficulté inattendue et douloureuse. D’où l’horrible acronyme cité plus haut. Le logo naît de l’inspiration de Michel Moga avec un lion et un damier et enfin, un président se dessine, il ne doit être ni une figure stadiste ni une figure belge. Le choix se porte sur Frédéric Martini, concessionnaire automobile, issu des Jaune et Noir, mais pas originaire de Bordeaux.

Laurent Marti prend finalement la présidence du nouveau club girondin.
Romain Perrocheau / Icon Sport

Laurent Marti a pris le pouvoir en 2007

C’est lui qui dirigera la première saison de ce nouveau club tout en subissant les railleries des autres présidents quant à la complexité d’un nom si difficile à vendre : USBCABBG, c’est presque un gag. Tout n’est pas réglé. Où devrions-nous jouer ? On opte pour un 50-50 sans y croire, le stade André-Moga a trop d’avantages sur le Sainte-Germaine vétuste et minimaliste. La première saison démarre avec un budget très réduit, 2 millions d’euros. Mais le club termine dixième sur seize, avec une majorité de joueurs de stade de la saison précédente (on n’a pas pu couper leurs contrats). Frédéric Martini se retrouve en porte-à-faux avec les forces vives de son effectif. Il juge ses cadres vieillissants et, par naïveté ou honnêteté, il le leur fait savoir très tôt dans la saison, là où d’autres présidents auraient attendu la fin de l’exercice. Mais les joueurs ont fait le travail jusqu’au bout et ont sauvé le club.

Grâce à Patrick Laporte, entraîneur du Stade Bordelais, les nouveaux dirigeants avaient rencontré un jeune chef d’entreprise textile bergeracois, établi à Toulouse, Laurent Marti, véritable profil de président. Ce dernier était sur le point d’accepter et d’apporter 500 000 euros au capital, mais il s’est arrêté net. Il a préféré attendre un an pour voir si le projet était viable et la stratégie pertinente. Alors que le club se débat vaillamment, il sent des regrets s’installer. En juin 2007, il appelle Michel Moga pour lui dire qu’il est prêt à reparler et se retrouve devant la DNACG ne pensant qu’à prendre contact. Il lui a été demandé de se porter garant immédiatement car le jeune club était menacé de relégation administrative. Laurent Marti a accepté, et a assuré que les dirigeants en place avaient accepté de remettre les comptes à zéro. Le jeune patron a injecté entre 566 000 euros et pris 90 % des parts. Il lui a fallu quatre ans pour accéder au Top 14 et dix-sept ans pour atteindre la finale. Aujourd’hui, la fusion ne fait plus débat. Les jeunes n’imaginent pas à quel point cela a été un combat et que Bordeaux était un désert du rugby, très loin de Brennus.

 
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