Habituellement, la missive authentifiée de Jeanne d’Arc dort tranquillement dans un coffre-fort sécurisé, à l’abri de la lumière, de la poussière et des variations de température. Il faut dire que cette lettre n’est pas ordinaire. Rédigé sous la dictée de la Pucelle d’Orléans (qui ne savait ni lire ni écrire), il fut en effet paraphé par la patronne des Français, le 9 novembre 1429.
« Jusqu’à aujourd’hui, seules trois lettres signées de sa main ont été identifiées, l’une d’entre elles ayant disparu depuis. Riom reste donc la seule commune de France, avec la ville de Reims, à conserver une telle pièce », commente Cédric Broët, chef du service des Archives de la ville.
Le précieux document adressé aux « gens d’Église, bourgeois et habitants de la ville de Riom » est un appel à soutenir la France pendant la guerre de Cent Ans. Véritable trésor national, il n’a jamais quitté les frontières de la sous-préfecture du Puy-de-Dôme ! « Toutes les demandes de prêts formulées avaient toutes été refusées jusqu’à présent. Mais lorsque la British Library nous a contactés, nous avons jugé qu’elle était suffisamment rigoureuse pour l’accueillir », poursuit Cédric Broët.
La lettre fut ainsi transportée à Londres sous l’escorte spéciale d’un agent des Archives de Riom. Le moyen de transport et l’itinéraire étaient tenus secrets pour « éviter tout problème ».
C’est le point culminant de l’exposition consacrée aux femmes au Moyen Âge, visible jusqu’en mars 2025. « A son retour à Riom, elle sera immédiatement remise au coffre-fort », prévient Cédric Broët. Mais son fac-similé est clairement visible au public, uniquement sur demande.