Élections en Belgique. Le Premier ministre démissionne après un résultat catastrophique

Élections en Belgique. Le Premier ministre démissionne après un résultat catastrophique
Élections en Belgique. Le Premier ministre démissionne après un résultat catastrophique

Pour cette soirée électorale en Belgique, dimanche 9 juin, les huit millions d’électeurs devaient choisir leurs députés européens, fédéraux et régionaux. Le principal enseignement de cette triple élection est l’énorme gifle que les électeurs ont administrée au Premier ministre Alexander De Croo : 5,49% aux élections européennes contre 17,85% en 2019, pour son parti Les Libéraux et Démocrates flamands (Open VLD). C’est à peine mieux en Flandre, chez nous, aux régionales : 8,3%.

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Le chef du gouvernement a retenu la leçon. Pour nous, c’est une soirée particulièrement difficile. Nous avons perdu. Demain je démissionnerai, a-t-il déclaré à ses partisans, visiblement ému, tard dimanche soir. Le roi Philippe a le pouvoir de refuser ou d’accepter.

Une vague brune moins forte que prévu

L’autre surprise est venue de l’extrême droite. Les sondages avaient exagéré sa puissance en Flandre, annonçant le Vlaams Belang, parti anti-immigration et eurosceptique, à 28%, faisant craindre une vague brune en Belgique.

Dimanche, il faisait moins sombre que prévu. Le Vlaams Belang est arrivé en tête des élections européennes, mais avec seulement 13,92% des voix, juste devant le Mouvement réformateur (MR), qui siège aux côtés des libéraux de Renew Europe : 13,57%. La Belgique fait certes partie des cinq pays de l’UE qui ont placé l’extrême droite en tête de ces élections européennes de 2024 – la France, l’Autriche, l’Italie de Meloni et la Hongrie d’Orban – mais grâce à « seulement une poignée d’électeurs ».

Au niveau purement belge, les résultats des sondages confirment un pays divisé en deux espaces politiques distincts : la Flandre néerlandophone au nord et la Wallonie francophone au sud. L’extrême droite flamande est forte, mais quasi inexistante en Wallonie – 2,8% pour le parti Chez nous -, tout comme dans la troisième région, Bruxelles-Capitale, plus proche des Wallons, politiquement.

En Flandre, la Nouvelle Alliance N-VA, parti nationaliste conservateur, a déjoué les pronostics en restant le premier parti régional avec près de 23,9% des voix. Le Vlaams Belang (VB) d’extrême droite se contente d’une décevante deuxième place avec 22,7% des voix. C’est une énorme surprise. Cela fait cinq ans que les sondages donnaient le Vlaams Belang en têteanalyse Benjamin Biard, chercheur spécialiste de l’extrême droite au Centre d’études et d’information sociopolitiques (CRISP).

Bouleversé par ce résultat, le leader du Vlaams Belang d’extrême droite flamande, Tom Van Grieken, n’a eu d’autre choix que de tendre la main à la droite nationaliste N-VA pour l’imposer dans une coalition historique au Parlement flamand : La Flandre veut une politique de droite et flamande.

Au niveau fédéral, ce scénario est quasiment impossible à envisager, malgré le bon score de l’extrême droite. La faute à une spécificité belge : le cordon sanitaire politique qui a vu le jour après la dimanche noir du 24 novembre 1991. Ce jour-là, le Vlaams Blok, l’ancêtre du Vlaams Belang, passe de deux à douze députés.

Côté francophone, les libéraux du MR sont arrivés en tête avec 29,6%, juste devant le Parti socialiste avec 23,2%, perdant du terrain. La surprise vient des Engagés, le parti social-chrétien, qui recueille 20,7%, soit une hausse de 9,7%. Et les Verts du parti Ecolo, qui enregistrent la plus forte baisse (- moins 7,5 points) avec 7% des voix. Sa version néerlandophone, Groen, a à peu près la même partition. Comme les écologistes belges, les deux partis travaillistes du nord et du sud ont attiré autant d’électeurs, en dessous de 6%.

Ces résultats, à la fois très différents régionalement, en concurrence ou totalement incompatibles, augurent d’une longue séquence de négociations pour la mise en place d’un gouvernement fédéral. Le dernier en date a mis 494 jours à se former.

 
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