Plus de 50% de sable extrait illégalement (CESE)

Plus de 50% de sable extrait illégalement (CESE)
Plus de 50% de sable extrait illégalement (CESE)

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Maroc a récemment souligné de graves dysfonctionnements dans le secteur des carrières, mettant en avant les problèmes de transparence et de contrôle ainsi que l’exploitation irrationnelle des ressources. Ces pratiques causent d’importants dommages environnementaux, économiques et sociaux sans apporter de bénéfices économiques aux régions concernées.

Dans un avis intitulé « Mécanismes d’autorisation et de contrôle de l’exploitation des ressources naturelles : cas de l’eau et des carrières», le CESE a identifié de nombreux problèmes. Une majorité des participants à une consultation (68,38%) estiment que les mécanismes de délivrance des licences ne respectent pas les principes de transparence et d’équité, appelant ainsi à des procédures plus transparentes et équitables. Le CESE recommande également de renforcer le contrôle et d’imposer des sanctions sévères en cas de violations.

Un manque de ressources humaines et de moyens opérationnels au sein du Ministère de l’Equipement et de l’Eau est également signalé, ce qui entraîne un suivi insuffisant des carrières.

Exploitation excessive des carrières

Dans son avis, le CESE révèle que l’exploitation excessive et incontrôlée de certaines carrières a des effets néfastes à long, moyen et court terme. Cette surexploitation menace la durabilité des ressources et les droits des générations futures à en bénéficier. Un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement de 2019 indique que la moitié du sable utilisé au Maroc, soit environ 10 millions de mètres cubes par an, provient de l’extraction illégale de sable côtier. Cela a transformé une vaste bande côtière entre Safi et Essaouira en une zone rocheuse aride.

Le sable est souvent extrait des plages pour la construction d’hôtels, de routes et d’autres infrastructures touristiques, menaçant ainsi la durabilité de ces zones et leur attrait naturel pour les visiteurs.

Impact socio-économique négatif

L’exploitation excessive de certaines carrières entraîne la destruction des écosystèmes et des habitats, modifie les paysages, endommage les infrastructures périphériques et impacte négativement les territoires et la santé publique à travers la pollution et le bruit, soulève le CESE. Cela réduit également la valeur des propriétés et affecte la fertilité des terres environnantes, ce qui a indirectement un impact sur la sécurité alimentaire et hydrique. Ces effets réduisent l’attractivité des territoires et les moyens de subsistance des populations locales, augmentant leur vulnérabilité socio-économique et les poussant à migrer vers d’autres régions.

Selon les participants à la consultation, les mécanismes en place ont un impact limité, voire nul, sur le développement socio-économique local. Ils contribuent à accentuer les inégalités sociales et spatiales, à aggraver le chômage et à enraciner la pauvreté.

Conditions de travail précaires et réadaptation insuffisante

Le CESE souligne que la réhabilitation des anciennes carrières se heurte à de nombreux obstacles, certains exploitants quittant les sites sans réaliser les travaux de réhabilitation nécessaires. Cela entraîne une défiguration des paysages et transforme ces sites en zones dangereuses ou sources de pollution, notamment lorsqu’ils sont utilisés comme décharges sauvages.

Il a également été constaté que certaines carrières ne respectent pas la réglementation environnementale en vigueur. Les conditions de travail dans les carrières sont souvent précaires, avec des relations de travail insuffisamment organisées, des salaires bas et une déclaration partielle ou absente des travailleurs, souligne la même Source soulignant que les risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles sont élevés. .

Promotion de la fraude et du secteur informel

Le secteur des carrières est considérablement affecté par des activités non réglementées, notamment la présence de carrières non déclarées et de carrières agréées pratiquant la fraude et la déclaration non complète des revenus. Actuellement, entre 50 et 60 % des matières extraites, comme les graviers et les sables, sont commercialisées dans le secteur informel, créant une concurrence déloyale qui nuit au secteur et prive l’État et les collectivités locales de revenus supplémentaires.

Le CESE a noté une lenteur dans l’élaboration des plans régionaux de gestion des carrières, retardant la mise en œuvre de la loi n°27.13 et réduisant l’efficacité des mécanismes de délivrance des autorisations et de contrôle de l’exploitation. Bien que la loi n° 49.17 sur l’évaluation environnementale ait été publiée en 2020, ses dispositions ne sont pas encore en vigueur en raison du retard dans la publication des décrets d’application nécessaires.

Le système d’information actuellement utilisé dans le secteur des carrières est simple et ne permet pas une gouvernance efficace, précise le CESE, révélant qu’il limite l’accès rapide et facile à l’information, la mise à jour des données et leur répartition régionale, ce qui complique la gestion de ce secteur crucial.

 
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