Milieux de vie pour aînés | Loin des commerces et trop chaud

Les milieux de vie collectifs pour seniors se situent majoritairement dans des îlots de chaleur, loin des commerces essentiels, des transports en commun et dans des environnements bruyants. C’est le portrait dressé par la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal.

Ilôts de chaleur

Les personnes âgées peuvent être plus vulnérables pendant les vagues de chaleur. Or, 73 % des logements pour seniors en milieu collectif sont situés au milieu d’un îlot de chaleur. «Vivre dans un îlot de chaleur représente un risque supplémentaire pour les aînés, car cela présente un risque pour la santé, surtout si on n’a pas de climatiseur», explique la coauteure du portrait réalisé par la Santé publique, Sophie Goudreau. La DRSP montre que 77 % des résidences pour personnes âgées à but lucratif (RPA) se trouvent en plein îlot de chaleur, contre 66 % des logements sociaux (HLM).

Consultez le portrait dressé par la DRSP de Montréal

Loin des commerces essentiels

Pour les aînés vivant dans ce type de logement, l’accès aux commerces essentiels comme l’épicerie, la pharmacie ou encore la banque peut être difficile. Plus de la moitié des milieux de vie collectifs pour seniors sont situés à plus de 500 m de ces commerces. Pour la co-auteure du portrait Marie-Chantal Gélinas, cela limite la participation sociale des aînés, même si elle est essentielle à leur santé et influence l’espérance de vie. Selon elle, bien que pratique, la présence d’un commerce au sein de certains (RPA) ne fait qu’accentuer l’isolement des seniors.

Faible accès aux transports en commun

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Les personnes âgées ont souvent des problèmes de locomotion, en plus d’avoir perdu la capacité de conduire. Malheureusement, près de la moitié des logements (42 %) se trouvent à plus de 500 m des transports en commun. « C’est vraiment important d’avoir ce service pour répondre à ses besoins fondamentaux, pour être inclus dans la société et pouvoir se déplacer », explique Sophie Goudreau. Il arrive un moment où les seniors perdent leur permis de conduire et d’autres n’ont jamais conduit […], c’est donc un service essentiel. » L’absence de transports en commun à proximité détériore également la participation sociale des aînés.

Près des autoroutes

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Ces habitations peuvent parfois se trouver à proximité d’une Source de nuisance, là où la pollution de l’air est plus importante. Au total, 16 % des logements sont situés à moins de 300 m d’une autoroute. « Le fait d’installer de nouvelles résidences dans des lieux proches des nuisances [sonores], cela peut avoir des impacts sur la santé, explique Sophie Goudreau. Ils peuvent même causer des problèmes cardiaques au fil du temps. » Elle rappelle que le bruit ambiant est désormais reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme une nuisance pouvant avoir un impact sur la santé.

Pire pour les RPA à but lucratif

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Les données DRSP mettent en évidence les problèmes spécifiques aux RPA à but lucratif. Ils s’avèrent être les moins bien situés des différents milieux de vie collectifs pour personnes âgées. Près de la moitié d’entre eux se trouvent à plus de 500 m des transports en commun, et plus de 60 % à une distance significative des commerces essentiels. Parmi les différents types d’habitat collectif pour seniors, les RPA à but lucratif sont également les plus nombreuses à être implantées dans une zone de pollution sonore et où la pollution de l’air est plus importante.