Ce lundi 11 novembre 2024 au matin, il ne restait quasiment aucune trace de la rave party qui s’est déroulée à Saint-Maurice-Étusson depuis la nuit du vendredi 8 jusqu’au soir du dimanche 10 novembre. Seuls quelques véhicules de gendarmerie resté sur le site.
« Hier soir, à 21 heures, ils étaient partis »» raconte Pascal Lagoguée, le maire de la commune occupé à préparer la cérémonie du 11 novembre. «Ils sont partis en convoi jusqu’à 23 heures»specifies Lieutenant-Colonel Éric Hoarau. « De cette façon, ils nous empêchent de les intercepter. »
Le commandement adjoint du groupement de gendarmerie des Deux-Sèvres dresse cependant un bilan positif du dispositif déployé depuis deux jours sur le site. 60 militaires se sont relayés dans une opération de contrôle et de sécurisation de la zone qui a mis la pression sur les organisateurs.
« Vu l’importance du mur du son qu’ils avaient installé, ils avaient prévu de rester jusqu’à aujourd’hui lundi mais ils se sont d’abord engagés à baisser le volume sonore de 50 % dans la nuit avant de le couper et de le démonter dimanche à 19 heures »
Mais nous avons dû dissuader un agriculteur d’épandre du lisier sur le chantier et l’un d’eux a enlevé un véhicule qui gênait avec son élévateur.
Lieutenant-Colonel Hoarau, deputy commanding officer of the Deux-Sèvres gendarmerie group
La police n’a pas relâché cette pression tout au long du week-end. « Le maire avait pris un arrêté interdisant le stationnement. Nous avons émis 85 contraventions de stationnement et saisi 15 véhicules qui obstruaient l’accès à d’éventuels véhicules d’urgence. »
Sécuriser le territoire consistait aussi à tempérer les enthousiasmes de certains riverains. « Nous avons reçu peu d’appels de voisins. Certains ont quitté leur domicile ou ont trouvé les nuisances limitées. Mais nous avons dû dissuader un agriculteur d’épandre du lisier sur le chantier et l’un d’eux a enlevé un véhicule qui gênait avec son élévateur. »
300
C’est le nombre d’amendes prononcées pour nuisances sonores. Chaque participant est considéré comme complice.
Au départ des ravers, les gendarmes ont infligé 300 amendes pour « émission de bruit portant atteinte à la tranquillité du quartier ». “Chaque passager d’un véhicule quittant les lieux était considéré comme complice”décrypte le lieutenant-colonel Hoarau.
Les gendarmes ont également relevé 31 infractions pour détention de stupéfiants, 4 conduite sous l’emprise de l’alcool, 4 conduite sous l’emprise de stupéfiants, et 2 ivresses publiques manifestes. Enfin, ils ont placé en garde à vue un individu pour trafic de drogue. «Il en emportait avec lui et avait de l’argent liquide. Sa garde à vue a été levée ce lundi matin et il est convoqué pour reconnaissance préalable de culpabilité devant le procureur. »
Parcs éoliens ciblés
Au-delà de cette délire, le gendarme tire des conclusions pour la suite. « Nous avons eu un autre événement similaire le 12 octobre au pied d’une éolienne. Ces sites leur offrent une surface stabilisée pour s’installer et un chemin large et praticable pour ne pas s’enliser. Cela nous amènera à travailler en amont avec les gestionnaires de parcs éoliens. »
Dans cette affaire, le gestionnaire du parc avait été contacté pour empêcher le fonctionnement des éoliennes (qui ne tournaient pas faute de vent) et pour couper l’électricité (20 000 V) afin d’assurer la sécurité des ravers. A ce stade, seul l’agriculteur a porté plainte. Le maire de la commune a annoncé son intention de le faire et l’exploitant des éoliennes ne l’a pas encore fait.