Les pompiers du Territoire de Belfort dénoncent le mécontentement général après une tentative de suicide

Les pompiers du Territoire de Belfort dénoncent le mécontentement général après une tentative de suicide
Les pompiers du Territoire de Belfort dénoncent le mécontentement général après une tentative de suicide

Début juin 2020, plusieurs syndicats du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) du Territoire de Belfort montent au créneau après la tentative de suicide d’un de leurs collègues. Cette personne a porté plainte contre la direction du SDIS auprès du procureur de la République du Territoire de Belfort.

Les syndicats ont également déposé deux rapports, pour les mêmes faits. Un troisième organisme a également adressé un courrier à l’attention du président du conseil d’administration du SDIS, Florian Bouquet. Ils demandent des solutions à leur employeur face au mécontentement généralisé.

Une plainte et deux signalements contre la direction du SDIS

Ce constat était déjà fait depuis deux ans. Fin 2022, les pompiers du Territoire de Belfort étaient en grève pour protester contre l’augmentation du nombre d’heures travaillées par an. Les réponses de la direction du SDIS et surtout la manière de communiquer ont généré un mal-être croissant et général dans tous les services.

Depuis plusieurs mois, pompiers et personnel administratif signalent des problèmes mais la direction semble faire la sourde oreille, dénonce Florian Biechler, délégué syndical SPASDIS – CFTC : “Beaucoup d’agents arrivent au travail avec la boule au ventre, ils sont motivés pour faire avancer les choses mais il y a un vrai blocage, un manque d’arbitrage ou tout simplement aucune réponse, il croit. Il n’y a pas de progrès et les agents n’en peuvent plus.» Un salarié a même tenté de mettre fin à ses jours, un acte tragique qui a poussé les syndicats à réagir.

Suite à cette tentative de suicide, la personne a porté plainte contre la direction du SDIS 90 auprès du parquet de Belfort. Deux rapports ont également été déposés par différents syndicats. Un geste désespéré et une action en justice, des agissements extrêmes qui doivent alerter, explique Sébastien Boillot, représentant du syndicat autonome SPP-PATS : “C’est un métier de passion, mais on reste des êtres humains, on voit des choses qui ne sont pas forcément cool dans l’intervention, rappelle le représentant syndical, quand en plus on subit de la discrimination, au bout d’un moment, le corps humain dit stop.” Ces éléments judiciaires ont été transférés au parquet de Montbéliard.

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Les syndicats exigent des réponses

Suite à cette tentative de suicide, le syndicat autonome SPP-PATS a adressé un courrier à l’attention du président du conseil d’administration du SDIS, Florian Bouquet. Sébastien Boillot, représentant syndical demandez simplement à votre employeur d’agir face à cette situation de mal-être généralnotamment en mettant en place des systèmes d’alerte en interne.

Les choses doivent arriver maintenant puisque nous avons déjà fait rapport, nous avons fait tout ce qui devait être fait. il explique. Il y a un an, le syndicat avait déjà envoyé une lettre pour les mêmes raisons, restée sans réponse. A ce stade, et sans moyens de signaler les problèmes en interne, les syndicats doivent s’adresser directement au tribunal administratif de Besançon. Ces démarches peuvent prendre plusieurs années.

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Tandis que ces problèmes se règlent auprès du Tribunal Administratif, les salariés ne peuvent que prendre un arrêt maladie ou quitter le SDIS, dans les deux cas, les services seront dégradésc’est déjà le cas selon Florian Biechler délégué syndical SPASDIS – CFTC : « on a des services qui n’ont plus assez d’effectifs pour fonctionner, que ce soit au niveau des ressources humaines, des finances. Nous avons encore la capacité d’absorber beaucoup de choses, pour en arriver là, c’est parce que nous avons franchi un cap »regrette Florian Biechler.

Ces mauvaises conditions de travail impliquent des soins dégradés, poursuit le représentant syndical : “Nous sommes censés prendre en charge la détresse des gens, si les secours sont eux-mêmes en détresse, c’est compliqué de porter secours derrière.” “Ce que nous demandons, c’est que M. Bouquet protège ceux qui protègent la population”, conclut Sébastien Boillot, représentant du syndicat indépendant SPP-PATS. Le président du conseil d’administration du SDIS 90, ainsi que la direction, n’ont pas souhaité réagir.

 
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