Le cinéma Uxello a organisé, vendredi 24 mai, un ciné-débat autour du film documentaire Madame Hofmann racontant l’existence d’une infirmière, cadre soignant pendant 40 ans à l’hôpital nord de Marseille, à la veille de sa retraite. Un film particulièrement émouvant avec le très joli portrait de Madame Hofmann, mais aussi celui très pâle de l’hôpital public.
Étaient invitées par Uxello : Sylvie Simon et Martine Hesnault, infirmières libérales à Vayrac, et Eléa Lagrifoll, infirmière en réanimation à l’hôpital de Brive.
Tous trois ont beaucoup apprécié le film et n’ont pas manqué d’alimenter le débat : « Le staff est très investi, mais laisse de côté le projet familial. Aujourd’hui, ce n’est plus pareil : les jeunes générations ne veulent plus faire ce travail, elles ont plus de mal à gérer les contraintes… Ce n’est pas un métier, c’est une vie… On a du mal à lâcher prise en dehors du travail, on amène même certaines situations à la maison et ça reste avec nous ! dans nos souvenirs…
Mais pour Sylvie, Martine ou Eléa, « aucune comparaison et aucune opposition entre le public et le libéral ». Toutes trois ont parlé de l’impact émotionnel de leur métier d’infirmière : les larmes, le besoin de partager ; « mais il faut savoir relativiser, se protéger… En revanche, nous faisons partie du maillon essentiel du maintien à domicile des patients.
Tous trois ont aussi fortement souligné « Le métier d’infirmier est oublié : pas d’augmentation depuis 2009… Il n’y a pas forcément beaucoup d’étudiants qui veulent faire ce métier et 30% arrêtent pendant leurs études. Résultat c’est qu’on ne trouve plus d’infirmiers indépendants et l’hôpital est en sous-effectif… Nous sommes épuisés par la pression de la Sécurité sociale, la nomenclature très complexe, la tarification… »
C’est ensuite autour d’un verre de l’amitié que spectateurs et infirmiers ont poursuivi la soirée et le débat.