Fin de partie pour ce réseau de salons de massage dans l’Essonne. Trois enseignes, implantées à Juvisy-sur-Orge et Savigny-sur-Orge (Essonne), ont reçu mercredi 5 juin la visite de la police nationale, dans le cadre d’une enquête pour faits de prostitution. Au total, huit personnes, dont deux fonctionnaires, ont été placées en garde à vue.
C’est grâce à des informations anonymes que les investigations ont débuté au commissariat de Juvisy. Une indiscrétion selon laquelle un salon de la ville, situé rue Blazy, proposerait des prestations sexuelles après des séances de massage. Les clients qui le souhaitent paieraient 50 euros en échange de masturbation.
Deux, puis trois salons dans le viseur
La police commence son enquête en surveillant les abords de l’établissement, en contrôlant et en interrogeant les clients qui sortent. Parallèlement, les responsables ont établi que les gérants possèdent également un magasin à Savigny, la commune voisine. « Les enquêtes ont montré que les clients de ce salon faisaient également l’objet de propositions à caractère sexuel », souligne une Source proche du dossier.
Ce mercredi, une « descente » policière est donc mise en place. Les salons de Savigny et Juvisy ont été perquisitionnés, une personne a été interpellée dans chaque magasin, dont une ressortissante chinoise d’une cinquantaine d’années, présentée comme la gérante. Le propriétaire des murs est également arrêté.
Dans le même temps, la police apprend que le réseau vient d’ouvrir un troisième salon à Savigny, susceptible de se livrer également à la prostitution. Là, quatre masseuses, toutes d’origine chinoise, ont été arrêtées. La police identifie également le chef du réseau et principal suspect, un homme de 45 ans, également d’origine chinoise. Son domicile a été perquisitionné : de la cocaïne et plusieurs milliers d’euros en espèces ont été saisis.
Deux fonctionnaires au tribunal
Lors des auditions, chaque masseuse reconnaît la « finition manuelle » offerte au client, en échange du montant de son choix. Les salariés travaillaient en alternance pour les trois marques, ils étaient déposés par la tête de réseau puis gérés par le responsable du salon. Le propriétaire des murs d’un salon de Savigny affirme enfin « ne rien savoir » de ce qui se passait lors des séances.
Par décision du parquet d’Évry-Courcouronnes, les deux principaux suspects de cette enquête doivent être déférés ce samedi devant le tribunal judiciaire d’Évry. Ils devraient être poursuivis pour « proxénétisme aggravé ». Les salariés, considérés ici comme des victimes, devaient être libérés en fin de semaine.
Phénomène connu et difficile à contrer pour les autorités, les propositions d’actes sexuels dans les salons de massage se poursuivent en Essonne comme ailleurs en Île-de-France. “Ce cas (l’affaire Juvisy) est loin d’être isolé », confirme une Source policière. Rien qu’à Paris, on estime qu’il existe environ 400 salons abritant de la prostitution.
