L’organisme OUI Québec dispose déjà de 250 000 $ pour aider le camp du Oui en vue d’un nouveau référendum

L’organisme OUI Québec dispose déjà de 250 000 $ pour aider le camp du Oui en vue d’un nouveau référendum
L’organisme OUI Québec dispose déjà de 250 000 $ pour aider le camp du Oui en vue d’un nouveau référendum

Même s’il n’existe pas encore, le prochain camp du Oui peut déjà compter sur un fonds de guerre s’élevant à un quart de million de dollars pour promouvoir l’indépendance du Québec.

Un reçu pour un crédit d’impôt provincial est offert aux militants prêts à débourser la modique somme de 120 $ pour déguster des petites bouchées et un verre (inclus) vendredi en compagnie de l’ancienne première ministre du Québec, Pauline Marois.

Tenue dans l’édifice historique Rodier à Montréal, la campagne de financement promet avant tout de préparer dès maintenant le terrain à une campagne référendaire. L’objectif est de constituer «une machine à gagner, à faire du Québec un pays», ne cache pas Camille Goyette-Gingras, présidente des Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec).

Il s’agit d’une organisation « d’éducation politique » à but non lucratif, créée en dehors de la loi électorale et n’ayant aucun lien officiel avec les partis politiques, mais qui entend financer les efforts souverainistes en vue d’un nouveau plébiscite. Les documents financiers, qui Le devoir a pu consulter, témoigner d’un patrimoine atteignant 250 102 $ au 31 décembre 2023, soit au terme d’une année record de dons, mais que 2024 pourrait dépasser.

“Nous avons encore un bon “fonds de guerre””, se félicite M.moi Goyette-Gingras, qui était déjà président du Forum jeunesse du Bloc Québécois et attaché de presse de l’ancienne chef du parti, Martine Ouellet.

Elle attribue la hausse des dons recueillis par cette machine de financement politique émergente à « un contexte national chez les Québécois qui se développe ».

Actuellement premier dans les intentions de vote au Québec, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, promet d’organiser un référendum « certainement d’ici la fin de la décennie ». Il la présente comme « l’ultime chance » de faire du Québec un pays, après deux rejets de l’option par les électeurs, en 1980 et 1995.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a également affirmé vouloir jouer un rôle au sein du camp du Oui au cours des cinq prochaines années, si sa famille indépendantiste prenait le pouvoir au Québec.

La force de la guerre

Pour convaincre la population d’appuyer cette fois l’idée que le Québec serait mieux à l’extérieur du Canada, l’argent est « le noeud du problème », estime Guillaume Rousseau, trésorier d’OUI Québec. « C’est un outil pour mettre en avant nos idées et les faire avancer dans la société. »

Rejoint à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, où il participe à un programme international dans le cadre de son MBA à HEC Montréal, il insiste sur l’importance de mettre « la machine en marche » dès maintenant, avant d’avoir la certitude qu’une nouvelle le référendum aura bien lieu et avant le dévoilement de ses règles de financement, le cas échéant. Autrement dit, sans savoir si la future campagne indépendantiste aura le droit de puiser dans la cagnotte.

« Le référendum est une campagne qui ne dure que peu de temps. Mais ce genre de chose se prépare à l’avance. Il faut d’abord rencontrer les gens, dans leur quotidien, et les sensibiliser à l’importance de cette cause avant même le début de la campagne. »

En fait, tout porte à croire qu’il serait contraire à la Loi sur la consultation populaire du Québec d’utiliser cet argent une fois qu’une campagne référendaire est lancée, prévient Eric Montigny, professeur agrégé au Département de science politique de l’Université Laval. .

«C’est très limité, ceux qui peuvent intervenir, injecter des sommes, en tant que tiers dans une campagne. C’est très balisé au Québec», souligne l’expert. Comme dans le cas d’une entreprise privée par exemple, « ce serait une dépense illégale [si elle] dépensez-le en campagne », à moins que la loi ne soit modifiée.

Un financement en hausse

Quoi qu’il en soit, la popularité de différentes activités au cours des deux dernières années, dont l’organisation d’un spectacle à Montréal pour la Fête nationale du Québec, a fait bondir les revenus déclarés par l’organisme OUI Québec, qui ont atteint six chiffres en 2023. L’année 2024 s’annonce comme une nouvelle année record, avec une hausse des revenus de 86% au premier trimestre, pour un chiffre d’affaires prévu de 148 050$.

À ces sommes s’ajoute la réception de deux legs offerts pour la cause l’an dernier, totalisant 177 534 $. Tout cet argent permet désormais à OUI Québec d’embaucher un employé à temps plein dès septembre, dans le but de professionnaliser ses activités.

Pour donner un ordre de grandeur, rappelle Eric Montigny, une campagne électorale normale coûte habituellement aux partis « plusieurs millions » de dollars.

Le plus récent sondage d’opinion Léger-Québecor sur l’appui à la souveraineté du Québec confirmait, en juin, que l’option stagnait auprès des électeurs, à 35 %. Il s’agit d’une baisse d’un point de pourcentage par rapport à mai. Selon le sondage, réalisé en ligne auprès de 1 015 Québécois du 31 mai au 3 juin 2024, 54 % des électeurs voteraient non si un référendum était organisé, et 12 % n’ont pas souhaité faire de commentaires.

Le oui a été rejeté lors du premier référendum du 20 mai 1980, avec 40,44 % des voix. Lors de la revanche, le 30 octobre 1995, 49,42 % des électeurs choisissent l’option de l’indépendance du Québec, comparativement à une courte majorité de 50,58 % pour le numéro 1.

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