“C’est le moment où nous pouvons tous écrire l’histoire ensemble”, “face à un ennemi commun”. Après avoir assisté la veille aux commémorations du Débarquement de Normandie, Volodymyr Zelensky était invité ce vendredi à prendre la parole à l’Assemblée nationale. L’occasion pour le président ukrainien de faire de nombreux parallèles entre les combats des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale et les efforts de son pays face à l’offensive russe, qui menace une nouvelle fois « la paix » de l’Europe selon lui.
Face à un parterre de députés parfois dépouillé, avec des absences notables notamment chez les Républicains et à gauche, le chef de l’Etat s’est exprimé devant le Premier ministre Gabriel Attal et le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné notamment, ainsi que son épouse Olena Zelenska et son ministre de la Défense Roustem Oumerov.
Il a d’abord souligné le “courage” des combattants alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, 80 ans après l’opération Overlord, saluant les “batailles gagnées” qui “ont rendu l’Europe à l’humanité”, au lendemain de commémorations solennelles auxquelles le dirigeant russe Vladimir Poutine a assisté. pas invité. «C’est grâce à ces victoires qu’est née notre Europe, le continent capable d’être Source d’espoir. (…) Sans la victoire contre le nazisme, notre continent serait resté une tache noire», a-t-il insisté.
“Je vous remercie d’être à nos côtés, pour défendre la vie”
Mais la menace plane toujours, a déclaré le président ukrainien, établissant de nombreux parallèles avec le conflit en cours dans son pays, affaibli par une offensive russe dans la région de Kharkiv ces dernières semaines. “Nous vivons à une époque où l’Europe n’est plus un continent de paix” et “où le nazisme revient malheureusement”, a-t-il déclaré. Avant d’énumérer : « toujours en Europe, les villes sont complètement détruites et les villages sont incendiés. Les camps de filtration, les déportations et la haine réapparaissent en Europe.»
« Tout cela vise aujourd’hui l’Ukraine, mais pourrait viser d’autres pays demain. Nous voyons déjà comment cette agression peut se développer», a également prévenu Volodymyr Zelensky, applaudi à de nombreuses reprises par les députés. Le chef du Kremlin « trouvera aussi la voie et la manière de vous déstabiliser, de déstabiliser l’Europe », a-t-il encore insisté. “Ce régime russe ne connaît plus de limites”, a-t-il ajouté, voyant en Vladimir Poutine “l’anti-Europe”, qui prône “le contraire de la liberté, de l’égalité, de la fraternité”.
Face à cette menace, il a assuré que les Européens sont capables de s’unir : pendant la Seconde Guerre mondiale, « l’unité (des Alliés) a fonctionné à cette époque et elle fonctionne encore », a-t-il insisté. . « Pouvons-nous gagner cette bataille ? Certainement, oui », a assuré Volodymyr Zelensky, et plus encore, « nous n’avons pas le droit de perdre ».
“La seule chose dont nous avons besoin, c’est que les Ukrainiens ne soient pas laissés seuls”, a poursuivi le président ukrainien, qui a remercié à plusieurs reprises Paris pour son soutien. “France, je vous remercie d’être à nos côtés, pour défendre la vie”, a-t-il déclaré en français, des propos salués par de vifs applaudissements.
« La clé de sécurité pour toute l’Europe »
Avant de se concentrer sur la défense aérienne de son pays, au lendemain de l’annonce par Emmanuel Macron de l’envoi d’avions Mirage-2000 en Ukraine. “Votre aviation de combat, vos brillants chasseurs prouveront, sous la houlette de pilotes ukrainiens, que l’Europe est plus forte que le mal qui a osé la menacer”, a assuré le dirigeant ukrainien, se disant plus largement “certain qu’un jour viendra”. quand l’Ukraine pourra avoir dans son ciel des avions comme on l’a vu hier dans le ciel normand.»
Volodymyr Zelensky a également remercié nommément le président Emmanuel Macron, avec qui il doit s’entretenir ce vendredi après-midi, pour « ne pas avoir laissé l’Europe sans leader et l’Ukraine sans France dans un moment qui a été décisif », promettant de ne pas « oublier » cette coopération. .
“C’est en Ukraine que se trouve la clé de la sécurité de toute l’Europe”, a conclu le président ukrainien, qui en a également profité pour défendre le Sommet de paix sur l’Ukraine qui se tiendra les 15 et 16 juin prochains en Suisse, sans Vladimir Poutine. La réunion « pourrait nous rapprocher de la juste fin de cette guerre » et signer le « jour J » ukrainien, a-t-il déclaré. Emmanuel Macron sera présent, « la France est avec nous », a-t-il noté, un soutien qu’il a appelé à poursuivre et à renforcer encore : « Je vous suis reconnaissant pour ce que vous faites, c’est déjà beaucoup, mais pour une paix juste, il en faut davantage. Et ce n’est pas une critique, il s’agit simplement de savoir comment vaincre le mal, faire plus aujourd’hui.»
« Parce que l’avenir de nos vallées se joue sur votre sol, nous ne cesserons jamais de soutenir votre pays », a promis la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet juste avant la prise de parole du président ukrainien, saluant le « courage exemplaire » de l’Ukraine qui « résiste » face à l’assaut russe.
