60 000 Mosellans francophiles ou francophones, jugés « indésirables », sont expulsés vers la France du 11 au 21 novembre 1940. Le 30 novembre, la Moselle est officiellement annexée au Reich. Le 18 novembre 1940, 350 Solgnois sont évacués de force. Ils sont transportés en bus jusqu’à la gare du Sablon pour rejoindre la France Libre en train. A part quelques malades et étrangers, tout le monde part. Ils sont accueillis dans les communes du Lot-et-Garonne : Astaffort, Caudecoste, Sauveterre-Saint-Denis, Saint-Jean-de-Thurac, Saint-Sixte, Saint-Pierre de Clairac et Moirax. La place centrale de Solgne est ainsi baptisée 18-Novembre en hommage aux expulsés de 1940. Le maire d’Astaffortais de l’époque, Pierre Lapeyronie, accueille notamment les réfugiés lorrains de Solgne en 1940. Cinq ans d’exil, la Moselle est libérée en Mars 1945 et les Solgnois rentrent chez eux en mai.
Des liens incassables
Depuis 1990, les communes de Solgne, Astaffort et Sauveterre-Saint-Denis sont jumelées. Une fantastique initiative pour permettre aux trois communes de préserver et de transmettre ce droit à la mémoire. Et ces 1er et 2 juin, les trois communes se sont retrouvées à Astaffort pour des moments très forts de cette belle amitié qui dure officiellement depuis 1974. Le maire d’Astaffort, Paul Bonnet n’a pu s’empêcher de rappeler quelques anecdotes vécues dans sa jeunesse et surtout la des liens qui restent fortement ancrés dans les différentes familles.
Plus de 80 ans après les événements, il souhaite que ce jumelage se poursuive afin de continuer à entretenir cette flamme, ce devoir de mémoire, de respect et surtout cette amitié. Aujourd’hui encore, les héritiers des réfugiés et les hôtes entretiennent des liens vivants que les trois communes tiennent à entretenir.
Une école Francis-Cabrel
Les générations futures ne doivent pas oublier ce qui s’est passé et il est de notre devoir de continuer ainsi. En 2005, le village de Solgne a eu l’honneur d’accueillir Francis Cabrel. Le chanteur, applaudi par des centaines de jeunes et d’adultes, était présent pour une inauguration. Et pas n’importe quelle école : celle de la première école Francis-Cabrel de France. Jean Stamm, maire de Solgne s’exprime : « Tant d’amitié et d’espoirs partagés ne pouvaient se briser et chacun était conscient que la vie des deux villages était marquée par ces cinq années de vie commune, établissant à jamais des liens entre Lorraine et Gascogne. »
Durant ces deux jours, il a pris de nombreuses photos et vidéos. Il veut et il va faire un documentaire qu’il veut exposer et commenter dans les écoles.
Les enfants de Solgne doivent parfaitement connaître cette belle histoire de solidarité entre deux régions différentes.
Pour clôturer ce beau moment officiel, après le dépôt de deux gerbes au monument aux morts, Paul Bonnet a terminé la cérémonie en s’invitant à Solgne pour l’année suivante.
