Publié le 7 juin 2024 à 07h33.
C’est une reconnaissance d’échec. Chris*, un génie du crayon qui rêvait de devenir designer ou d’ouvrir un salon de tatouage, n’est plus que l’ombre de lui-même. Ce jeune homme tourmenté a été enfermé pendant huit ans, soit presque toute sa vie d’adulte, avant d’être libéré sans filet et de retrouver tous ses démons. « Depuis, c’est une chute libre », confie Me Saskia Ditisheim au tribunal qui doit décider du sort de son client. Ce dernier a fait appel de la révocation de sa liberté conditionnelle, synonyme de retour à l’exécution d’une mesure en milieu carcéral.
Affalé sur le banc des accusés ce jeudi, une bouteille de Coca-Cola à la main, Chris, 29 ans, ne jure que par le centre éducatif fermé de Pramont (VS) où il a déjà passé plus de deux ans. « Quand je suis sorti, je pesais 114 kilos. Aujourd’hui, je pèse à peine 60 ans. J’ai besoin d’un encadrement et d’un traitement», avoue l’intéressé, qui réside actuellement dans une chambre d’hôtel mise à disposition par les services concernés. “Je deviens fou.” Des propos qui résonnent un peu plus lorsqu’il menace de « mener une guerre juridique contre la Suisse » si sa situation n’est pas prise au sérieux.
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