La fièvre catarrhale continue de faire des ravages parmi les éleveurs. Deux millions de vaccins supplémentaires ont été débloqués ce mardi 5 novembre par le ministre de l’Agriculture mais cela reste insuffisant pour les éleveurs des Hautes-Alpes qui demandent une meilleure couverture de leurs pertes.
Au milieu de son troupeau situé sur les hauteurs d’Embrun, Thomas Fortoul contrôle un mouton mal en point. L’éleveur et président de la fédération ovine des Hautes-Alpes reste prudent. Il a perdu cinq animaux cet été à cause de la fièvre catarrhale.
« J’ai été heurté par quelques animaux fin août et quelques autres mi-septembre. Depuis, cela s’est arrêté, mais tous ceux qui ont été touchés sont morts », dit-il.
L’agriculteur se porte bien. D’autres éleveurs des Hautes-Alpes ont signalé des pertes allant jusqu’à 30 %. Ce qui n’est pas sans conséquences. « Il faut prendre en compte les pertes de l’animal lui-même mais aussi tous les frais vétérinaires », explique Dorian Meizel, également éleveur et vice-président de la fédération ovine des Hautes-Alpes. “Il y a aussi toutes les pertes indirectes puisque les brebis mortes ne produiront pas d’agneaux.”
Une réaction jugée insuffisante par les autorités
Les représentants locaux de la profession d’éleveur ovin jugent insuffisante la réaction des pouvoirs publics.
Les éleveurs ne sont en effet indemnisés que pour les pertes survenues avant le 31 août, ce qui représente à peine 26 exploitations sur les 191 que comptent les Hautes-Alpes.
De plus, certains dossiers mettent parfois jusqu’à deux ans à être finalisés. Deux millions de vaccins supplémentaires ont également été débloqués ce mardi 5 novembre par le ministre de l’Agriculture mais les doses sont déjà épuisées.
« Nous exigeons de la fédération ovine que l’État prenne en charge toutes les pertes directes et indirectes et que tous les animaux morts soient indemnisés, insiste Thomas Fortoul, qui réclame un accès gratuit et facilité au vaccin.
Au niveau départemental, les éleveurs souhaitent que les analyses soient réalisées au laboratoire vétérinaire de Gap et non à Marseille.
Gabriel Del Castillo avec Florent Bascoul