comment les Vauclusiens ont-ils vécu ce moment, à mille kilomètres de la Normandie ? – .

comment les Vauclusiens ont-ils vécu ce moment, à mille kilomètres de la Normandie ? – .
comment les Vauclusiens ont-ils vécu ce moment, à mille kilomètres de la Normandie ? – .

L’historien du Vaucluse Laurent Gensonnet nous raconte l’impact de cette journée du 6 juin 1944 dans le Vaucluse. Alors que le Débarquement a eu lieu à mille kilomètres du département, quelle a été la réaction des sudistes ?

La France et le monde commémorent ce jeudi 6 juin 2024 les 80 ans du Débarquement de Normandie. On parle d’histoire et de mémoire avec l’invité du 6-9 de France Bleu Vaucluse. Il s’agit de Laurent Gensonnet, ancien professeur d’histoire au collège et lycée Saint-Louis d’Orange. Il est aujourd’hui à la retraite, mais très occupé. Le spécialiste de l’histoire militaire est également auteur.

France Bleu Vaucluse – En tant que passionné de la Seconde Guerre mondiale. N’est-il pas trop frustrant d’être aujourd’hui dans le Vaucluse et de ne pas être sur les plages du Débarquement pour le vivre de près ?

Laurent Gensonnet – Pour diverses raisons, non, ce n’est pas frustrant. Nous commémorons à notre manière, c’est mémoriel, donc c’est interne. Ensuite, je déteste un peu la foule. Cela dit, je connais très bien les plages du débarquement. Je me suis rendu plusieurs fois au Mémorial de Caen et sur toute la côte qui a reçu le débarquement en juin 44.

Nous allons rentrer le 6 juin 1944. Le Débarquement est en cours en Normandie, à mille kilomètres de chez nous. Que se passait-il dans la tête des Vauclusiens ce jour-là ? Savent-ils ce qui se passe ?

Non, on ne le sait pas tout de suite, il se peut que ce soit très tard dans la soirée, voire le lendemain. Il n’en reste pas moins que la censure de Vichy règne toujours, l’information est donc très difficile à faire circuler. Les messages qui concerneront le département en cette date du 6 juin sont ceux qui s’adressent à la Résistance et qui leur donnent en quelque sorte le feu vert pour passer à l’action immédiate. Même s’il y a eu une incompréhension dans la compréhension du message, le fameux « Attention au torero » a lancé la résistance dans une action immédiate même si elle était un peu prématurée.

La date dans le Vaucluse qui revient le plus dans les mémoires est celle du débarquement en Provence. Nous sommes le 15 août 1944. Cela veut dire que se passe-t-il entre le 6 juin et le 15 août dans notre département ?

Le Vaucluse a été touché par la guerre elle-même, dès le 27 mai, les fameux bombardements qui ont malheureusement dévasté la ville. Mais les Vauclusiens n’ont pas pris conscience de ce que sera la réalité de la guerre. Il faudra attendre d’autres bombardements qui auront lieu entre le mois de mai et le mois de juillet pour que ces actions de bombardements, précurseurs d’un Débarquement en Provence, les informent effectivement de la venue de cet événement.

L’enjeu de ces commémorations est de rendre hommage, mais aussi de transmettre cette mémoire. Comment intéresser les jeunes à ce débarquement d’il y a 80 ans ? Comment pouvons-nous le rendre intéressant pour les jeunes ?

Tout dépend du point de vue que vous adoptez. Si vous êtes enseignant, vous disposez d’un programme conçu à cet effet. Je pense, et j’ai toujours soutenu l’idée que la mémorialisation passe par la famille, c’est comme l’éducation. C’est là qu’on apprend des choses et c’est là qu’on transmet des choses, des valeurs notamment. Si le mémorial de la guerre n’existe plus, c’est parce que dans les familles, on a déjà rompu le lien avec un ou plusieurs ancêtres qui ont participé ou qui ont été témoins des événements. A partir de là, il devient relativement difficile de remotiver un jeune sur des événements qui, pour lui, sont dépassés. Les programmes d’histoire sont relativement courts sur le sujet, mais les enseignants font tout leur possible, notamment pour les emmener sur des lieux de mémoire.

Car il faut le dire, plus les années passent, plus ceux qui ont vécu le 6 juin disparaissent…

Malheureusement, nous atteignons la centaine. Ils ont tous environ cent ans. Ceux qui avaient vingt ans au moment du Débarquement sont des gens rares.

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