Les représentants de la cathédrale Saint-Flour (Cantal) ont salué mercredi la décision de la ministre de la Culture Rachida Dati d’autoriser la poursuite de l’affinage des jambons au sein du bâtiment.
« Nous sommes ravis, c’est gagnant-gagnant. La polémique est terminée et nous allons maintenant voir comment harmoniser tout cela avec le préfet et la Drac” (Direction régionale des affaires culturelles), a déclaré à l’AFP Daniel Blanquet, trésorier de l’association “Les Amis de la Cathédrale”.
L’expérimentation a débuté en 2022, à l’initiative du recteur de l’époque, qui proposait d’affiner des jambons dans le monument pour financer la restauration de l’orgue du chœur.
Depuis, près de 300 pièces de « Florus Solatium » ont été affinées dans la tour nord de la cathédrale, près des cloches à 910 m d’altitude, dont certaines ont été vendues à des restaurants étoilés et même à l’Elysée.
« Nous les achetons lorsqu’ils ont huit mois, puis ils sont affinés quatre mois dans des conditions de conservation optimales », décrit M. Blanquet.
Mais l’architecte des bâtiments de France et de la Drac craignait que l’expérimentation n’endommage le bâtiment, notamment en abîmant le sol avec des taches de graisse.
La ministre Rachida Dati a finalement pris une décision le 30 octobre et a demandé dans un communiqué “au préfet du Cantal d’examiner les modalités qui permettraient, en toute sécurité et dans le respect de la conservation du patrimoine, de renouveler cette expérience d’affinage du jambon dans la cathédrale”. de Saint-Flour.
« Nous remercions le ministre. Il y a un double sens : à la fois cet argent permet de restaurer et d’entretenir la cathédrale mais c’est aussi une reconnaissance de l’Église du monde rural et de tout un secteur», s’est félicité pour sa part le recteur de l’Église. cathédrale Jean-Paul Rolland, selon qui la cathédrale Saint-Flour est le seul monument de ce type à abriter la salaison des jambons.
Désormais « nous sommes débordés et les commandes arrivent même de l’étranger mais les clients devront attendre janvier pour être servis », précise M. Blanquet.
L’opération, qui a rapporté environ 16 000 euros, a permis de participer à la restauration de l’orgue et de financer en partie l’entretien du bâtiment.
La rédaction (avec AFP)