à Bignona, acteurs du développement et élus locaux prônent une réponse communautaire – Agence de presse sénégalaise – .

à Bignona, acteurs du développement et élus locaux prônent une réponse communautaire – Agence de presse sénégalaise – .
à Bignona, acteurs du développement et élus locaux prônent une réponse communautaire – Agence de presse sénégalaise – .

Bignona, 5 juin (APS) – Les acteurs du développement et les élus locaux du département de Bignona (sud) ont prôné, mardi, une réponse communautaire pour lutter contre la dégradation des zones agricoles et rizicoles dans un contexte global de changement climatique.

Ils ont lancé cet appel dans la foulée de la Journée mondiale de l’environnement célébrée ce mercredi sur le thème « Restauration des terres, lutte contre la désertification et résistance à la sécheresse ».

« De Blouf à Diouloulou, en passant par Tenghory et Kalounayes, l’état de dégradation des terres agricoles, notamment des rizières, est très avancé, en raison du changement climatique », a constaté Arona Diedhiou, présidente de l’Entente de Diouloulou, association spécialisée dans la multiplication. de semences de riz pluvial et de semences maraîchères.

Pour le semencier, à la salinité et à la toxicité des sols s’ajoutent l’envasement des rizières lié à l’érosion côtière, qui affecte, selon lui, les zones agricoles et rizicoles.

“D’année en année, on constate une perte considérable de superficie cultivable en riz”, a-t-il déploré.

Prenant l’exemple du département de Bignona « dont les forêts classées forêts communautaires sont actuellement affectées par une forte dégradation », M. Diedhiou a exprimé sa crainte de voir cette situation devenir « irréversible si rien n’est fait ».

« Ce phénomène de dégradation est essentiellement imputable au changement climatique avec la floraison des arbres morts, mais il existe également une action anthropique avec des activités de carbonisation constatées dans plusieurs zones du département de Bignona. Si les populations n’en prennent pas conscience, c’est toute la Casamance qui risque de perdre sa végétation », s’alarme-t-il.

Pour le président de l’association Entente de Diouloulou, la désertification s’explique aussi par le manque d’alternatives pour les populations, qui se tournent vers les ressources forestières pour répondre à leurs besoins socio-économiques.

“Si les populations n’ont pas à leur portée de quoi se nourrir, si on ne leur donne pas de quoi survivre, elles s’en prendront aux ressources forestières”, a-t-il déclaré.

La solution de reforestation

M. Diedhiou reconnaît que l’Etat, de son côté, a fait beaucoup d’efforts, notamment avec le recrutement de jeunes qui sont mis à disposition des services des Eaux et Forêts dans le cadre des activités de reboisement, estimant que le devoir des populations et les communautés sont de protéger l’environnement.

« Il faut inciter davantage de jeunes à faire du reboisement, qui constitue une réponse à la dégradation de l’environnement », a-t-il suggéré, non sans manquer de déplorer le manque de suivi des activités de reboisement.

« Les campagnes de reforestation manquent de suivi. Ainsi, toutes les plantes reboisées, tous les efforts fournis sont souvent annihilés par les feux de brousse. Cela veut dire qu’il y a encore beaucoup à faire», a-t-il déploré, soulignant que «les nombreuses scieries basées en Gambie sont alimentées par la forêt de Casamance, de Diouloulou à Vélingara».

Pour Malamine Sané de l’Association des Jeunes Agriculteurs de Casamance (AJAC), « les autorités, les services compétents doivent accompagner les communautés pour lutter véritablement contre les trafiquants forestiers le long de la bande frontalière ».

“Les coupes abusives de bois visibles à l’oeil nu aussi bien sur la RN4 qu’au niveau de la bande transfrontalière”, a déploré Sagar Coly le maire d’Oulampane, qui appelle les autorités de l’Etat à plus de sécurité dans cette zone frontalière sénégalaise. Gambien.

« La valse des camions de trafic de bois s’intensifie entre la Gambie et le nord du Sindian. C’est pourquoi nous demandons aux autorités compétentes une plus grande sécurité de la frontière », a-t-il déclaré.

Tout comme l’édile d’Oulampane, Baboucar Dji Coly, membre de la société civile locale, mise sur la reforestation comme réponse à la dégradation des terres et à la déforestation.

« Les communautés doivent intensifier les activités de reboisement, car les arbres contribuent à la stabilisation des sols et aident à atténuer le ruissellement des eaux », a-t-il soutenu.

Selon lui, de vastes zones sont envahies par le sable en raison du ruissellement des eaux de pluie. “Une situation qui réduit considérablement les surfaces agricoles et rizicoles”, a-t-il ajouté.

Face à cela, M. Coly appelle à la construction de digues anti-sel dans les vallées pour « freiner le phénomène de salinisation et restaurer les terres pour la production agricole et rizicole ».

Malamine Sané de l’Association des Jeunes Agriculteurs de Casamance (AJAC) a, pour sa part, insisté sur le niveau de dégradation des rizières et des vallées, devenu « préoccupant », en raison de la forte avancée des eaux salées et de ruissellement qui drains, « beaucoup de sable dans les vallées ».

“Cette situation doit être bien analysée, sinon nous serons confrontés à une perte notable de superficies rizicoles, car toutes les vallées du département de Bignona sont impactées”, a-t-il soutenu.

IM/MNF/ABB/OID

 
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